L’IVG, c’est quoi ?

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Publié le 09/08/2015 par TRD_import_l'EtudiantTrendy ,
MA SEXO, MA SANTE - Lourde epreuve dans la vie d'une femme, l'IVG (interruption volontaire de grossesse) est aussi et surtout un droit : toute femme est libre de disposer de son corps comme elle l'entend.

L’IVG est le terme utilisé pour désigner de l’avortement. En France, environ 30 % des femmes y ont recours au moins une fois dans leur vie. Avorter, dans un dico, cela signifie « expulser le foetus avant la fin de la grossesse selon un processus naturel (fausse couche) ou artificiel. »

Plusieurs raisons peuvent motiver une femme (jeune ou moins jeune) dans son choix d’avorter : les raisons médicales par exemple (grossesse dangereuse pour la santé de la mère, foetus atteint de malformations, maladie graves et incurables), on parle alors d’ IMG (interruption médicale de grossesse) ; mais tomber enceinte à 16 ans parce que la capote de Léo a craqué peut aussi constituer une raison d’avorter. Passe ton bac d’abord ! Sans parler des grossesses non désirées issues d’un viol.

Qu’on se le dise, on n’avorte jamais par plaisir.

Et on ne fait pas non plus exprès de tomber enceinte en sachant pertinemment qu’on ne pourra pas garder l’enfan t. L’erreur est humaine et les destins parfois imprévisibles ! Voilà pourquoi l’IVG est la meilleure réponse donnée à toute femme libre de disposer de son utérus. Libre à elles de pousser (ou non) la porte d’un centre médical quand elle l’estime nécessaire, vous n’aurez jamais à vous justifier de votre choix.

Les signes qui indiquent qu’on est enceinte

Sur le blog sexo « Qu’est-ce que j’en sexe ? », Danielle Hassoun, gynécologue à Paris, a répondu à cette question simple mais importante : "Est-ce que je suis enceinte ou pas ?". Comme il l’explique, « le premier signe qui indique la grossesse est l’absence de règles. Il existe d’autres signes que l’on appelle « signes sympathiques de grossesse » que sont les troubles digestifs (nausées, vomissements), la fatigue, une envie de dormir et des douleurs dans les seins (mastodynie). Tous ces signes apparaissent petit à petit en début de grossesse et ne sont pas toujours tous présents et plus ou moins importants selon les femmes. »

Mais avant toute chose : faites un test de grossesse (8 € en moyenne) et allez consulter un médecin qui vous prescrira une prise de sang ! N’essayez pas de deviner si vous êtes enceinte par vos propres moyens ou en surfant sur le Web. Ne pensez pas non plus que vous êtes enceinte alors que vous faites juste une crise d’aérophagie (stress des exams) ou que vous digérez mal ce plat de 18 sushis à 5 €. Vérifiez avant de paniquer.

Les astuces pour ne pas tomber enceinte

Comment faire pour ne pas tomber enceinte ? En voilà une autre question importante à laquelle Danielle Hassoun a pris le temps de répondre sur "Qu’est-ce que j’en sexe ?". « Il existe divers types de contraception qui peuvent être utilisés pour éviter une grossesse que l’on ne souhaite pas. Les plus fréquemment utilisés sont les contraceptifs hormonaux. Les hormones bloquent l’ovulation et immobilisent les spermatozoïdes. Ils existent sous forme de pilule (plusieurs dosages sont disponibles), de patch (timbre percutané), d’anneau vaginal, d’injection ou d’un implant à poser dans le bras. Mais les contraceptifs hormonaux ne sont pas les seuls moyens de contraception. »

**Et si l’on tombe enceinte sans le vouloir ?

Il peut arriver que l’on tombe enceinte sans qu’on ne l’ai voulu. Inutile de paniquer. Vous serez peut-être tiraillées entre deux sentiments : « Cachez cet embryon que je ne saurai voir ! » et « Whow je peux donner la vie ! Meilleur super-pouvoir au monde »…. Mais le plus important dans tout ça, c’est de savoir comment vous vous sentez à ce moment précis et d’agir en connaissance de cause. Un bébé n’est pas un Furby, un bébé change une vie !

Si vous estimez qu’il n’est pas de l’intérêt de l’enfant ni du vôtre de mener cette grossesse à terme, vous pouvez choisir de l’ *interrompre avant la date limite autorisée. *En France, le délai pour procéder à une interruption de grossesse est limité à la fin de la 12e semaine de grossesse, soit 14 semaines après le premier jour des dernières règles sauf raisons strictement médicales et contrôlées.

Agir vite, mais se laisser le temps de la réflexion

Quelles que soient les raisons d’avorter, cela relève d’un choix intime et personnel. Vous n’avez pas à vous justifier et personne n’a le droit de remettre en question votre décision. Si vous le souhaitez et si vous vous sentez suffisamment à l’aise avec certains de vos proches, libre à vous de leur en parler et d’aborder le sujet afin de vous libérer d’un poids parfois pesant. Cela aide parfois à prendre du recul et à agir sereinement sans précipitation.

