3 techniques pour mettre vos phobies KO !

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Publié le 17/02/2018 par TRD_import_IsabelleGonse ,
Paniqué à l’idée de parler devant la classe, de croiser une araignée dans votre chambre ou de prendre le bus en heure de pointe pour aller en cours ? Vous faites peut-être partie de ces personnes qui souffrent de phobie, et cela vous gâche la vie. Il est toutefois possible de vous en sortir.

Depuis toute petite, Caroline, 22 ans, a une peur panique du vide et de la hauteur. « La dernière fois que je suis partie au ski, j’avais prévenu mes amis, mais ils ne pensaient pas que c’était à ce point-là… Arrivée en haut de la première piste, j’ai été totalement bloquée. Je n’ai pas pu skier de la semaine « , regrette Caroline.

 » La phobie est une peur excessive et irrationnelle. La personne met en place des stratégies d’évitement, et perd le contrôle si elle se retrouve tout de même confrontée à l’objet de sa peur. Cela peut aller de l’angoisse profonde à l’attaque de panique « , explique le professeur Antoine Pelissolo*, chef du service de psychiatrie à l’Hôpital Henri-Mondor de Créteil (Val-de-Marne), auteur des « Phobies : faut-il en avoir peur ? » aux éditions du Cavalier bleu.

Les phobies sociales concernent les situations où l’on est confronté aux autres (se mêler à une foule, parler en public, peur de rougir…) ; ce sont les plus gênantes. Les phobies spécifiques (peur de certains animaux ou objets, de situations, comme l’avion ou les lieux clos…) sont les plus spectaculaires. Étourdissements, tremblements, tétanie, bouche sèche, mains moites, trous de mémoire… Une crise de panique peut se manifester par une multitude de signes physiques incontrôlables et très handicapants.

Des phobies insolites

Herpéthophobie (peur des reptiles), myrmécophobie (peur des fourmis), achmophobie (peur des aiguilles et objets pointus), chionophobie (peur de la neige), ptophobie (peur de tomber), coulrophobie (peur des clowns)… Des centaines de phobies sont recensées, et leurs noms sont plus bizarres les uns que les autres. Idéal pour épater la galerie !

Identifier la cause… ou pas

« À l’âge de 5 ans, poussée par une petite copine, j’ai dévalé les escaliers et me suis gravement blessée à la tête. » Si Caroline connaît l’origine de sa phobie, le déclencheur peut être plus flou. Un environnement familial instable ou peu sécurisant, des parents incitant à se méfier de tout… Cela peut donner des adultes angoissés ou anxieux. Et les femmes sont deux fois plus touchées que les hommes. Sachez toutefois qu’il n’est pas indispensable de connaître le point de départ de sa phobie pour la traiter. Il vaut mieux consulter quand la phobie devient trop handicapante. Caroline vient de s’y décider, après un voyage à Singapour où elle était tétanisée à l’idée de prendre les escalators et ascenseurs vitrés… Comme si elle devait sauter d’un avion sans parachute.

Les TCC, pour apprivoiser sa peur

Les thérapies cognitives et comportementales consistent à apprendre à ne plus avoir peur. En informant d’abord la personne de tout ce qu’il faut savoir sur les phobies, puis en l’exposant très progressivement à l’objet de sa peur. Prenons les rats… Le thérapeute commence par écrire le mot « rat » sur un papier que l’on lira plusieurs jours de suite à la maison, puis par en dessiner un, ensuite, il vous montrera une photo, une vidéo… Jusqu’à proposer à son patient de les voir en chair et en os dans une animalerie. Une méthode efficace dans 75% des cas, en général, 15 à 20 séances suffisent.

Les mouvements oculaires, pour « reprogrammer » le cerveau

L’EMDR (Eye movement desensitization and reprocessing en anglais, ou désensibilisation et retraitement par les mouvements des yeux) consiste à « reprogrammer » le cerveau, afin qu’il comprenne que le danger perçu est exagéré ou inexistant. Le thérapeute demande à la personne de se connecter à la situation angoissante et aux émotions qu’elle suscite, puis à penser à une situation où elle se sent en sécurité. Il l’invite ensuite à suivre des yeux le balayage de sa main de gauche à droite, en gardant à l’esprit en même temps la sensation de peur et de sensation. Au bout d’une dizaine de séances, le déclencheur ne suscite plus d’émotions négatives

La thérapie virtuelle

Depuis plusieurs années, Air France propose des stages pour apprivoiser sa peur de l’avion grâce à des simulateurs de vol. Certains thérapeutes, encore peu nombreux, utilisent maintenant la réalité virtuelle pour d’autres phobies. Équipée d’un casque et de lunettes, la personne est plongée dans la situation qui l’inquiète, et peut décider à tout moment d’en ressortir. Dans le même temps, le thérapeute l’encourage et lui enseigne des exercices pour se détendre, qu’elle pourra ensuite reproduire chez elle. Une dizaine de séances sont généralement nécessaires pour dire adieu à sa phobie.

Où trouver de l’aide ?

Association française des TCC

Association EMDR France

Associations de patients spécialisées dans les agoraphobies et les phobies sociales : le site propose des tests pour évaluer son comportement anxieux ou phobique.

Mediagora

L’appli gratuite Phobia Free (sur Apple Store) permet d’apprivoiser sa peur des araignées.