Partiels, stress, soirées… Comment leurs couples ont résisté

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Publié le 12/02/2016 par TRD_import_SamanthaCorti ,
Week-ends a la bibliotheque, soirees BDE, fatigue et tension a l'approche des examens… la vie etudiante laisse parfois peu d'espace et de chance a une relation amoureuse. Pourtant, certains d'entre vous ont essaye d'allier les deux et de reorganiser leur quotidien pour vivre une belle et longue histoire. Temoignages.

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CEUX QUI PRÉFÈRENT SÉPARER VIE ÉTUDIANTE ET VIE DE COUPLE

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Manon, 21 ans, en école de maquillage artistique, sort avec Pierre, en école de design. Pour elle, couple et études sont deux choses à dissocier pour être comblées.

« Cela ne fait pas très longtemps que l’on est ensemble, mais j’ai rapidement compris certaines choses, comme le simple fait qu’ il est important de se limiter. La dernière fois, je voulais voir Pierre alors qu’il avait un projet important à préparer, il a décliné ma proposition. Sur le coup, j’étais fâchée, mais j’ai très vite compris qu’il avait raison de séparer les deux afin de bien faire les choses. Je l’ai donc rappelé pour m’excuser.

Il me paraît difficile d’être bien dans son couple lorsque l’on ne l’est pas dans ses études. Voilà pourquoi je me concentre sur les miennes, j’essaie de faire les choses avec passion pour être épanouie, et il en va de même pour Pierre. En plus, le voir épanoui me rend heureuse. Nous avons tous les deux des intérêts prenants, cela nous donne l’occasion d’en discuter souvent, il n’y a jamais de blancs dans nos conversations. Lors de périodes plus stressantes, par exemple les examens, on se soutient avant et après, mais pendant, nous nous préservons. »

Son conseil : « Il est important de s’intéresser à l’autre, pour que, naturellement, il le fasse aussi, l’encourager et lui faire comprendre que l’on est présent sans être intrusif. Il ne faut pas se consacrer exclusivement à la personne, au risque de ne plus rien avoir à se dire et finir par se lasser. »

Marianne, 21 ans, en master 1 médias nous raconte son histoire avec Ralph, de deux ans son aîné, en école de commerce.

« Au départ nous étions ensemble à Paris, mais Ralph a été accepté dans une école à Reims. Nous étions persuadés que notre histoire s’arrêterait quand il s’y serait installé. Je l’ai quand même aidé à déménager, je l’ai soutenu, car ça n’allait pas être facile pour lui non plus. En licence à l’université, je devais me concentrer sur mes cours et gérer cette relation à distance.

Quelque peu possessive, j’avais du mal à accepter ses nouvelles rencontres, ses nouveaux amis et ses soirées, je ne me sentais pas bien. On essayait quand même de se voir tous les week-ends, et, au fil de l’année, nous nous sommes habitués à ce rythme et nous avons même transformé cela en énergie positive. Nous étions très heureux de nous retrouver le week-end : cela nous permettait de nous concentrer pendant la semaine et de nous donner complètement dans nos études. Cette année, rebelote. Au fond, cela n’est pas plus mal. »

Son conseil : « Il faut apprendre à relativiser, se fixer des objectifs et se focaliser sur toutes les bonnes choses à venir. En tout cas, c’est comme ça que j’ai réussi à faire tenir mon couple. »

*ET CEUX QUI ONT BESOIN DE L’AUTRE POUR RÉUSSIR *

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Houssine, 26 ans, en école de journalisme, est en couple avec Helena, étudiante à Sciences po. Gros bosseurs, ils s’accordent chaque soir une pause en duo.

« En école de journalisme, nous avons tout le temps des projets à rendre, des reportages qui capotent, des plans B à trouver, ce qui rend le planning de la semaine toujours assez incertain. À Science po, cela n’est pas la même chose, mais cela demande aussi beaucoup de temps lorsque l’on veut vraiment s’investir.

