Le jeu de rôle revient sur la table

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Publié le 19/06/2017 par TRD_import_LauraHubert ,
Longtemps associé aux geeks, le jeu de rôle (JDR) revient à la mode. Notamment grâce à la série "Stranger Things", dans laquelle les héros jouent au célèbre "Donjons & Dragons".

*C’est quoi le concept ? *

La seule limite ? Votre imagination. À la limite du théâtre, dans ce jeu de société coopératif, vous incarnez un personnage et le mettez en scène lors de discussions avec les autres joueurs. Les univers sont multiples : vous pouvez vous retrouver en plein Far West, dans un monde elfique ou encore au fin fond de l’espace.

Il vous faudra obligatoirement un MJ (maître du jeu), joueur averti et expert, qui inventera *une aventure pour les joueurs, munis de dés de 4, 6, 8, 12, 20… ou 100 faces ! *Avec simplement une table, une feuille et un crayon, le jeu prend forme. C’est le jeu le plus immersif, bien que le plus minimaliste…

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Le MJ (maître du jeu) observe son royaume. // © Laura Hubert_

Pourquoi ils s’y sont mis

Baptiste, 20 ans, a beaucoup d’expérience en la matière. Il a commencé à jouer à 13 ans : « C’est un ami et son frère qui m’ont montré, on jouait avec un livre de JDR amateur ‘Tranchons et Traquons’. Je suis vite tombé accro ! »

S’imprégner d’une histoire, c’est ce qui a séduit Martin, 20 ans. Passionné de cinéma, il a connu le JDR sur YouTube, en regardant les vidéos duJoueur du Grenier : « J’ai tout de suite accroché, j’en ai parlé avec des copains ». Et plus précisément à Mario, 20 ans : « On s’est fixés comme objectif de tester ça et de monter notre équipe. »

Florian, 20 ans, est aussi un fan de l’univers fantasy et de JDR : « Ce mode de jeu, c’est une façon de vivre des aventures tout en restant chez soi. Je peux librement voyager sur les terres du ‘Mordor’, braquer une banque… c’est encore plus dingue qu’un jeu vidéo ! »

Une passion qu’il a réussi à partager avec sa copine , Krys, 19 ans : « On peut se réinventer encore et encore, être une personne différente ». Les joueurs deviennent leurs propres narrateurs, et au fil de leurs actions, ils contribuent à l’histoire guidée par le MJ.

Un jeu addictif entre amis

C’est l’occasion de revoir ses amis et de passer un excellent moment, à en croire Martin : « Il y a une bonne ambiance, on se retrouve autour d’une table pour une partie qui dure plusieurs heures. On rigole, et on vit une vraie aventure ensemble ». Les idées de chacun se mélangent, et une partie de JDR fait fonctionner notre imagination collectivement.

Le JDR peut aussi être l’occasion de rencontres, comme pour Krys : « Personnellement, ça m’a permis de surmonter ma timidité. » Face à des situations extrêmes, comme tuer un dragon en équipe, il faut savoir être réactif :  » Cela m’a appris à mieux analyser des situations dans la vraie vie. J’arrive mieux à me mettre à la place des autres « , souligne Franklin, 26 ans. « C’est le genre de jeu qui pousse le joueur à réfléchir, car chaque action à une conséquence sur la suite de la partie », confirme Dorian.

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Martin et Mario sont fans des jeux de rôle sur table. // © Laura Hubert_

Au cours de la partie, qui peut durer plus de 10 heures, Mario est transporté par son imagination : « Il n’y a pas mieux que le JDR en matière de sensations. La vraie raison de jouer, ce n’est pas d’être fort et de tout gagner, c’est de ressentir de la joie, du stress, et même parfois de la peur ! »

De la peur, surtout quand le personnage façonné par Quentin est proche de la mort dans un combat difficile : « Dans mon personnage, même s’il est très différent, il y a forcément ma personnalité qui se reflète. « 

Les joueurs de JDR sont unanimes : les parties de jeu évadent et détendent.  » Je peux me couper de la vie réelle pour quelques instants de pur bonheur passés dans la peau d’un personnage créé de toutes pièces. Je peux tenter l’impossible ! » s’enthousiasme Florian. Sa copine, Krys, est du même avis : « Quand je finis ma semaine, et que je suis bien claquée, je suis contente d’aller en Alaska tuer une abomination technologique ! »

Le JDR n’est pas une chasse gardée

Le JDR, une histoire de geeks ? Pas du tout, selon Quentin : « Chacun peut créer son univers et jouer dans des histoires qui le branchent. Mais aujourd’hui, le JDR n’est pas dans la norme des fêtes entre potes. « 

Le jeu de rôle sur table a mauvaise réputation : « Cette activité est victime de son image de gamins boutonneux qui se prennent pour des chevaliers. Il ne faut pas forcément être un fan de jeux vidéo, du ‘Seigneur des anneaux’ et de composants de PC ! insiste Martin. Si tu aimes écrire des histoires, regarder des films, que tu n’es pas fermé à l’idée de jouer un rôle et que tu as un bon groupe d’amis, lance-toi ! »

Et détail important, les filles sont plus que les bienvenues :  » Je regrette qu’il n’y ait pas plus de filles. Ce serait bien plus enrichissant, confirme Florian. Avec les inconnus, on peut tisser des liens inattendus, et avec les amis et la famille, renforcer les liens déjà présents. « 

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