Complexée par votre pilosité ? 5 conseils pas rasoirs

No thumbnail
Publié le 21/07/2015 par TRD_import_NatachaLefauconnier , Mis à jour le 28/09/2023 par TRD_import_NatachaLefauconnier
Piscine, cours de gym : rien que l 'idee de vous deshabiller dans des vestiaires collectifs vous herisse les poils. Et justement, ce sont eux qui vous gachent la vie. Quelles solutions pour mieux vivre cette situation ? Un peu d'humour et des conseils d'experts feront la difference !

Poil de nombril, un vrai métier. Ou pas. // © Klaire fait grr _pour l’Etudiant Trendy._

Manches longues et pantalons, vous ne sortez pas sans votre tenue de camouflage, été comme hiver. La cause de cette mode vestimentaire atypique ? Un énorme complexe : votre pilosité, trop visible à votre goût.

Mais êtes-vous sûre de ne pas vous faire des idées ? N’êtes-vous pas simplement sous le joug d’une pression sociale qui met en valeur des (faux) corps parfaits ? Bon, d’accord, si on vous surnomme « Chewbacca » dans la cour, il y a de quoi raser les murs. Mais pas question que la situation perdure : vos poils, soit vous les assumez, soit vous vous en débarrassez !

#1. Consulter un médecin (dans certains cas)

Du point de vue médical, on distingue deux situations pour lesquelles une consultation médicale est recommandée : l’hypertrichose et l’hirsutisme.

« L’hypertrichose correspond à une pilosité augmentée, mais dans des zones habituelles chez la femme : aisselles, jambes, pubis, bras, etc., explique le Dr Brigitte Isoul-Pugni, gynécologue à Courbevoie (92). C’est plus visible chez les femmes brunes à peau mate, et on retrouve souvent un contexte familial ou ethnique. *

*

On parle d’hirsutisme en présence de poils dans des zones habituellement glabres comme les cuisses, le bas du dos, les épaules,les seins, la ligne blanche qui relie le pubis à l’ombilic… Dans les deux cas, la jeune fille peut ressentir un véritable complexe et doit pouvoir être aidée. »

Si vous craignez être concernée, parlez-en à votre médecin généraliste. Le cas échéant, il vous dirigera vers un gynécologue ou un endocrinologue pour effectuer un bilan hormonal. Selon les résultats, un traitement pourra vous être prescrit (pilule spécifique ou autre traitement anti-androgène).

« Dans tous les cas, des conseils à visée esthétique et cosmétique doivent être prodigués : crème dépilatoire, crème Vaniqa [médicament prescrit pour ralentir la repousse des poils du visage, en cas d’hirsutisme, NDLR], épilation à la cire, épilation définitive électrique ou au laser. » Notez que l’épilation au laser doit être effectuée par un médecin uniquement, avec une autorisation parentale si vous êtes mineure.

« Il ne faut surtout pas banaliser le calvaire que vivent parfois certaines jeunes et qui ‘revivent’ réellement sous traitement, insiste le Dr Isoul-Pugni. D’autant que les problèmes associés, d’acné, par exemple, sont traités par la même occasion. »

#2. Commencer à s’épiler… si on en a envie !

Blanche, 17 ans, en permière ES, s’est épilée pour la première fois alors qu’elle était en classe de cinquième. « Mes copines ont commencé et j’ai suivi le mouvement ! » La jeune fille n’est pas particulièrement complexée : « Tout le monde a des poils, dit-elle en rigolant, mais je suis brune et assez poilue, donc je préfère quand même les épiler. J’ai d’abord utilisé la cire, en prenant les produits de mes grandes sœurs, explique Blanche. Parfois, quand j’ai la flemme, j’utilise le rasoir. Mais depuis environ 3 ans, j’emprunte l’épilateur que ma mère a acheté pour mes sœurs. Et je décolore les poils de mes bras et de la ligne sous le nombril l’été. »

S’il n’y a pas d’âge minimum pour commencer à s’épiler, il est conseillé de patienter jusqu’à votre puberté (quand vous êtes réglée… et que votre pilosité corporelle se développe, justement !). Bon à savoir : les mineures ne sont généralement pas acceptées en institut d’esthétique lorsqu’elles ne sont pas accompagnées d’un adulte, ni lorsqu’elles sont prépubères.

#3. Choisir la méthode adaptée

La décoloration est une bonne option pour celles qui hésitent à sauter le pas, comme l’explique Chloé Lejeune, professeur à l’Académie Guinot-Marie Cohr, une école d’esthétique du IXe arrondissement de Paris : « Avec la décoloration, on n’enlève aucun poil, la jeune fille aura simplement un duvet blond discret sur les zones décolorées. C omme pour tous les produits chimiques, il faut d’abord procéder à un test 48 heures avant le rendez-vous pour vérifier qu’il n’y a pas de réaction allergique. Ensuite, en institut, tout se fait en une seule séance, comme chez le coiffeur ! »

Autre méthode : l’épilateur électrique, qui présente plusieurs avantages, à commencer par le coût. En effet, on investit dans un appareil et on est tranquille pour plusieurs années. Qui plus est, c’est une méthode rapide, qui permet de faire des retouches ponctuelles. Le principal inconvénient de l’épilateur ? « La rotation des lames étant très rapide, certains poils sont arrachés, mais d’autres sont simplement cassés », explique l’esthéticienne. Résultat : la repousse ne va pas être la même pour tous les poils, et il sera difficile de revenir à une repousse synchronisée, à moins de laisser vos poils en jachère pendant quelques semaines.

