L’interview indiscrète : les premières fois de Karim Bennani

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Publié le 02/02/2018 par TRD_import_CarlaKakoun ,
Karim Bennani, le "Monsieur Foot" de Canal+, anime "19h30 sport" tous les lundis et "Jour de foot" sur la chaîne cryptée. Après être passé sur les antennes de RMC, BFM et sur beIN Sports, le journaliste sportif le plus coté du petit écran nous raconte ses premières fois.

La première fois où je me suis planté à un examen

J’étais en première année de fac d’histoire à Aix-en-Provence. C’était une épreuve ultra-importante, celle qui me permettait de passer en deuxième année. Si j’avais moins de 10, je redoublais direct. Pour l’exam, il y avait 20 chapitres à apprendre. J’ai fait l’impasse sur 3 périodes… Et une des trois est tombée. Ce jour-là est arrivé un miracle comme il s’en produit tous les 2.000 ans. L’épreuve durait quatre heures. Pendant les deux premières heures, syndrome de la feuille blanche. Je regardais tous mes potes écrire parce qu’eux, ils avaient bossé. Un élève entre dans la salle en criant : « C’est la grève ! Pas d’exam ! Examen annulé ! » On a dû le repasser et je suis tombé sur mon texte fétiche, celui que je connaissais le mieux !

La première fois où j’ai séché un cours

C’était l’année du bac. Ce jour-là, on passait un exam de bio, et le week-end précédent, j’avais acheté un pantalon trop moche, délavé, vraiment affreux [Il n’a pas voulu nous dévoiler la marque, il avait trop honte.] Au moment où je m’apprête à sécher, je tombe sur mon prof de bio qui me dit : « À tout à l’heure Karim ! » Il a remarqué mon absence parce qu’il s’était souvenu de mon super pantalon, et j’ai eu un zéro.

La première fois que j’ai eu un appart

J’habitais à Issy-les-Moulineaux, en région parisienne. Mon école de radio n’était pas loin et je vivais avec une vieille dame, grâce à un pote qui m’avait trouvé ce plan. Pour tout avouer, je n’aime pas trop discuter avec les personnes âgées, d’autant que celle-ci était très méchante. J’ai vécu un an avec elle, sans Internet, sans micro-ondes, en mangeant des plats froids et en étant coupé de la civilisation.

La première fois où j’ai allumé un micro

C’était lors d’un concours radio, à Marseille. À l’époque, cela s’appelait la « NRJ School », et c’était organisé par Marc Scalia. Je m’étais inscrit pour rigoler et j’ai été présélectionné dans la région. C’est donc lui qui m’a fait allumer un micro pour la première fois.

La première paie que j’ai eue (et comment je l’ai dépensée)

Ce n’était évidemment pas dans le journalisme ! Je bossais de nuit dans un aéroport. Je déchargeais la marchandise en provenance d’Europe ou de France. J’étais très fier parce que, grâce à ça, j’ai pu m’acheter mon premier ordinateur portable ; ce qui voulait dire être connecté à Internet partout. Une révolution !

La première fois que j’ai passé un entretien

J’avais déjà bossé ailleurs, mais c’était lors de mon entretien à BeIN Sports. Je n’étais pas du tout préparé. J’avais rencontré Charles Biétry, le conseiller éditorial, mais je ne savais pas que le directeur de BeIN Sports ne parlait pas français et que mon entretien se déroulerait en anglais. Je n’avais aucune phrase type, j’étais très stressé, mais, finalement, ça s’est bien passé : avoir regardé des séries américaines en VO m’a sauvé.

La première fois où j’ai eu une galère professionnelle

C’était lors du premier match de la Coupe du monde en Afrique du Sud, en 2010. Je commente le match sur RMC en direct pour la première fois de ma vie. Je sais que mon père, ma mère, mon frère, mes potes m’écoutent. C’était un très gros match avec deux hymnes magnifiques. Après le premier but, à la 15e minute, ma voix se casse. Je suis aphone tout le reste de l’émission. J’ai dû finir l’émission sans voix. Résultat : j’ai galéré les deux semaines suivantes alors que je n’étais embauché que depuis cinq jours !

La première fois qu’on m’a reconnu dans la rue

C’est un chauffeur de taxi qui a reconnu ma voix. Je ne faisais encore que de la radio sur RMC à l’époque, et il a suffi que je prononce : « Marseille » pour qu’il me dise : « Mais vous faites de la radio vous, non ? » Il m’avait reconnu parce qu’il écoutait cette station. C’était marrant.

La première fois où j’ai réalisé que je vivais vraiment de ma passion

C’était en octobre 2006 sur RMC. J’avais gagné un concours pour les jeunes journalistes. À l’époque, il n’y avait ni Facebook, ni Twitter ! Quand j’ai décroché mon premier CDD pour lire des mails d’auditeurs à l’antenne, c’était un rêve qui se réalisait. Je me suis vraiment dit que je vivais de ma passion.

La première fois où je me suis senti hyper bien sapé

Bah tous les jours ! (rires).

La première fois où j’ai été fier de moi en tant que présentateur

C’était un coup de bol énorme. C’était en mars 2008, lors d’un match de Coupe d’Europe, qui opposait le PSG à Benfica au Parc des Princes. Je m’en souviens très bien. J’étais devenu récurrent pour lire les mails d’auditeurs à l’antenne pendant les matchs. On faisait ce jour-là une émission spéciale en direct avant le match de 20 heures à 20 h 45, avec les présentateurs sur place au Parc.

À 20 h 03, au bout de trois minutes, l’antenne coupe à Boulogne-Billancourt. Je n’avais rien préparé ; je voyais juste les mails d’auditeurs qui commençaient à affluer. Mon boss de RMC me dit alors dans mon casque : « C’est ton moment ! On ne les retrouvera pas avant 40 minutes. L’antenne est à toi ! » C’est la première fois où j’étais seul à l’antenne. C’était quitte ou double ! D’autant que tous les patrons de la radio étaient présents dans la régie à ce moment-là. Ça s’est plutôt bien passé. Et c’est en partie grâce à ça que j’ai décroché mon premier CDI à RMC.

Ma première fois « Jour de foot »

C’était au mois de novembre 2013. J’étais hyper fier. J’avoue avoir eu la larme à l’œil quand le présentateur a annoncé que j’allais présenter « Jour de foot » toute la saison sur Canal+. C’était spécial parce que c’était une émission que je regardais enfant avec mon père et mon frère : j’avais vraiment la boule au ventre.