Des BD pour faire de jolies rencontres

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Publié le 28/05/2014 par TRD_import_SoniaDéchamps ,
La lecture, une activite la plupart du temps solitaire, mais autour de laquelle peuvent se faire de bien jolies rencontres. Parfois amoureuses, comme le mettent tres bien en scene les BD de la semaine.

« Un petit livre oublié sur un banc », de Jim et Mig (Grand Angle)

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Sur un banc : un livre, oublié. Déposé plus qu’oublié, puisqu’à l’intérieur, une dédicace invite la personne le découvrant à l’emporter avec elle : « J’ai pris un grand plaisir à le lire, je tiens à ce que ce plaisir ne reste pas emprisonné sur une étagère de ma bibliothèque. Il est spécialement pour vous. Signé : un inconnu. » Celle qui en fait ici la découverte, à la faveur d’une pause déjeuner en solo, c’est Camélia. Si l’ouvrage en soi ne la transcende visiblement pas, une chose a tôt fait de l’intriguer : des mots y sont entourés. A priori insignifiants, ils forment en fait, mis bout à bout, une phrase, elle, bien sensée ; un message emprunt de romantisme. « Message codé d’un mec qui veut baiser », avance sa collègue de travail. Camélia se veut plus fleur bleue, et se prête au jeu.

S’engage alors, par livre interposé, une mystérieuse conversation ; rapidement, accompagnée d’un jeu de piste : qui peut bien être cet inconnu qui dit « rêver d’une vie romanesque » ? L’imaginaire de la jeune femme s’emballe. D’un côté : l’excitation de l’inconnu ; de l’autre : le quotidien avec un compagnon prêtant plus d’attention à son nouveau smartphone qu’à ce qu’elle lui raconte. D’un côté : le romanesque, la perspective – l’illusion ? – d’une rencontre extraordinaire ; de l’autre, une demande en mariage avec pour décors, une salle de bain, pour costume, un caleçon, pour seul accessoire, une brosse à dent. Une comédie romantique d’autant plus touchante qu’elle est sans prétention. Et, quoi que l’on en dise : on veut croire à ces histoires à la fois improbables, et pourtant… réalistes. Après tout, pourquoi pas ? À suivre.

« La collectionneuse », de Pascal Girard (La Pastèque)

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Pour Pascal Girard – ou tout du moins, son double dessiné -, ce n’est pas franchement la grande forme : il vient tout juste de se faire quitter par sa copine, après une relation de neuf ans , et, fatalement, le voilà qui se blesse en courant. Installé temporairement chez des amis, il voit arriver – et s’empiler – les cartons remplis de livres que ne souhaite apparemment donc pas conserver son ex-petite amie. Au détour d’un envoi, un objet étrange : une tête géante la représentant ; une pièce de déguisement explique Pascal : il était elle, et elle était lui. On a vu mieux pour oublier une peine de cœur que d’avoir au pied de son lit la tête version XXL de son ancienne amie. Bref : période de – grosse – remise en question.

Le dessinateur décide alors d’abandonner ses crayons pour devenir soudeur (après tout, il en a la formation !) sur des chantiers de construction. Ce faisant, il aime à traîner dans une librairie. Une boutique se trouve être la victime de vols à répétition. Au cours de l’une de ses visites, l’auteur repère une charmante jeune femme qui a le bon goût de s’emparer de l’un de ses ouvrages. Il n’a pas le temps de l’aborder qu’elle a déjà enfoui le livre en question dans son sac. Pascal part alors sur les traces de la voleuse ; ou plutôt de la « collectionneuse ». Une jolie découverte que cette bande dessinée drôle et légère, d’une agréable simplicité. Le petit plus ? Ici ou là, de ces québécismes que l’on aime tant lire (et entendre !) en France.

Et vous, un livre vous a-t-il déjà fait faire une (jolie) rencontre ? Racontez-nous !