Si vous cherchez une solution à plus long terme, la cire (chaude ou froide) présente l’avantage d’affiner les poils au fil des séances (puisque le bulbe est arraché à chaque fois), jusqu’à leur complète disparition sur certaines zones. « Des femmes de 25-30 ans qui ont commencé à s’épiler à la cire à l’adolescence n’ont parfois plus que quelques poils éparses sur les mollets », témoigne Chloé Lejeune. Le point noir : le coût de revient, avec des variations importantes d’un institut à l’autre. L’alternative étant d’opter pour une épilation à la cire maison, mais il faut alors prendre le coup de main. Un conseil : ne procédez pas à une première épilation à la cire juste après une période où vous n’avez utilisé que le rasoir, car le poil sera alors dru et droit, et la douleur risque d’être plus importante.

Le rasoir est la méthode la moins chère, mais à réserver aux cas « d’urgence », s’il vous prend l’envie de vous mettre en jupe alors que vos poils sont en mode « jungle »… L’usage répété rend les poils plus durs et visibles, tout le contraire de l’effet recherché ! En revanche, il évite le problème des poils incarnés. Préférez un modèle féminin, plus adapté à votre morphologie et dont les lames sont souvent enduites de produit adoucissant.

Vous pouvez opter aussi pour une crème dépilatoire, qui, comme le rasoir, ne fait que couper le poil en surface sans ôter le bulbe. La repousse est donc rapide (au bout de 2 jours environ). Attention toutefois, votre peau ne supportera peut-être pas cette solution chimique, il faut là aussi procéder à un test sur une petite zone et vérifier que la peau n’a pas de réaction allergique après 48 heures.

Quelle que soit la méthode choisie, attendez 24 heures après la séance avant de vous exposer au soleil.

#4. Acheter les bons produits

1. Pour une épilation à la cire à la maison :

VEET Spawax, chauffe-cire électrique + 1 spatule + 6 galets de cire de 25 g (Lys violet & figue sucrée ou Vanille & Orchidée blanche), 30 € environ.

Le plus : pas de gaspillage ! Vous pouvez laisser la cire en excès dans l’appareil et la chauffer de nouveau à la séance suivante, en ajoutant des galets selon les zones à épiler (comptez 1 galet pour les aisselles, 4 galets pour les demi-jambes). Un tuto est disponible en ligne.

2. Si vous optez pour le rasoir :

Rasoir Embrace avec cartouches ShowerSafe® de Gillette, 1 rasoir + 2 cartouches de rechange + 1 crochet pour la douche, 14,50 € environ.

Le plus : les 5 lames de ce modèle s’adaptent à toutes les zones et rasent de très près, laissant la peau douce. Les poils mettent un peu plus de temps à repousser qu’avec un rasoir premier prix.

3. Côté épilateur électrique :

Épilateur électrique à tête pivotante Panasonic, rechargeable (autonomie de 40 min), avec fonction lumière pour éclairer la zone à épiler. 65 € environ.

Le plus : le gain de temps. Grâce à ses 48 pincettes, l’épilation est rapide, d’autant que cet appareil est étanche et peut s’utiliser sous la douche.

#5. Se poiler

Et pour en finir avec les complexes, lisez Au poil !, de Klaire fait Grrr (Jungles éditions, 2015, 144 p., 6 €). Parfaitement à l’aise sur le sujet, l’auteure a répondu à quelques questions pour L’Etudiant Trendy.

Les poils se rebellent. // © Klaire fait grr pour l’Etudiant Trendy.

Pourquoi un livre sur les poils ?

Klaire fait grr : « En fait, personne n’en parle, mais cette histoire de poils pue l’arnaque. Qui a décidé un jour que les femmes seraient dotées de poils sur 70% de leur corps… mais devraient passer leur vie à les retirer ? C’est comme préparer à manger à un végétarien et mélanger exprès la sauce bolognaise dans les spaghettis en lui disant qu’il pourra toujours la retirer dans son assiette. C’est pas hyper-sympa quand même, nan ? J’ai l’impression qu’on s’est fait avoir quelque part, et j’avais envie d’en parler de façon amusante. »

À qui est-il destiné ?

Klaire fait grr : « À toutes les filles qui ont déjà eu envie de passer leur épilateur par la fenêtre et à tous les garçons qui ont déjà vu un épilateur électrique voler du 7e étage sans comprendre pourquoi. L’idée, ce n’est pas de dire ‘cessons de nous épiler’, mais plutôt ‘prenons un peu de recul, et rigolons ensemble, c’est plus sympa !’ (Ah, et aussi, faites attention quand vous passez sous ma fenêtre). »

Les jeunes filles veulent s’épiler de plus en plus tôt, ça vous choque, ou vous pensez que ça fait partie de l’évolution de la société ?

Klaire fait grr : « Pour moi, le problème, c’est que plus le modèle idéal s’éloigne de la réalité, plus ça génère de complexes. La réalité, ce sont des poils, des bourrelets, des cheveux blancs (ne faites pas les malins, ça arrive plus vite que prévu), et une mauvaise haleine au réveil. Je ne dis pas qu’on ne doit rien faire contre ça, mais il faut bien avoir conscience que notre modèle lisse, brushingué et automaquillé dès le réveil est un fantasme, pas la réalité. Sinon, la comparaison nous rend trop malheureux. »

Vous répondez quoi si on vous traite de Chewbacca dans la cour de récré ?

Klaire fait grr : « ‘En attendant, Chewbacca a fait plus de vues au ciné que ta mère avec ses vidéos Youtube sur les poneys !’ Bon, je ne suis pas très douée en réplique de cour de lycée. Mais pensez à l’histoire du mec qui joue Chewbacca, l’acteur Peter Mayhew. Il mesure 2,21 m et s’en est probablement pris plein la tronche à la récré… avant de devenir une star grâce à sa particularité. Comme quoi, ce que l’on vit comme des défauts ne le sont pas toujours. »