Viol : réagir pour s’en sortir

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Publié le 06/08/2015 par TRD_import_l'EtudiantTrendy ,
LAW & SEXO - Commençons par le commencement : notre corps tout entier nous appartient. Autrement dit, personne n'a le droit de le toucher ou d'en disposer sans notre consentement ! Voila pourquoi la loi française est tres claire et considere le viol comme un crime. Il s'agit meme de la plus grave des agressions sexuelles.

Disons les choses clairement d’emblée : personne n’est à l’abri d’un viol ou d’une tentative de viol. Qu’on soit une femme ou un homme d’ailleurs. Et qu’on soit adulte ou enfant.

Définition du viol

L’article 222-23 du Code pénal français définit le viol comme : « Tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il soit, commis sur la personne d’autrui par violence, contrainte, menace ou surprise est un viol. Le viol est puni de quinze ans de réclusion criminelle. »

Autrement dit et comme expliqué plus haut, un viol est constitué dès qu’il y a rapport sexuel sans consentement.

Il est nécessaire de préciser qu’est qualifiée de viol, toute pénétration sexuelle, qu’elle soit vaginale, orale (fellation), anale (sodomie), avec l’utilisation des doigts, de la main ou même à l’aide d’un objet.

Par ailleurs, la tentative de viol (tentative de pénétration sans y aboutir) et la non-assistance à personne violée (regarder sans agir contre) sont évidemment punis.

Dans le cas de viol collectif, appelé aussi « tournante », l’ensemble des acteurs peuvent être punis selon les mêmes règles.

Les infractions sexuelles sur mineur bénéficient de délais de prescription allongés. C’est-à-dire que la plainte peut avoir lieu des années après les faits. La victime de telles infractions peut porter plainte jusqu’à ses 38 ans dans les cas les plus graves notamment s’il s’agit de :

– de viol ;

– d’attouchements sexuels commis lorsqu’elle avait moins de 15 ans ;

– d’attouchement commis par un ascendant, une personne ayant autorité, ou par plusieurs personnes.

Là encore, il n’y a pas de « bons moments » pour décider de porter plainte pour viol mais sachez que cela fait pleinement partie de vos droits. Si vous le souhaitez, vous pouvez le faire. Libre à vous de jouir ou non de ce droit en fonction de votre contexte idéologique / émotionnel.

Quels recours en cas de viol ?

Une personne lambda aurait tendance à répondre sans hésiter : porter plainte immédiatement. Logique…. Mais justement, dans ce genre de situation la rationalité n’est pas forcément de mise.

Voici quelques conseils de secours (1) à appliquer si vous venez de subir un viol :

– Ne restez pas seul/e : appelez quelqu’un dont vous vous sentez proche et où la confiance est mutuelle (amis, famille, etc). Parlez à cette personne de ce qui vient de se passer. N’ayez pas peur des mots. N’ayez pas honte de la situation.

– Consultez un médecin ou rendez vous dans l’hôpital le plus proche pour recevoir les soins nécessaires et/ou un traitement préventif (prévention des risques de maladies sexuellement transmissibles et de grossesse).

– Profitez du service anonyme de la permanence téléphonique de SOS Viols Femmes Informations au 0.800.05.95.95 (du lundi au vendredi de 10 à 19 heures, appel gratuit pour toute la France) ou appelez le 08Victimes

– Ne vous considérez pas comme coupable : inutile de tergiverser, vous n’aviez pas à subir ce qui vient de se passer. La personne qui vous a violé(e) doit être condamnée. Dans le cas contraire, on lui souhaite d’avoir un poids lourd sur la conscience tout au long de sa vie. Quant à vous, soyez fier/fière d’être là, vous n’avez rien à vous reprocher. Rien ne justifiera jamais un viol ou une autre agression sexuelle. Dans la mesure du possible, ne gardez pas le silence : le mutisme et le secret ne profitent qu’aux agresseurs. Vous pouvez également entendre ou lire des témoignages réconfortants, comme sur le site de Madmoizelle.com ("La vie sexuelle après un viol).

– Portez plainte : même si cela peut être particulièrement difficile à supporter pour les victimes, faites-le au plus tôt (avant par exemple de se changer ou de se laver) pour permettre aux enquêteurs de collecter toutes les preuves indispensables à la bonne conduite de l’enquête

(1) Lire à ce propos la brochure d’Amnesty International "En cas de viol : que dire ? Que faire ?".