Couple Erasmus, pour un semestre ou pour la vie ?

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Publié le 09/01/2017 par TRD_import_JeanChabod-Serieis , mis à jour le 02/10/2023
Vous partez faire un Erasmus+ pour l’expérience internationale et pour la ligne de plus sur votre CV qui vous permettra peut-être de trouver le job de vos rêves. Et si vous trouviez AUSSI l’amour ? Témoignages d’étudiants qui se sont rencontrés pendant leur échange.

« On flirtait beaucoup, mais il y avait peu de vrais couples. » Voilà ce qui revient le plus souvent quand on interroge celles et ceux qui ont rencontré leur conjoint pendant leur séjour Erasmus+, autrement dit ceux et celles qui se sont mis en « vrais couples ». « Il y a un côté excitant. On s’attire entre nationalités, sourit Lise, 22 ans. Entre étudiants de tous les pays, on ne se comprend pas, ça nous fait rire. Même si c’est pour une nuit, c’est génial, on se pardonne tout. Mais il n’y avait pas de couple qui durait. » Lise, alors en quatrième année à l’École supérieure d’art et du design du Havre (76), a rencontré Vlad, un ancien athlète roumain qui avait repris ses études, lors de son séjour Erasmus+ en Norvège, « à sept heures de car d’Oslo, dans une petite ville, perdue dans la nature ».

Faites notre test :« Êtes-vous capable de tenir une relation à distance ? »

Erasmus+, machine à faire des rencontres ?

Clémence a rencontré son copain, Ben, un Anglais de 28 ans, dans une auberge de jeunesse à Madrid, en 2014. Elle avait 22 ans, elle était en master 2 management à GEM (Grenoble École de management). « Je venais d’arriver en Espagne et je logeais dans l’auberge de jeunesse, le temps de trouver un logement. Ben était en vacances avec des amis. Je ne savais pas ce que cela allait donner, mais j’ai eu un bon feeling avec lui, dès le départ. Lui aussi s’est laissé surprendre. » Autour d’eux, les petits flirts entre étudiants se multipliaient, mais il n’y a pas eu d’autre exemple de couple qui ait duré. En partant de Madrid, Clémence n’avait rien planifié. « J’étais célibataire et curieuse de faire des rencontres. Ce n’était pas mon premier voyage d’étude, j’avais déjà passé six mois au Chili. J’étais sereine lors de mon départ et vis-à-vis de ma rencontre avec Ben. »

Faut-il dire qu’on est en couple ou pas ?

Marcy, 26 ans, a fait la connaissance de son copain, Alex, à peine une semaine après s’être installée à Leads, au Royaume-Uni, en septembre 2015, dans le cadre de son master professionnel médiation de l’art contemporain à Paris 8. « Je n’avais pas l’intention de tomber amoureuse de quelqu’un : c’est arrivé sans prévenir. » Alex, 30 ans, est chinois. « Dans ma coloc’, il y avait un Russe, un Libyen et un Italien. Alex était un très bon ami de mon coloc’ italien. On s’est rencontrés dans une soirée. Il vivait à Leads depuis quatre ans. Il était très investi dans sa thèse en génie mécanique, poursuit Marcy. Je suis sa première relation sérieuse et longue. »

Pour Lise et Vlad, l’état d’esprit c’est d’abord de ne pas chercher à être catalogués « couple ». « On ne s’affichait jamais. Les gens savaient malgré tout qu’on était proches. Vlad était là aussi en séjour Erasmus+, il voulait changer de vie, comme moi. Pendant 16 ans, il a été sportif de haut niveau au tir au pistolet. Il n’avait fait que cela et n’avait rien vu d’autre. Il n’en pouvait plus. Il a repris des études de sport, juste pour partir à l’étranger. On s’est rencontrés lors de la semaine d’intégration. Je crois que j’ai pu lui apporter ce côté créatif qu’il voulait développer. »

