Étudiants et sportifs de haut niveau : comment ils gèrent ?

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Publié le 28/10/2014 par TRD_import_AssiaHamdi ,
Ag es de 19 a 22 ans, Clement, Warren, Marion, Simon et Alexandra ont un point commun : ils sont etudiants et… sportifs de haut niveau. En club ou en equipe de France, ils doivent jongler chaque jour entre les cours, les entrainements et les competitions. Passionnes et realistes, ils nous racontent leur quotidien, leurs ambitions et donnent leurs conseils a ceux qui souhaitent les imiter.

Pour nos sportifs, poursuivre ses études après le bac était non négociable. “En terminale, je n’étais qu’en sélection jeunes de l’équipe de France et je n’avais aucune certitude de faire une carrière dans mon sport, raconte Simon, 21 ans, membre de l’équipe de France senior de hockey sur gazon. Les études étaient alors ma priorité.  » Après une licence de sociologie, économie et science politique à l’ICP (Institut Catholique de Paris), il vient d’intégrer sportcom, la formation en journalisme du CFJ (Centre de formation des journaliste et de l’INSEP (Institut national du sport, de l’expertise et de la performance) pour les sportifs de haut niveau.

Simon, 21 ans, en sportcom, au CFJ et à l’INSEP. // _© Simon

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En sélection nationale de karaté depuis 2012, Clément, 21 ans également, entame son année de licence en filière « sportifs de haut niveau » de l’EMLV (École de management Léonard-de-Vinci) de Paris-la-Défense. Pour lui, poursuivre les cours après le bac était une évidence. « Je suis de famille modeste et ma mère accorde de l’importance aux études ».

Clément, 21 ans, en 1ere année de licence filière « sportifs de haut niveau » de l’EMLV // _© Clément Besniet_

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Membre de l’équipe de France de karaté depuis février 2014, à 21 ans, Alexandra démarre sa troisième année de STAPS (sciences et techniques des activités physiques et sportives) à l’université. « J’étais intéressée par les études de médecine, mais avec la place qu’a pris le karaté dans ma vie, je n’aurais pas pu suivre de longues études. »

Alexandra, en troisième année de STAPS. // © Alexandra Feracci

Quant à Marion, elle s’est d’abord lancée dans une licence de biologie, « un domaine qui (lui) plaît bien ». Depuis deux ans dans la sélection nationale de water-polo, elle attaque cette année un master en agroalimentaire.

Un emploi du temps très chargé

D’abord tenté par une fac de sociologie, Warren, basketteur de 19 ans à la JSF Nanterre, cherchait une école qui lui permette « d’allier études et sport ». Comme Clément, il a choisi l’EMLV. Les journées des deux sportifs sont partagées entre cours le matin et entraînement l’après-midi ou en soirée. « En cas de compétition, l’école nous permet de partir », précise Clément.

Un avantage, car à certaines périodes de l’année, l’emploi du temps est très rempli : « Fin mai, je dois jongler entre mes partiels, les finales de la saison et le début de saison de l’équipe de France », confie Marion.

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Passé par une filière dite « classique », Simon a choisi d’intégrer cette année sportcom, une formation aménagée, car dit-il : “Je me suis rendu compte que je ne pouvais pas toujours concilier les deux. Lorsqu’on ne peut pas s’entraîner en même temps que les cours, on est parfois pénalisé. ”

Alexandra vit à Ajaccio, à une heure et demie de route de son université, à Corte. « À ma fac, la salle d’entraînement n’est libre qu’à 22 heures. Du coup, je ne viens à la fac qu’une fois par semaine. Autrement, je reste sur Ajaccio et je rattrape les cours grâce aux camarades. »

Penser à l’après-carrière

Parmi tous ces jeunes sportifs de haut niveau peu parviendront à marquer leur sport. Clément est réaliste sur ses possibilités de vivre du karaté. « C’est difficile de prendre la place des entraîneurs nationaux déjà sur place. » Boosté par les simulations d’entreprise faites dans le cadre de son cursus, le jeune karatéka envisage donc de créer sa propre boîte. « Le commerce m’intéresse et je veux travailler pour moi-même. »

Warren espère aller jusqu’en quatrième année et se voit bien évoluer « dans le marketing » après le basket.

Quant à Marion, elle hésite encore sur son futur métier, mais sait qu’il n’aura aucun lien avec le water-polo : « Ce sera juste un loisir et je regarderai les compétitions à la télé. »

Organisation et hygiène de vie

Organisation. C’est le mot d’ordre pour concilier les études et la pratique de haut niveau, car selon Clément : « Si on laisse trop de place au hasard, ça ne va pas coller ».

Marion, quant à elle, conseille d’ assister le plus possible aux cours pour bien préparer son avenir.

Pour Alexandra, il est aussi important de solliciter de l’aide auprès de son entourage. « J’ai pris conseil auprès de ma meilleure amie, diplômée en STAPS. »

Enfin, même pris par l’emploi du temps chargé, il ne faut pas oublier d’envisager l’après-carrière. Comme le dit Simon, « le sport permet de vivre des expériences extraordinaires. Mais l es études, c’est la base d’une vie. «