Comment survivre aux cours de sport (et finir par aimer ça)

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Publié le 29/11/2016 par TRD_import_DéborahVital ,
Vous multipliez les bonnes notes, vous êtes le chouchou de tous les profs… Mais le sport, c’est vraiment pas votre truc. Vous rêvez même que l’EPS soit en option ! Pour ne plus reculer devant l’effort, suivez les conseils de Trendy !

Vous avez des maux de ventre avant chaque cours d’EPS, vous oubliez votre tenue de sport fréquemment, et vous êtes passés maître dans l’art de se fondre dans la masse. Ça suffit : il est temps de reprendre goût à l’activité sportive !

Pourquoi n’aiment-ils pas le sport ?

Joris, 17 ans, en terminale ES au lycée Franklin-Roosevelt à Reims, n’éprouve « aucun plaisir à pratiquer les sports proposés en cours. La course, le ping-pong, l’escalade… Ce ne sont pas des disciplines que j’apprécie. » Théodore, 16 ans en 1re ST2I au lycée Émilie-de-Breteuil à Montigny-le-Bretonneux (Yvelines), déteste carrément ça :  » J’ai la flemme, les cours d’EPS me soûlent.  » Ça a le mérite d’être clair.

Rien d’exceptionnel pour Stéphanie Roullet, 31 ans, professeure d’EPS au lycée des métiers Jean-Caillaud à Ruelle-sur-Touvre, près d’Angoulême. Elle a identifié les profils des élèves rétifs au sport :  » Certains font le strict minimum et ne se mettent pas en danger, psychologiquement et physiquement. D’autres n’écoutent pas les consignes et ne pensent qu’à plaisanter avec leurs camarades sans prendre au sérieux les exercices demandés, ils se fondent dans la masse. »

Eloïse, 15 ans, en seconde générale au lycée Le-Castel à Dijon, fait partie de « ces lycéennes qui ont peur de mal faire ou de se montrer devant les autres », selon Stéphanie Roullet. « J’appréhende les cours d’EPS, car je ne me sens pas à l’aise. Je sais que je ne suis pas très douée , et je redoute énormément les cours de gymnastique », justifie la lycéenne.

Comment vivent-ils les cours d’EPS ?

Théodore s’arrange pour se fondre dans le groupe et ne rien faire : « Je fais juste les échauffements. Ça dépend de ma motivation. » Mais les contrôles et les notes l’inquiètent un peu : « C’est ce que j’appréhende le plus, puisque je suis nul. »

Joris « attend que ça passe » et ne s’investit pas vraiment. En fait, l’EPS passe au second plan :  » Même si je suis le dernier de ma classe en sport, ça ne m’empêche pas de réussir ma scolarité , et mes amis me comprennent. C’est le principal. » Il déplore la vision du sport à l’école en France : « Outre-Atlantique, le sport est complètement détaché de l’emploi du temps. Faire partie de l’équipe du lycée relève de l’accomplissement personnel, pas d’une obligation collective. « 

Pour Eloïse, en revanche, les cours d’EPS sont plus difficiles à supporter :  » Globalement, j’ai peur de la compétition. Mais ça dépend de l’activité. En sport collectif je participe de loin, je touche le moins possible la balle. En sport individuel, je suis souvent dans les derniers du classement, et je redoute plus que tout la dernière place. Alors je me compare beaucoup aux autres. Mais c’est surtout la gym qui m’angoisse. J’ai souvent eu recours à un certificat médical pour y échapper. « 

Comment reprendre goût au sport et retrouver confiance en soi ?

Stéphanie Roullet donne trois conseils aux élèves en difficulté. Trouver la motivation de faire du sport peut passer par un travail collectif : « La notion de groupe est essentielle pour leur permettre de réaliser des apprentissages progressifs. Il faut s’ouvrir aux autres (camarades, professeur) pour s’entraider, pour collaborer vers un objectif commun. »

Se faire plaisir en EPS demande de passer par du « déplaisir ». *Tant que l’on ne s’investit pas, impossible d’avancer *: « Il faut se confronter pleinement aux épreuves demandées afin de déterminer son niveau. Ensuite, on peut progresser et être encouragé. »

Enfin, apprendre à aimer la pratique physique et sportive « passe également par les activités proposées en association sportive , où la pression est beaucoup moins importante. » L’élève y prend confiance et peut affronter plus sereinement les cours d’EPS.

Revoir les méthodes d’enseignement de l’EPS

Stéphanie Roullet a choisi de mettre en place une programmation APSA (Activités physiques, sportives et artistiques) pour venir en aide aux élèves en difficulté. Ce dispositif est « diversifié sur le plan moteur, émotionnel et relationnel ». Par exemple, « on ne commence pas par une activité trop forte émotionnellement (gym, danse), ou qui demande une dépense énergétique trop importante (courses de vitesse, escalade). »

Stéphanie vise avant tout la confiance , afin de permettre « un rythme de travail progressif » et de susciter la motivation. Au moment de l’évaluation, elle adapte lorsque c’est possible : pour les élèves en surpoids, pour les élèves peu rapides en course de relais, passage en groupes restreints pour les activités de gym plutôt que devant la classe entière…

« D’autres formes de pratiques scolaires en EPS existent pour permettre aux élèves d’avancer en fonction de leur rythme d’apprentissage. Chaque élève doit être capable d’avancer, pour cela nous devons mettre en place un contexte d’apprentissage positif. »