La rencontre avec Federico a plongé Louise, 21 ans, dans le doute. Elle a fait connaissance avec cet étudiant chilien en cours de géographie en 2015, alors qu’elle était en Norvège pour 9 mois, pendant sa licence 3 de biologie à l’université de Strasbourg. Louise vivait alors dans une colocation avec un Allemand, un Anglais, un Chinois, une Russe. Quand Federico est arrivé dans sa vie : « J’étais encore avec mon copain d’avant, une relation très stable, et je ne savais pas si c’était bénéfique de s’engager dans cette nouvelle histoire qui semblait être une amourette ». Le bénéfice s’imposera finalement peu à peu pour Louise qui découvre que cette histoire d’amour l’apaise. « Chez moi, à Strasbourg, j’étais très studieuse, je me mettais la pression. Là-bas, en Norvège, je me suis détendue, j’étais plus détachée et cela n’a pas porté préjudice à mes études. »

Une petite romance Erasmus peut se transformer en belle histoire d’amour. // © Image Source/ Plainpicture

Et après, l’histoire d’amour peut-elle durer ?

La durée des couples qui se forment dans le cadre d’Erasmus+ est mise à l’épreuve au moment du retour au pays, qui met des kilomètres de distance entre les amoureux. « Quand on revient, on a l’impression de retourner dans le passé, témoigne Lise. Je n’étais plus la même. Avec Vlad, on s’était vus tous les jours pendant 9 mois. Le téléphone, le Web, ça n’avait pas de sens. Je pensais que notre histoire était un rêve, qu’elle ne pouvait pas exister dans le futur. » Finalement, le couple s’offre des vacances : ils partent au Havre, puis retournent un mois en Norvège « pour retrouver les amis qu’on avait rencontrés là-bas. Ça nous a permis de créer notre site Web : on a commencé à monter un projet ensemble autour de la photo et de la vidéo. Et maintenant, on vit et on travaille ensemble en Roumanie. »

Léa, 23 ans, est partie deux fois, en 2014 et 2016, par le biais d’Erasmus+. Mais elle n’a pas fait de rencontre amoureuse. Il a fallu qu’elle retourne chez elle, à Strasbourg, pour faire connaissance de Constantin, un étudiant allemand en échange Erasmus. Il prépare un master à Sciences po, elle aussi. « On n’avait aucun cours en commun. Il existait un programme proposé par des étudiants qui mettait des gens en relation pour progresser en langue. Et mon tandem s’est constitué avec Constantin. » L’entente est immédiate et le couple prend ses habitudes : « Il logeait à la résidence universitaire et j’avais une colocation avec deux amis. On se voyait surtout chez moi. La résidence universitaire, ce n’est pas très intime ! » Lorsque son séjour prend fin, Constantin rentre chez lui, à Nuremberg, à trois heures et demi en voiture de Strasbourg. « Depuis, on se voit deux fois par mois. Et, on est ensemble depuis deux ans. »

Skype et Cie, pour tenir la distance

Rapidement, Marcy a fait le choix de s’installer chez Alex, à Leads. « On projette de partir au Canada. En attendant, Alex doit rester en Angleterre pour finir sa thèse. Je recherche un stage à Londres ou à New York. On va devoir se séparer quelques mois. Mais on a les pieds sur terre, on ne prendra pas de décision à la légère. »

Louise est dans une relation à distance : 11.000 kilomètres d’océan et la cordillère des Andes entre Federico et elle. « Ça fait 6 mois que notre relation dure. Nous avons passé deux semaines chez l’un et deux semaines chez l’autre. J’essaie de ne pas me poser de questions. On échange surtout sur Skype et ça se passe bien. »

S’installer chez l’autre, Clémence l’a fait après un an et demi de relation à distance avec Ben (en Angleterre). « Dans cette situation, il y a toujours l’excitation de se retrouver. On se rencontrait pour passer des vacances ensemble. C’était super. On communiquait via Skype et on se voyait une fois par mois. Désormais, j’habite avec Ben à Cardiff. Je travaille comme administratrice chez un agent qui met en relation les étudiants étrangers avec les universités. » Comme quoi, l’influence Erasmus n’est pas loin !

Et vous, avez-vous rencontré l’amour pendant votre Erasmus ? Partagez vos histoires dans les commentaires sous l’article.

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