Comment mon couple a survécu à Erasmus

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Publié le 19/09/2012 par TRD_import_DaisyLeCorre , Mis à jour le 02/10/2023 par TRD_import_DaisyLeCorre
Pas forcement simple de continuer une histoire d'amour quand on part etudier a des milliers de kilometres. Ou de poursuivre au retour une idylle entamee pendant son sejour. Conseils d'etudiants qui ont su tenir la distance.

Ils sont plus de 30.000 chaque année à tenter l’aventure Erasmus dans l’un des 33 pays partenaires. Quand on décide de sauter le pas, on pense d’abord aux bons côtés de l’expérience : apprendre une nouvelle langue, découvrir une autre culture, se faire de nouveaux amis de tous horizons et… faire la fête !

Pour les célibataires, c’est aussi et surtout l’occasion de faire des rencontres, de flirter et plus si affinités. Mais une belle histoire d’amour made in Erasmus qui dure, ça existe vraiment ? Maël et Melinda nous le certifient en nous racontant leur divine idylle.

Maël : “Je ne remercierai jamais assez Skype, Gmail, Google Talk, Ryanair…”

Evelina et Maël se sont rencontrés à Kristianstad, en Suède, pendant leur séjour Erasmus en 2010. // © DR

“Je suis parti en Erasmus à Kristianstad en Suède en 2010, lors de mon dernier semestre de master 2 à l’ESC Amiens. J’avais envie de rencontrer des gens venus de pays différents et de partager des moments avec eux. Évidemment, je voulais surtout faire la fête et profiter pleinement de cette dernière opportunité de voyager avant d’entrer dans la vie active. Avant de partir, j’étais célibataire et je n’envisageais pas du tout de tomber amoureux durant mon séjour. Les relations Erasmus sont d’ailleurs connues pour être éphémères…

Et puis j’ai rencontré Evelina. On vivait dans le même dortoir, on se côtoyait tous les jours. Nous sommes devenus rapidement complices. Le charme français a fait le reste ! Pendant notre séjour, on a vécu sereinement notre histoire, l’ambiance festive nous aidait à ne pas nous poser trop de questions. J’espérais que notre couple tienne, mais rien ne me le garantissait. C’est le risque avec Erasmus, on ne sait pas comment les choses peuvent évoluer. Autour de nous, deux couples se sont formés et aucun n’a réussi à tenir la distance post-Erasmus.

Après le séjour, je suis rentré en France et Evelina est retournée chez elle, en Lituanie. On essayait de se voir une fois tous les mois ou tous les deux mois. Je ne remercierai jamais assez Skype, Gmail, Google Talk et Ryanair ! Ce n’était pas une situation facile, on a tenu bon pendant un an comme cela. Et finalement, Evelina est venue vivre en France. Aujourd’hui, on vit ensemble à Versailles, depuis 15 mois maintenant. Tout va bien !”

Aujourd’hui, ils coulent des jours heureux à Versailles. // © DR

Ce qui a été le plus dur pour lui ?

“Gérer la sensation de vide, le syndrome de “l’empty wallet” une fois rentrés chez nous après Erasmus. Ne plus sortir, ne plus avoir sa copine auprès de soi alors que c’était toute notre vie avant de revenir, ce n’est pas évident. La gestion de la distance post-Erasmus n’a pas été facile à gérer non plus. On n’avait par exemple pas de forfaits téléphoniques adaptés pour communiquer à notre guise…”

Son conseil ?

“Se changer les idées pour oublier que l’autre est loin. Ne pas virer paranoïaque quand on n’a pas de nouvelles régulièrement.”

Mélinda : “Loin des yeux, près du cœur”

Alexandre et Melinda, lors d’un week-end en novembre 2011 aux Pays-Bas, où étudait alors la jeune fille. // © DR

“J’étais en master 1 en systèmes d’informations et contrôle de gestion à l’IGR-IAE de Rennes quand j’ai décidé de partir en Erasmus, en septembre 2011, aux Pays-Bas. *Je voulais voyager, rencontrer des gens qui ne partagent pas la même culture que moi, apprendre sur le monde et sur moi-même. *

Lorsque je suis partie, j’étais avec mon copain depuis 5 ans. Nous avions déjà vécu loin l’un de l’autre une première fois lorsque j’étais partie 8 mois en Angleterre en tant qu’assistante de français. Il faut croire qu’on y prend goût ! Le fait que je sois en couple n’a rien changé à mes envies. On est jeunes, on a toute la vie pour se retrouver et habiter ensemble ! Un départ en Erasmus ne rime pas forcément avec rupture. Il y a toujours un risque que la relation ne tienne pas, on peut tomber amoureux n’importe où, en Erasmus comme en France. Mais j’ai toujours eu confiance en mon couple.

Une fois sur place bien sûr, ce n’était pas évident tous les jours. Mon petit ami me manquait beaucoup. On utilisait Skype presque tous les jours pour se raconter nos journées et entretenir notre relation. Je lui faisais confiance, lui de même, alors il n’y avait pas de disputes relatives à ma vie loin de lui. On essayait de se voir régulièrement. Je suis revenue en France pour les vacances de Noël, après 4 mois passés aux Pays-Bas. Entre-temps, il était venu me voir deux fois. Une fois par surprise début novembre pour 3 jours, et une autre fois fin novembre. *Ça fait du bien de se retrouver, mais c’est encore plus difficile de se dire au revoir.

*

Maintenant que Melinda est rentrée, c’est Alexandre qui est en Angleterre ! // © DR

Je suis de retour en France depuis février, mais maintenant c’est mon copain qui est en Angleterre pour valider sa dernière année d’études ! Cela ne m’empêche pas de voir que notre relation a bien évolué, il y a un vrai changement. Les relations à distance nous ont été bénéfiques, contrairement à ce qu’on pouvait croire. On ne se dispute plus pour des bêtises et on profite davantage des moments qu’on passe ensemble. Notre relation est plus saine et plus mature.”

Ce qui a été le plus dur pour elle ?

“Ne pas avoir mon copain à mes côtés quand j’avais une petite baisse de moral. Heureusement, les ami(e)s Erasmus étaient là pour me soutenir !”

Son conseil ?

“Il faut partir en ayant confiance en soi et en son couple. Ne pas hésiter à communiquer avant et pendant le séjour. La relation ne peut en ressortir que renforcée ! Autre astuce : ne pas avoir peur d’utiliser des moyens comme Skype pour entretenir la relation physique. Si on a confiance en l’autre, il ne faut pas hésiter. Ça ne remplace pas la vie intime ‘réelle’, mais ça permet de pallier en partie l’éloignement physique.”

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