Ca veut dire quoi être pudique ?

No thumbnail
Publié le 11/08/2015 par TRD_import_l'EtudiantTrendy , Mis à jour le 02/10/2023 par TRD_import_l'EtudiantTrendy
La notion de "pudeur" est d 'une definition complexe, variable selon les epoques, les lieux et les societes etudiees. On pourrait la definir comme "une retenue, gene, honte, reserve, de ce qui peut eventuellement choquer la decence, en ce qui concerne le corps et plus particulierement la sexualite". Retour ce sentiment subjectif et cette norme sociale.

La pudeur apparaît généralement chez l’enfant entre 3 et 5 ans. Les enfants, parfois appelés « pervers polymorphes » par certains psychanalystes, vivent dans leur corps sans se poser trop de questions et surtout sans honte. Ce n’est qu’au fil du temps qu’ils prennent conscience que la nudité et les actes liés à la sexualité ne sont pas admis en public. Chacun intériorise l’idée qu’il faut alors cacher sa sexualité. Ce qui peut d’ailleurs devenir une source durable de honte selon la manière dont les parents gèrent cette période de la vie…

Evolution à l’âge adulte

L’enfant se construit ensuite une sexualité adolescente, puis adulte. Il explore les notions complexes d’esthétique, de bien-être, de plaisir, de désir, de morale, d’amour, en développant des rapports éventuellement ambigus d’attirance et/ou de dégoût pour son propre corps et celui des autres. Et tout particulièrement pour ce qu’on lui a appris le plus à cacher : les organes génitaux (qui ont été durant quelques décennies couramment qualifiés de « parties honteuses »), les seins, et les poils, entre autres. L’adolescent prend alors plus ou moins conscience de sa pudeur, jusqu’à en faire une barrière solide qui prendra tout son sens lors de la puberté. Cette barrière lui servira à contrôler sa nouvelle sexualité, toujours en usant de la pudeur comme garde-fou.

Différences selon l’éducation et l’origine

La pudeur n’est pas vécue de la même manière ni avec la même intensité selon les gens.

Deux raisons principales à ces divergences :

– la personnalité : introverti/e, on aime peu se montrer ; ou extraverti/e, certaines barrières tombent d’elles-mêmes

– l’éducation : selon les familles, leurs origines, leur religion, leur époque, la notion de rapport au corps et à la sexualité influence considérablement la relation que chacun entretient à son propre corps, à sa nudité et donc à sa sexualité.

Dans les familles les plus « ouvertes », parents et enfants parlent de ces sujets sans tabous ! Certains parents se montrent même nus devant leurs enfants, considérant que les parties intimes font partie de la vie et doivent être considérées comme « normales ».

Dans d’autres familles au contraire, peut-être un peu plus « traditionnelles », le corps doit être masqué dans son ensemble et plus particulièrement les organes génitaux.

La pudeur chez les adolescents

La pudeur se développe fortement au moment de la préadolescence. A cette période, l’enfant qui devient adolescent prend conscience de la notion d’intimité. Celle-ci se traduisant par une gêne voire une honte de se dénuder face à ses parents ou face à des inconnus tels que des médecins.

Certains adolescents sont parfois aussi gênés par l’impudeur de leurs parents. Ils considèrent, à juste titre, que leur corps n’est ni du domaine public ni du domaine familial. Et en effet, le corps appartient à celui qui vit dedans ! Il/elle est le/la seul/e à pouvoir décider de qui a le droit de l’approcher et/ou de le voir.

Il est important de respecter scrupuleusement ce désir d’intimité quand bien même certains parents (qui ont du mal à voir grandir leurs enfants) auraient du mal à saisir cette évolution soudaine de leur enfant.

Ce même sentiment de gêne peut être ressenti lorsqu’on se retrouve confronté à d’autres jeunes, par exemple dans un vestiaire ou au camping. On s’aperçoit que notre corps change, qu’il ne correspond pas forcément à ce qu’on s’imaginait (mythe de l’idéal physique). C’est aussi durant cette période qu’on commence à se comparer : abondance de la pilosité, taille du pénis, forme des seins, etc. Ce n’est pas toujours un cap facile à passer mais on n’a pas vraiment le choix.

La pudeur et l’amour

La pudeur joue un rôle important dans les rapports amoureux, et peut même parfois interférer de manière négative dans l’intimité. Si les deux partenaires ont le même niveau de pudeur, le problème ne se pose pas puisque le respect de l’autre vient naturellement. Mais si les deux partenaires ont des positions radicalement différentes en la matière, un sentiment de gêne, parfois très important, peut apparaitre.

Il n’y a rien de honteux à vouloir préserver son intimité, l’important c’est que l’autre comprenne, il faut donc lui expliquer pourquoi on réagit de cette façon. Souvent, le temps et une meilleure connaissance de son(sa) partenaire atténuent les différences qui peuvent exister. Chacun fait ainsi progressivement un pas vers l’autre.

Le dialogue et la compréhension sont toujours utiles pour trouver une harmonie dans ce domaine. Mais parfois, cela ne suffit pas et il est souvent très bénéfique d’en parler à un spécialiste (psychologue, sexologue, etc) qui saura trouver les causes du trouble et trouver une solution pour vivre une relation plus épanouie à son corps et à son intimité.

Les actes graves d’irrespect de cette pudeur

Anciennement « l’attentat à la pudeur », consistant en un viol ou une tentative de viol ou encore en un acte impudique tenté ou exécuté sur la personne d’autrui, était un acte puni de peines criminelles. D’après le nouveau code pénal, l’attentat à la pudeur est remplacé par la notion « d’agression sexuelle » pour tenir compte de l’évolution des mœurs. Commis avec ou sans violence, l’attentat à la pudeur implique un acte matériel sur la personne de la victime.