Gérer son stress avant un (premier) rapport sexuel

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Publié le 20/06/2016 par TRD_import_CarolineMichel , mis à jour le 28/09/2023
Ressentir du stress avant de se retrouver au lit avec son nouveau partenaire, c'est tout à fait normal. Mais quand l'appréhension prend trop de place, on perd ses moyens : on se persuade qu'on ne va pas assurer, on veut annuler… et on passe un mauvais moment. Comment dompter cette émotion ? Les conseils de Latifa Gallo, coach de vie et sophrologue.

Les premières fois ne sont jamais parfaites

Que ce soit la toute première fois ou la première fois d’une nouvelle rencontre, ce ne sera pas parfait et c’est bon de le savoir. Deux corps qui se découvrent mettent du temps à s’apprivoiser, à composer ensemble. Au départ, on n’ose pas, on ne sait pas. La personne en face de soi a ses préférences, ses besoins, sa façon de faire, tout comme soi. On ne se devine pas à la première caresse, c’est souvent avec le temps que les rapports intimes se bonifient. Une fois qu’on a ça en tête, on peut souffler un coup. Ça ne sera pas non plus parfait la fois suivante, ce sera peut-être mieux la fois d’après. On n’en sait rien et c’est tant mieux, on a tant à apprendre avec l’autre !

Je fais taire ma petite voix

Ou plutôt mes petites voix. Comme le rappelle Latifa Gallo, coach de vie, nous avons cinq petites voix, plus ou moins bruyantes, qui ont vu le jour durant notre enfance. Et voilà ce qu’elles nous répètent : sois parfait, sois fort, dépêche-toi, fais plaisir, sois conforme. Merci papa, merci maman, merci les autres. Des injonctions utiles au bien-vivre en société. Sauf que, parfois, elles nous envahissent et nous mettent la pression. Dans le cas d’un premier rapport sexuel, que disent-elles ? Sois parfait et sois fort. Autrement dit : tu as intérêt à gérer. Bah non. Je suis un être humain (et que ça) avec ses fragilités, et j’ai le droit de ne pas être au top tout le temps. « Il ne faut pas tuer ces petites voix, conseille Latifa Gallo. Elles ont le droit d’exister. Mais il faut leur répondre qu’on a le droit de ne pas être parfait, tandis qu’on les met en sourdine. » Et ça fait du bien de baisser le son.

Je partage mon inquiétude avec l’autre

C’est une option, mais une bonne option. Faire part de son stress, c’est se libérer d’un poids. Car nous voilà bien lourd, avec nos peurs qui circulent de notre tête à notre bas ventre. Pour calmer le manège, on peut assumer ses émotions, qui sont tout à fait normales, et communiquer. « On a tout à y gagner, explique la coach. L’autre appréciera toujours la vérité, il y sera sensible, et nous irons ensemble sur le chemin de l’authenticité. On établira une véritable connexion. » On peut se lancer avec un peu d’humour : c’est moi ou t’es impressionnant ? J’ai peur comme avant un entretien d’embauche, mais ça va que tu me proposes pas de salaire. Tout le monde rigole et tout va mieux.

Je relativise l’enjeu

L’autre est comme soi : c’est un être humain, avec des bras, des yeux et des peurs. Il éprouve peut-être les mêmes angoisses. C’est pourquoi communiquer peut être une bonne chose, à condition de ne pas se stresser l’un l’autre davantage, mais d’en rire un peu, en créant une ambiance détendue. Mais, surtout, on relativise en se disant que l’autre est grand, qu’il sait bien que les premiers rapports ne sont jamais parfaits (sinon on lui répétera qu’on a tout le temps de recommencer et de progresser). Et puis, il n’attend pas la Lune, l’autre. Ce serait le cas, il y a fort à parier qu’il serait déjà en orbite, et pas en train de répondre à votre message pour le rendez-vous de ce soir.

Je booste ma confiance en moi

Latifa Gallo propose un petit exercice très facile à mettre en place et qui contribue à faire grimper la confiance en soi. On attrape un stylo et une feuille, et on note toutes ses réussites, même les plus petites : un jour, on a changé un pneu; on a parlé anglais sans hésitation la semaine dernière après deux verres. On a aussi cuisiné des pâtes aux légumes surgelées, un délice. Tout compte. « Nous ne retenons que nos échecs, commente la coach. Cet exercice, aussi simple semble-t-il, nous permet de mettre en perspective nos réussites. On voit mieux, on prend conscience. » Et puis on relit de temps en temps, et on fait des ajouts parce qu’on est vraiment quelqu’un de bien et qu’il n’y a aucune raison que ça se passe mal ce soir avec Henri.

Je respire

Avant le grand moment, celui qu’on assimile à un saut en parachute dont on ne reviendra jamais indemne, on respire. « En 4 – 8 », nous dit Latifa Gallo. C’est-à-dire ? On compte jusqu’à quatre (ce ne sont pas forcément des secondes, on compte à sa vitesse) en inspirant avec le nez et en gonflant son ventre. On attrape tout l’air qui passe. Petite pause avant d’expirer, par la bouche, en comptant jusqu’à huit et en visualisant une paille dans laquelle on soufflerait. On le fait une dizaine de fois de suite. Ce petit exercice oxygène les muscles et le cerveau, car on souffle plus longtemps que l’on inspire. C’est parfait, ça calme le corps et l’esprit. Après ça, on s’étire et on revient à sa respiration naturelle. On prend le temps de récupérer et on se dynamise. Sinon, c’est un coup à arriver endormi au rendez-vous. Ce serait dommage, après tous ces efforts.

Merci à Latifa Gallo , coach et sophrologue, auteure de « Se libérer des émotions négatives » et de « Petits exercices d’affirmation de soi » aux éditions Larousse.