Les réseaux sociaux rendent-ils heureux ?

No thumbnail
Publié le 10/05/2017 par TRD_import_PaulConge ,
Vivez-vous plus heureux connectés ? Question brûlante à l'heure où 80 % des 12-17 ans et 90 % des 18-24 ans déclarent être inscrits sur au moins un réseau social. Notre enquête sur le bonheur chez les jeunes apporte des réponses étonnantes.

Vous êtes plutôt heureux… mais cela n’a pas grand-chose à voir avec votre présence sur les réseaux sociaux. C’est ce que pointe notre étude sur le bonheur publiée ce mercredi 10 mai. Réalisée du 25 avril au 4 mai, sur la base de 6.500 réponses volontaires d’internautes, elle a cherché à comprendre si les médias sociaux influent sur votre bien-être. Focus plus particulier sur la tranche des 13-24 ans.

Une minorité a besoin des réseaux pour être heureux

À la question de savoir si vous avez besoin de Facebook et autre Snapchat pour être heureux, vous êtes 14,75 %, une minorité, à répondre « Oui » – ou « Oui, plutôt ». Ce qui n’est pas forcément étonnant. « Le bonheur est un bien-être durable dont on a conscience. Or, on imagine qu’ il n’y a pas de raison que les réseaux sociaux en soient le premier vecteur « , estime Christophe Deshayes, conférencier sur le digital et coauteur du « Petit traité du bonheur 2.0« (Armand Colin, 2013).

Dossier spécial bonheur.

Enquête. Le bonheur : attention, fragile ?

La famille et le bonheur

VIDÉO. Pour vous, c’est quoi, le bonheur ?

« On constate une chose : on ne peut plus vivre déconnectés. Les jeunes déclarent qu’ils n’en ont pas besoin pour être heureux, mais en même temps, s’ils ne les ont pas, ils ne vivent pas », assure-t-il encore.

Retrouver le moral sur Facebook ?

Autre question posée : en cas de coup de mou, vers quoi vous réfugiez-vous en priorité ? Ceux qui ont répondu à cette enquête ne sont que 2,48 % (soit 149 votants sur 6.015) à déclarer qu’ils se tournent en premier vers les médias sociaux. Très loin derrière ceux qui regardent un film (25,30 %) ou vont faire du sport (16,63 %).

Christophe Deshayes est circonspect. D’après lui, tout le monde ne comprend pas forcément la question de la même manière : « D’une façon générale, si vous avez un coup de mou, le réflexe n’est pas d’aller vers la télé, mais sur les réseaux sociaux. Certes, si au bout d’un certain nombre de minutes vous n’allez pas mieux, vous allez sortir ou aller au cinéma… »

« Quand on cherche l' »effet waouh »,

on ne travaille pas sur sa sérénité »

D’innombrables enquêtes suggèrent que les réseaux sociaux ne vous rendent pas spécialement heureux. Pire, ils affecteraient même votre santé mentale. Mais cela peut-il dépendre de l’usage que vous en faîtes ? Et surtout, de quel réseau social parle-t-on ? « Que l’on soit sur Pinterest, Snapchat ou Instagram, il y a des phénomènes extrêmement différents, rappelle le conférencier. Ces réseaux sociaux ne sont pas tous de même nature. Quand on regarde en permanence ce que font nos amis sur Facebook, qu’on est dans le concours Lépine de la photo la plus rigolote, qu’on cherche le « whaou effect » chez les copains, on ne travaille pas sa sérénité, son intériorité, qui sont les principales composantes du bonheur » analyse Christophe Deshayes *.

*

Derrière ces chiffres se cachent des réalités différentes.  » La technologie est ambivalente. Il y a d’un côté le cyberbullying, le harcèlement en ligne, et c’est le malheur absolu. De l’autre, elle nous permet de vivre dans un monde décloisonné qui nous relie et nous inclut socialement. On est dans une immédiateté, qui construit une forme de vide qu’on cherche à combler, mais en même temps, on est tellement reliés que ça en devient rassurant « , confie Christophe Deshayes. Le bonheur, c’est les autres ?