On vous dit tout sur la capote féminine

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Publié le 20/02/2018 par TRD_import_CarolineMichel ,
Neuf femmes sur dix connaissent l'existence du préservatif féminin, mais seulement 14,3 % d'entre elles l’ont déjà testé, selon une étude récente réalisée par les laboratoires Terpan et le Planning familial. Pourquoi ce contraceptif est-il si peu diffusé ? Explications.

Une femme sur 10 l’aurait déjà utilisé : *pour une méthode contraceptive encore peu connue, c’est « surprenant », selon le gynécologue Teddy Linet, coauteur, avec Agnès Ledig, de « Mon guide gynéco » aux éditions Pocket, qui qualifie *son utilisation de « très confidentielle ».

Pour Kamal Yahiaoui, président du laboratoire Terpan, seul fournisseur du préservatif féminin en France, ce chiffre est une bonne nouvelle : « Depuis des années, nous travaillons dur pour démocratiser son usage. Notre objectif est de sensibiliser la jeune génération. Ce moyen de protection possède de nombreux avantages. « 

Plus simple qu’il n’en a l’air

Si aujourd’hui le préservatif féminin n’est aujourd’hui pas un réflexe, c’est notamment parce que son utilisation fait peur. « Lorsque l’on présente le préservatif féminin, la réaction initiale est très défavorable « , rappelle Teddy Linet. Pas simple à insérer ? C’est vrai, cependant, avec l’usage du tampon et surtout de la coupe menstruelle qui s’impose comme nouvelle protection en période de règles, les femmes ont une meilleure conscience de leur intimité.

Un point positif pour le préservatif féminin. « J’ai toujours pensé que la pose était compliquée. Mais maintenant que je me suis habituée à la cup, cela m’effraie moins. Je vais peut-être me laisser tenter », confie Céline, 26 ans. C’est comme tout : cela demande un peu d’entraînement avant de se sentir réellement à l’aise.

En savoir plus

Mode d’emploi de l’Inpes

Le site du laboratoire Terpan

Une pose jusqu’à 8 h avant le rapport

Quant à Anaïs, elle a décidé de sauter le pas car elle l’idée de pouvoir le mettre en place plusieurs heures avant le rapport lui plaisait, sans couper les préliminaires. En effet, le préservatif féminin se pose jusqu’à 8 heures avant un rapport. Les plus aguerries peuvent aussi attendre la dernière minute. Si 10 % des personnes interrogées considèrent cela comme « gênant » ou « tue-l’amour », 75 % y voient un « avantage » et 30 % un élément « rassurant ».

Anaïs avoue toutefois avoir été légèrement dérangée pendant le dîner précédant sa nuit d’amour : « Je sentais l’anneau extérieur contre ma vulve. Étrange », se souvient-elle. Mais, une fois au lit, cet anneau peut procurer des sensations pendant la pénétration, notamment parce qu’il génère des frottements contre le gland du clitoris. L’homme aussi y trouve son compte, puisqu’il ne se sent pas à l’étroit.

Alix, 30 ans, l’a désormais adopté : le préservatif masculin lui provoquait des sécheresses.  » Avec le féminin, je n’ai aucune irritation « , précise-t-elle. Fabriqué en nitrile, il est idéal pour les personnes allergiques au latex ou simplement sensibles. Bon à savoir : il s’adapte également aux rapports anaux. « Il suffit d’enlever l’anneau intérieur, ce qui permet de se protéger des IST et d’être plus hygiénique », indique Teddy Linet.

Aussi efficace que le préservatif masculin

Pendant le rapport sexuel, Anaïs avait le sentiment que le préservatif ne tenait pas bien en place.  » Un préservatif féminin bien posé est aussi efficace que son homologue masculin « , rassure Kamal Yahiaoui. Le hic ? « Si le partenaire est trop pressé ou maladroit, il peut faire une pénétration en dehors de l’anneau ou faire rentrer l’anneau extérieur dans le vagin », avertit le gynécologue.

Un souci que l’on rencontre aussi avec le préservatif masculin quand celui-ci est mal enfilé ou n’est pas à la bonne taille. Assurez-vous donc de sa bonne mise en place et démarrez le rapport en douceur. « Le féminin est pour moi une valeur sûre, je n’ai jamais eu d’accident. Et mon mec apprécie car il n’a rien à faire », plaisante Alix.

Protégez-vous !

Le préservatif féminin est la seule protection contre les IST que les femmes peuvent contrôler.  » Beaucoup ne se protègent toujours pas par excès de confiance lors d’un changement de partenaire, déplore Teddy Linet. Les couples ont souvent l’impression que nous nous situons dans une ère post-VIH et la vigilance n’est pas assez soutenue. Il est important qu’elles * connaissent l’existence de cette méthode* et qu’elles sachent qu’elle correspond à certains types de pratique sexuelle ou modes de vie. »

… Mais un contraceptif difficile à trouver

Si Solène, 35 ans, n’avait pas reçu un échantillon offert par la Mairie de Paris lors d’une conférence sur la sexualité féminine, elle n’aurait jamais tenté l’expérience : « Je savais que ça existait, mais je n’en avais jamais trouvé nulle part « , témoigne-t-elle. Une réalité que Kamal Yahiaoui déplore :  » Les circuits de distribution sont un frein. Si on ne trouve pas le préservatif féminin en grande surface, c’est parce que *son prix de revient serait trop élevé pour le consommateur. * »

En vente directe sur Internet, le prix est plus accessible, même s’il affiche encore 27€ pour 20 préservatifs. Mais pourquoi le préservatif féminin est-il plus cher que son homologue masculin ? Plusieurs raisons : des coûts de recherche et de développement à amortir, ainsi que des frais de fabrication plus coûteux. Si Internet est donc un distributeur idéal , les laboratoires Terpan se battent pour diffuser le préservatif féminin par d’autres canaux.

En premier lieu, les écoles. Si vous êtes intéressé, renseignez-vous auprès de votre infirmière scolaire. Autre circuit : les associations, qui en distribuent gratuitement. Alix se rend régulièrement au Planning familial pour en récupérer. Et elle en prend même pour ses copines.