Être hypersensible, c’est aussi une force !

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Publié le 17/10/2017 par TRD_import_IsabelleGonse ,
À fleur de peau, vulnérable, susceptible, mais aussi intuitif, créatif, plein d'empathie… S'il n'est pas facile de vivre au quotidien avec des émotions qui s'emballent, une fois qu'on l'accepte et qu'on apprend à tempérer ses excès, l'hypersensibilité constitue une grande richesse.

« Un coucher de soleil, un film, une rencontre avec une personne qui se donne à fond dans ce qu’elle fait… Ça peut m’émouvoir jusqu’aux larmes, sans que je sois triste. Pour ne pas me laisser absorber par les émotions et les autres, j’ai besoin chaque jour d’un moment de solitude », raconte Bastien, 22 ans, étudiant français en troisième année à l’école de kiné Physiotherapieschule Ortenau de Kehl, en Allemagne.

Les hypersensibles perçoivent plus et plus fort que les autres. À travers leurs cinq sens – leur ouïe et leur olfaction sont souvent très développées – et le sixième, l’instinct. Joie, tristesse, colère, amour… Ils ressentent et expriment leurs émotions de façon exacerbée, se mettent facilement à la place des autres et se posent des questions sur tout, notamment sur eux-mêmes, ce qui peut être épuisant.

Se faire confiance

Plus une personne est intelligente, plus elle a de chances d’être sensible : les « surdoués », qui représentent 2 % de la population, sont souvent hypersensibles… Mais comme 15 % à 20 % de la population mondiale serait hypersensible (selon les travaux de la psychologue américaine Elaine Aron), l’inverse n’est pas vrai !

« Certains hypersensibles sont méticuleux et perfectionnistes, d’autres fonctionnent en mode ‘freestyle’ et fantaisiste… Chacun doit apprendre à tempérer ses excès pour trouver le juste milieu », estime Saverio Tomasella, psychanalyste. Pour Bastien, il y a des hauts et des bas. « Mon efficacité varie en fonction de mon humeur… Lorsque je ne suis pas bien, je me noie dans un verre d’eau. Pour apprendre, j’ai besoin d’expérimenter par moi-même et de sentir que les règles sont justes. »

Cultiver sa sensibilité

Accepter sa sensibilité comme une qualité et en être fier est le meilleur moyen de bien la vivre. « Danser, chanter, dessiner, faire du théâtre, jouer aux jeux vidéo, cuisiner, jardiner, ou encore être bénévole dans une association, passer son BAFA pour encadrer des jeunes… Il est important de développer votre créativité et votre empathie dans un domaine qui vous correspond », conseille Saverio Tomasella.

Entourez-vous de personnes qui vous acceptent comme vous êtes – voire qui vous ressemblent – et évitez ceux qui se moquent de vous ou profitent de votre gentillesse.

Trouver son équilibre

Être hypersensible, c’est fatigant. On a donc besoin de plus de repos que les autres et de temps pour soi chaque jour, pour faire une sieste, marcher dans la nature, ou – pourquoi pas ? – méditer ou faire du yoga. Se défouler en pratiquant un sport est aussi très bénéfique. Skate, roller, arts martiaux, escalade, ski… Des activités idéales pour préserver son équilibre.

Bastien est fan de slackline et de jonglage. « J’aime ressentir le mouvement juste. J’ai tendance à me disperser, cela me permet donc de canaliser mon énergie et de trouver un équilibre physique et mental. » Après s’être souvent protégé derrière une carapace, il évolue petit à petit : « Je n’ai pas encore totalement accepté ma sensibilité, mais je suis en train d’en prendre possession… Et je la montre de plus en plus. »

Pour vous aider :

L’Association des hypersensibles organise des rencontres à Paris (75), Nancy (54), Lyon (69) ou Rennes (35). Une journée portes ouvertes est prévue à Paris le 28 octobre. Plus d’infos sur leur page Facebook.

À lire aussi, trois livres de Saverio Tomasella :

– « Hypersensibles. Trop sensibles pour être heureux ? », éditions Eyrolles, 2012.

– « À fleur de peau. Le Roman initiatique des hypersensibles », Leduc.s éditions, mai 2017.

– « Attention, cœurs fragiles », éditions Eyrolles, à paraître en janvier 2018.