Il est aussi recommandé de se confier à des personnes extérieures à son entourage et spécialisées. Si vous avez un bon feeling avec votre médecin traitant ou votre gynécologue, n’hésitez pas ! Ils sont aussi là pour ça et soumis au secret professionnel.

Je souhaite subir une IVG, que dois-je faire ?

Lorsqu’on choisit d’avorter, il y a donc un « timing » à respecter. Pour ce moment important et délicat de votre vie, il convient d’agir vite et bien. Pour commencer, il suffit de s’adresser (avec ou sans parents) à un médecin généraliste ou gynécologue soit directement, soit par l’intermédiaire d’un Centre de Planning Familial ou d’un centre d’IVG.

Quelle méthode choisir ?

. L’IVG médicamenteuse ne peut être réalisée au-delà de 7 semaines d’absence de règles. Elle doit être effectuée sous la surveillance d’un gynécologue ou d’un médecin généraliste travaillant en réseau avec un établissement de santé avec lequel il a passé convention.

Concrètement, une première consultation chez un médecin est nécessaire afin qu’il vous informe des différentes techniques envisageables en même temps qu’il vous propose un entretien psycho-social. Lors d’un second rendez-vous, il vous fait signer un consentement pour préparer votre dernier rendez-vous lors duquel il vous administre un comprimé afin d’interrompre la grossesse.

Deux jours plus tard (48 heures), un autre médicament vous est administré afin d’engendrer l’évacuation de l’œuf, comme lors d’une fausse-couche. Enfin, une visite de contrôle est obligatoire deux à trois semaines plus tard. Si cette méthode « médicamenteuse » est efficace dans 98 % des cas, il existe 2 % de risques pour que la grossesse continue. Il est alors impératif de revoir son médecin pour s’assurer qu’il n’y a pas de complication.

Attention, cette méthode peut être difficile à supporter psychologiquement car la personne qui avorte « vit en direct » l’expulsion de l’embryon. Le choix doit donc se faire après mûre réflexion. Mais, encore une fois, les médecins sont là pour vous accompagner et vous aider, en aucun cas pour vous juger. Si tel est le cas, changez de médecin illico.

. L’IVG chirurgicale, peut intervenir jusqu’à 12 semaines de grossesse. Elle est pratiquée sous anesthésie locale ou générale, la méthode par aspiration étant la plus couramment employée. Elle peut être suivie d’un mini-curetage pour s’assurer que l’utérus est bien nettoyé.

La durée d’hospitalisation est, en général, d’une journée pour une anesthésie locale et de 24 heures pour une anesthésie générale.

Les suites opératoires sont simples : surveillance du pouls, de la tension et des saignements. Une visite de contrôle est vivement recommandée deux à trois semaines après l’IVG. Elle permet de vérifier que tout est en ordre et de s’assurer de la qualité de la contraception prescrite à la suite de l’IVG. *

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Attention, subir une IVG n’immunise pas contre une nouvelle grossesse, même lors d’un rapport peu de temps après. Il est donc capital, lors de la consultation pour l’interruption de grossesse, de faire le point avec le médecin ou le gynécologue, afin qu’ils vous prescrivent le meilleur contraceptif, compte tenu de votre situation, à prendre sans exception dès que vous avez un rapport sexuel.

*Quid de la contraception d’urgence ?

* Chez les jeunes femmes mineures, plus de la moitié des grossesses aboutissent à une IVG.

Pour mieux répondre aux besoins des adolescentes confrontées à ce genre de situation, la contraception d’urgence gratuite a été mise en place.

Depuis janvier 2002, l’Assurance Maladie facilite l’accès des mineures à la pilule du lendemain. Les pharmaciens et les infirmières scolaires peuvent la délivrer gratuitement et anonymement.

Attention, il arrive que des pharmaciens refusent de délivrer cette pilule gratuitement. Soit parce qu’ils manquent d’information à ce sujet, soit parce qu’ils désapprouvent la démarche. Certains craignent que cette mesure incite les mineures à être moins vigilantes et à utiliser la pilule du lendemain comme une « contraception normale ».

Rappelons que la pilule du lendemain ne protège pas contre le risque de maladies sexuellement transmissibles. Capote obligatoire !

Dernière mise en garde : qu’il s’agisse de kits de médicaments ou d’autres solutions vendus sur Internet, il est important de savoir qu’ ils présentent tous de très importants risques pour la santé. L’ensemble des professionnels de santé et les autorités médicales sont formels sur le sujet.

Les produits vendus sur le net sont totalement inefficaces et peuvent vous faire croire que vous avez réussi à interrompre votre grossesse par vos propres moyens… Alors que seul un médecin est apte à juger de l’efficacité d’un traitement.

Au pire, ces produits *sont dangereux pour la santé *car ils ne répondent pas aux normes de qualité, de sécurité et d’efficacité, ils sont donc interdits à la vente en France.

En les utilisant, vous risquez un échec de l’avortement, une hémorragie, ou encore une grave infection…

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