« Le mot à la bouche » : découvrez le quatrième gagnant !

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Publié le 05/07/2017 par TRD_import_ErwinCanard ,
La quatrième session de notre concours "Le mot à la bouche" a récompensé Laetitia pour son texte, intitulé "Toupie", que vous pouvez découvrir en version audio et texte. Le concours revient en septembre : nous comptons sur vous pour y participer à ce moment-là !

Elle a passé le bac en juin mais a tout de même trouvé le temps de participer à la quatrième édition du concours d’écriture Trendy « Le mot à la bouche ». Mieux, elle l’a même remporté !

Laeticia, en terminale au lycée Saint-Joseph de Tassin-La-Demi-Lune (69), a en effet obtenu les faveurs du jury pour son poème « Toupie ». Le texte intitulé « Vers l’infini et l’au-delà », écrit par Hannah, en seconde à L’École internationale bilingue de Paris, a, quant à lui, été le coup de cœur du jury. Rappelons que le thème de cette édition était : « Ailleurs ».

Nous publions à la fin de cet article ces deux textes, et nous vous proposons également d’écouter la lecture du texte gagnant.

Le concours « Le mot à la bouche » fait une pause cet été mais revient dès septembre prochain ! En espérant que vous serez au rendez-vous !

Le texte vainqueur, de Laeticia

Toupie

« Le monde autour de moi se déploie à toute vitesse

Tout tourne à mesure que les paysages défilent

Tandis que les lumières de la ville

Par explosions colorées apparaissent

Mon voyage me semble n’avoir pas de fin

À mesure que le relief s’engloutit derrière moi

J’oublie peu à peu d’où je viens

Peu sûre de savoir où cette machine me guidera

Elle est la seule à pouvoir combler

Mon irrépressible besoin d’ailleurs

La seule à pouvoir me procurer

L’illusion du bonheur

Mais soudain l’engin s’arrête, interrompant sa course effrénée

Je dois descendre et renoncer à cet ailleurs tant espéré

Et tandis qu’avec moi s’éloigne mon espoir de rédemption

Je contemple le carrousel tournant en rond. »

Le texte « Coup de cœur », d’Hannah

Vers l’infini et l’au-delà

J’ai toujours aimé voyager. Petite, j’étais fascinée par les atlas, captivée par la grandeur des continents, ébahie devant celle des océans, et émerveillée par l’infinité d’étoiles dans le ciel. Il faut dire que j’étais prédestinée à une vie dévouée aux voyages et aux découvertes : mon grand-père et mon père étaient tous deux navigateurs et mon père fut le meilleur de sa génération. Les histoires qu’on me racontait avant de dormir narraient les aventures de grands explorateurs qui découvraient des contrées encore inexplorées, où la biodiversité y était si riche qu’on ne pouvait recenser toutes les nouvelles espèces tant elles étaient nombreuses. Les paysages étaient variés et de toute beauté, et pourtant, le navigateur ne pensait qu’à une chose, repartir en mer pour découvrir toujours et encore plus de choses.

Je pense que c’est cette fièvre qui m’a touchée, la fièvre même de l’explorateur. J’ai appris à me servir d’un bateau, voyagé dans de nombreux pays, lu un nombre incalculable d’ouvrages sur les Grandes découvertes et je ne me suis jamais lassée des histoires de mes parents. Cependant, je compris bien vite qu’explorer des endroits déjà connus de tous ne me suffirait pas. Je ne voulais pas marcher sur des lieux que quelqu’un avait vus avant moi. Je voulais découvrir une région où personne n’était allé jusque-là, un endroit unique au monde. Mais il n’y a pas une seule parcelle de terre qui n’ait pas été découverte sur Terre, pas un seul océan sur lequel personne n’ait vogué. Et c’est en regardant le ciel, un soir, que je réalisai l’immensité de possibles découvertes que je pourrais faire dans l’espace. Il y a une infinité de choses à découvrir au-delà de notre atmosphère, tant de kilomètres à parcourir. C’est pour cela que j’ai entrepris des études pour travailler avec les plus grands organismes spatiaux terrestres et c’est grâce à tous ces efforts que je peux écrire depuis cette planète.

Il y a bientôt trois ans que je suis montée dans cette fusée, et je suis enfin arrivée à destination. J’ai posé le pied sur Polae-9 le 12 février 2138 du calendrier terrestre. Cela ne fait que deux jours que mon équipage et moi sommes sur cette planète et pourtant, je ressens un immense besoin de repartir pour découvrir toujours plus de choses. C’est cette fièvre de l’explorateur que je ressens en ce moment même, j’ai besoin de me remettre en route aussitôt arrivée. À mon retour sur Terre, je ne compte pas rester très longtemps et, tel Buzz l’Éclair dans ce vieux film d’animation datant du siècle dernier, « Toy Story », je retournerai vers l’infini et l’au-delà. Je suis dans une quête perpétuelle d’un ailleurs ressemblant aux histoires que l’on me racontait étant petite, d’une si grande beauté. Et c’est pourquoi je me suis toujours identifiée à cette citation de Charles Baudelaire : « Je ne suis jamais bien nulle part, et je crois toujours que je serais mieux ailleurs que là où je suis. »