Les allergies aux pollens pourrissent ma vie

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Publié le 06/04/2017 par TRD_import_ClaireChédeville ,
La gorge qui gratte, les yeux qui gonflent, la peau du visage qui démange… Chaque année, pour les intolérants aux pollens, leur retour peut être un véritable enfer. Alors, comment survivre au printemps ?

Avec le soleil et la chaleur, les pollens font aussi leur retour, au grand dam des allergiques ! 10 à 20 % de la population française souffre d’allergie saisonnière selon le RNSA (Réseau national de surveillance aérobiologique). Chaque printemps, les pollens de bouleau se répandent de plus en plus dans le nord de la France , tandis que ceux de cyprès envahissent le Sud. Les graminées, elles, sont présentes dans toute la France. « C’est en avril que le risque d’être gêné par ces pollens est très important », souligne le docteur Jean-François Fontaine, allergologue et président d’Anaforcal, institut spécialisé dans les allergies.

Des effets indésirables et insupportables…

« Dès le retour de la belle saison, mes yeux grattent, mon nez coule, ma gorge se serre et ma peau peut se couvrir de plaques rouges. Il m’arrive même de faire des crises d’asthme allergique « , énumère Marie 24 ans, étudiante au Celsa à Paris. À deux mois de la fin des cours et en pleine période d’examens, les effets de l’allergie peuvent être particulièrement gênants.

 » Je parle comme si j’étais enrhumée alors que je suis en pleine forme. Une fois, j’ai dû appeler SOS médecins tellement ma crise allergique était incontrôlable ». Émilie, 24 ans, étudiante en master 2 programmation, management et projet urbain à l’École d’urbanisme de Paris, semble moins souffrir de cette allergie saisonnière : « j’éternue souvent et ma gorge me démange mais cela ne m’a pas dérangée pendant mes oraux parce que je suis sous traitemen t ».

… qui peuvent être prévenus

Marie et Émilie sont allées consulter un allergologue qui leur a prescrit un antihistaminique à prendre pendant toute la durée des pollens (de mars à août environ). « Le traitement va permettre de bloquer l’inflammation. En cas d’asthme allergique, de la Ventoline peut également être prescrite, afin d’empêcher les bronches de se serrer », détaille le Docteur Jean-François Fontaine.

Depuis, Marie est soulagée, mais la gêne est toujours là : « J’ai trouvé des astuces au quotidien pour éviter les crises. J’aère ma chambre le soir ou le matin, je me brosse les cheveux avant de me coucher pour enlever les pollens et j’évite les parcs quand je n’ai pas mes médicaments . « 

La désensibilisation, la solution ?

« Il existe un traitement qui consiste à se faire désensibiliser pour diminuer les risques. Le but est de prendre un extrait de pollen (sous la langue, tous les matins) pendant trois ans « , indique l’allergologue. À 10 ans, Émilie a tenté la désensibilisation :  » ça a bien marché sur les allergies ciblées comme les graminées, mais depuis j’ai développé une allergie aux pollens de bouleau , je garde donc toujours mon traitement sur moi en cas de pic ».

Selon Jean-François Fontaine, la désensibilisation aux pollens fonctionne dans 70 % des cas, « on se donne souvent deux ans pour voir si cela agit sur le patient sinon on arrête, mais il y a toujours la possibilité de développer de nouvelles allergies, en particulier à l’adolescence ». Marie, elle, n’a jamais voulu se faire désensibiliser : « on n’est pas sûr que ça marche et c’est très long. Je préfère prendre mon traitement sur quelques mois plutôt que de m’astreindre à un traitement annuel. »

À savoir :

Le docteur Jean-François Fontaine prévient du syndrome « pollen-aliment » : « certains aliments contiennent des particules semblables à celles existant dans les pollens. Ceux qui sont allergiques aux pollens de bouleau peuvent développer une allergie à la pomme, à la poire ou la prune. Tandis que les pollens d’armoise peuvent déclencher de sérieuses allergies au céleri. »