Mes amis fument, et ça me gêne !

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Publié le 18/07/2017 par TRD_import_OcéanePassefort , mis à jour le 28/09/2023
La cigarette est souvent associée à une certaine sociabilité et aux soirées entre amis. Au grand désespoir de nombreux non-fumeurs, pour qui la fumée est rédhibitoire, et qui peuvent parfois se sentir exclus.

Vous êtes seul au monde. Rien à faire, vous êtes l’unique personne à ne pas fumer dans votre groupe d’amis. En soirée, vous êtes celui qui reste à l’intérieur, alors que tous les autres fument sur la terrasse. Celui qui ne veut pas que ses vêtements sentent la cigarette. Comme Sonia, 25 ans : « Ça me gêne en soirée, car l’odeur m’insupporte. En hiver, il arrive que mes amis fument la fenêtre fermée car il fait froid. Du coup, je rentre chez moi et mes vêtements empestent. C’est très désagréable ».

Problèmes de santé

Pas facile d’être dans un groupe d’amis fumeurs quand on a des problèmes de santé. Lola, 20 ans, est asthmatique, la fumée l’empêche de respirer correctement :  » Je décline souvent des invitations à des soirées car la plupart de mes amis fument, et ça peut s’avérer dangereux pour moi. J’ai déjà eu une crise d’asthme dans le passé au cours d’un anniversaire. C’est pénible car je rate des bons moments avec mes amis. Je me sens un peu exclue. »

Tabagisme passif

On ne s’en rend pas forcément compte, mais rester à côté d’un fumeur et respirer sa fumée est très nocif. C’est ce qui contrarie Laura, 20 ans : « Ma mère fume depuis ses 18 ans, donc je l’ai toujours vue fumer des cigarettes. Bien qu’elle ne soit pas une grande fumeuse, j’ai toujours été habituée à sentir la nicotine. On peut dire que je fume passivement, ce qui est pire que de fumer activement. Je subis la fumée des autres. Le tabagisme passif, pour moi, c’est encore pire que fumer, car on ne se rend pas compte, en quelque sorte, de sa consommation.  »

Sentiment d’exclusion

Un sentiment d’exclusion peut aussi se développer quand vous ne fumez pas. Très souvent, un cercle se forme entre les fumeurs pendant les pauses cigarettes et il est difficile de s’y intégrer quand on est non-fumeur. Un sentiment de rejet que connait Léa, 18 ans : « Je me sens exclue car, quand mes amis partent fumer dehors pendant les pauses à la fac, je ne ressens pas le besoin d’y aller, alors je reste parfois seule en les attendant. J’ai l’impression de louper des délires, des conversations qui auraient pu m’intéresser. Mais en hiver, par exemple quand il neige, je n’ai pas envie de sortir juste pour les accompagner. En plus, ils ruinent leur santé. »

La tentation de faire comme les autres

La plupart des jeunes commencent à fumer pour faire comme les autres. L’idée a déjà traversé l’esprit d’Audrey, 21 ans : « J’y ai parfois songé. Je me disais qu’en fumant, j’aurais l’air plus ‘cool’. Ce qui est complètement idiot, car c’est mauvais pour la santé. Et puis, parce que les autres fument, il faudrait que je le fasse aussi ? Quand on est jeune, on se met à fumer pour les mauvaises raisons, mais une fois qu’on s’y est mis, c’est dur d’arrêter. »

Une habitude

La cigarette fait partie intégrante de votre quotidien sans que vous vous en rendiez forcément compte. Vous avez forcément un membre de votre famille ou un ami qui fume. Une sorte de routine s’est alors installée , et certaines personnes comme Aurélie font avec : « J’ai pris l’habitude de voir les gens fumer autour de moi. Je supporte l’odeur de la cigarette, mais je ne supporte pas de recevoir une bouffée en pleine tête. »

C’est aussi le cas de Laetitia, 20 ans, qui ne voit que des aspects négatifs dans la cigarette : « Ça ne me dérange pas que mes amis fument quand je suis dehors. Après tout, l’air appartient à tout le monde. Je n’éprouve pas le besoin de fumer, ça sent fort, et ça bousille les poumons. »

Se faire des amis

Si certains y voient un problème, d’autres y voient un moyen de sociabiliser. Laura, 20 ans, préfère y voir une bonne occasion de se mélanger à ses collègues : « Je ne me sens pas du tout exclue de mes groupes d’ami(e)s parce que je ne fume pas, je sors avec eux pendant les pauses. En ce moment, je suis en stage et j’ai pu remarquer que les pauses cigarettes permettaient aux personnes de l’entreprise de se retrouver, d’échanger. Je pense que c’est une bonne excuse pour prendre l’air. Et quand on ne fume pas, on a moins ce réflexe d’aller dehors pour s’oxygéner un peu le cerveau, couper avec le travail cinq minutes. »

Se démarquer

Antoine, 23 ans, se félicite d’être différent de ses amis fumeurs.  » Il y a d’autres moyens de s’intégrer que de faire le ‘mouton’. Chacun est comme il est. Tes amis doivent t’accepter comme tu es. Et puis, au contraire, tout le monde me dit que je fais bien de ne pas fumer. Ils m’envient parce qu’ils ont commencé et le regrettent car ils ont du mal à arrêter. »

Alors surtout, ne faites pas la bêtise de vous mettre à la cigarette pour « faire comme les copains ». Et pour convaincre vos amis de vous suivre, rappelez-leur que le tabac est l’une des premières causes de mortalité en France, avec 78.000 décès par an.