En général, ce que nous faisons avec Helena, c’est que nous travaillons ensemble, mais chacun de notre côté, et, avant de nous coucher, nous nous octroyons une pause dîner et film. Parfois, nous sacrifions même quelques heures de sommeil pour passer du temps ensemble. Ce n’est pas la meilleure idée, mais il y a des périodes où l’on n’a pas vraiment le choix. Par moments, cela crée des tensions, mais nous avons choisi tous les deux des filières prenantes, donc, quelque part, nous nous comprenons et nous acceptons les choses telles qu’elles sont. »

Son conseil : « Je ne pense pas qu’il y ait de solution miracle, mais il me semble important que l’autre soit compréhensif et, évidemment, l’être également en retour. »

Charlène, 24 ans, en école d’art, nous raconte comment son couple l’a aidée à tenir le coup pendant ses trois années aux Beaux-Arts.

« Malgré les idées reçues, ce sont des études qui demandent un travail conséquent. La réflexion est permanente , qu’il s’agisse des cours, de la démarche personnelle à développer ou des productions à réaliser. Et le peu de temps qu’il me restait, je travaillais à mi-temps pour subvenir à mes besoins d’étudiante fauchée. D’après un calcul approximatif, le cumul des deux prenait près d’une cinquantaine d’heures de mon temps hebdomadaire.

Alors, mon couple dans tout ça ? Il a été mon pilier. Dans ce genre de cursus, lorsque l’on juge votre travail, on juge une évolution, une sensibilité, une pensée qui n’est autre que la vôtre. Autrement dit, on vous juge vous. Les critiques sont donc davantage blessantes et dures à accepter – parfaites pour un 0 en confiance en soi. La remise en question et le doute deviennent familiers et ont une répercussion directe sur votre quotidien et… sur votre couple. C’est très compliqué, car vos humeurs fluctuent entre tristesse, colère et sentiment de frustration. La bipolarité, il aime ça ? Visiblement, oui. J’aurais tendance à dire que si je n’avais pas été en couple à ce moment précis de ma vie, je n’aurais sûrement pas surmonté cette épreuve de la même manière. »

Son conseil :  » Être en couple permet de se poser , de prendre du recul et de réfléchir. Mais aussi d’échanger , de demander un avis extérieur, un regard différent. Une inspiration. Je pense que ce sont des notions importantes à prendre en compte. »

Johanna, 24 ans, en master 1 MEA (métiers de l’édition et de l’audiovisuel) à la Sorbonne, revient sur son expérience passée lorsqu’elle était en prépa de lettres et en couple avec Cédric.

« L’hypokhâgne, c’est cinq heures de travail chaque soir, les colles (les oraux) deux fois par semaine et les devoirs surveillés (DS) le samedi matin ; au total, plus de 70 heures. Un rythme intense. J’étais stressée, toujours sur les nerfs. Je me défoulais sur mon copain, pire encore, je le délaissais. J’ai vite compris que je devais agir avant que la situation ne s’aggrave.

J’ai donc pris certaines résolutions. Je suis arrivée à la conclusion que, pour garder Cédric, il fallait que je ne sois pas distraite par autre chose quand nous étions ensemble. Que ce soient des moments de qualité, quitte à en diminuer la quantité. Je me réservais certaines soirées pour réviser, d’autres pour faire un peu de sport pour évacuer la pression. Comme ça, quand je retrouvais Cédric, j’étais toute à lui et plus détendue. »

Son conseil : « Le meilleur moyen de tenir son couple pendant ses études reste l’entraide. Il faut s’encourager mutuellement. Je me souviens que, chaque samedi matin, je recevais un petit texto d’encouragement de la part de Cédric. On a tendance à l’oublier, mais la clé de la réussite, c’est la motivation. Lorsque l’on a un copain qui nous écoute, nous soutient, nous encourage et nous motive, cela fait toute la différence dans nos études. »