L’interview indiscrète : les premières fois de Jeff Panacloc

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Publié le 19/05/2014 par TRD_import_SophiedeTarlé ,
Peut- etre l'avez-vous deja vu sur France 2 au "Plus grand cabaret du monde" ? À 27 ans, avec son singe Jean-Marc, Jeff Panacloc est un ventriloque trash et sans tabous. Retour en interview sur toutes ses premieres fois.

Il est content Jean-Marc ! Hilare, le public de la Cigale se laisse emporter dans un délire dont la grossièreté n’a d’égal que la méchanceté. Mais comment en vouloir à un singe en peluche orange ? Pour peu, on oublierait que c’est Jeff qui le fait parler. Car Jeff est ventriloque, un art désuet que ce jeune homme bourré de talents s’est brillamment approprié. Aujourd’hui, Jeff a rangé sa marionnette dans sa boîte, pour nous raconter ses débuts. Adolescent, il n’aimait pas trop l’école et préférait largement apprendre par cœur les sketchs de Franck Dubosc que ses cours de maths. En 4e, une grande carrière d’électricien s’est ouvert à lui. Heureusement pour le public, ses parents ont toujours cru en son talent. Pour l’Etudiant Trendy, Il revient sur son adolescence et les débuts de sa vie d’artiste.

Jean-Marc et Jeff Panacloc // © DR

« Jeff Panacloc perd le contrôle. » En tournée dans toute la France à partir de mai 2014. Dates et infos sur jeffpanacloc.com.

CÔTÉ ÉTUDES

La première fois que… j’ai stressé à un examen

« Quand j’ai passé mon bac pro électricien. À ce moment-là, je jouais ma vie. Pour moi, si je ne l’avais pas, j’avais tout raté. J’avais déjà redoublé la 6e et la 4e. Pour mes parents, il fallait que je l’aie, sinon j’étais foutu. »

La première fois que… j’ai eu « une taule » à un examen

« Je n’ai même pas passé le brevet. Je suis allé en BEP [brevet d’études professionnelles] après la 4e. Je me souviens d’avoir raté mon entrée au CFA Com de Bagnolet, pour une formation de technicien lumière. Le test était assez scientifique, et j’ai toujours été nul en maths… Ce jour-là, je crois bien ne pas avoir écrit une ligne. »

La première fois que… j’ai séché

« Malgré mes résultats, j’aimais bien aller à l’école, et je n’ai jamais séché. Je n’étais pas un délinquant, mais j’avais beau réviser, ça ne rentrait pas. Et puis, à l’école je préférais largement faire le con. J’étais le genre de type super-lourd, qui agace plus qu’il ne fait rire. Je n’étais pas très populaire. Avec un copain, on ne prenait rien au sérieux. À partir de la 6e, c’est avec lui que j’ai commencé à écrire des sketchs. Lui, ça ne l’empêchait pas de réussir ses études, moi si. »

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CÔTÉ LOOK

La première fois que… je me suis acheté tout seul mes fringues

« Quand tu ne bosses pas à l’école, tu n’as pas le choix, il faut travailler. Dès 15-16 ans, je travaillais sur des chantiers et je gagnais ma vie. Avec mes premières payes, je me suis surtout acheté des baskets. J’ai toute une collection de Nike, surtout des Jordan-Nike. Encore aujourd’hui, je peux en acheter une paire par semaine. »

La première fois que… je me suis senti bien « sapé »

« Je pense que c’est quand je suis parti la première fois à Montréal pour le festival Juste pour rire, il y a trois ans. C’est là que j’ai rencontré Jarry, devenu quelques années plus tard mon metteur en scène. On faisait chacun des sketchs là-bas. C’est lui qui m’a conseillé de changer de look. J’avais un jean trop grand, un tee-shirt qui ne ressemblait rien. Je suis allé m’acheter des vêtements un peu plus chics à Montréal, une chemise, un pantalon. Il n’y a d’ailleurs pas que pour les fringues qu’il m’a conseillé. Aujourd’hui, c’est lui qui assure la mise en scène de mon spectacle. Je lui dois beaucoup. »

La première fois que… je me suis senti ridicule dans mes fringues

« Quand j’étais au CFA je pense. Je venais en chemise et en pantalon noir. Je trouvais ça classe, alors que tout le monde était en jogging. J’étais décalé. »

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CÔTÉ SORTIES/LOISIRS

La première fois que… j’ai été à un concert

« Ce n’était pas un concert, mais le tout premier spectacle de Franck Dubosc : ‘Je vous ai pas raconté’. Je devais avoir 13 ans. J’avais enregistré le spectacle, et je l’écoutais sur mon baladeur en allant à l’école, je le connaissais par cœur ».

La première fois que… j’ai acheté un disque

« Je n’ai pas vraiment de souvenirs. Cela devait être le single d’un tube de l’été. J’étais très chanson française. J’aimais beaucoup Balavoine, Charly et Lulu, et Ophélie Winter, qui présentait le ‘Hit machine’ à l’époque. »

La première fois que… un livre a changé ma vision de la vie

« Je ne lisais pas de livre mais des BD : Tintin et Quick et Flupke ! »

Jeff Panacloc enfant // © DR

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CÔTÉ « INDÉPENDANCE »

La première fois que… j’ai acheté une voiture ?

« À 20 ans, j’ai acheté une Logan Break. Je faisais des spectacles de magie, et j’avais besoin d’un gros coffre pour transporter le matériel. Pour seulement 8.000 €, c’était la seule voiture que je pouvais acheter neuve, en prenant un crédit bien sûr. J’étais très fier. »

La première fois que… je suis parti tout seul en vacances

« Je suis parti à 20 ans aux Baléares avec ma copine de l’époque. Avant, j’étais beaucoup parti en colo. J’habitais à Lagny (77), mais comme mes parents étaient fonctionnaires à la mairie de Vincennes, je partais beaucoup avec les colos de la ville. »

La première fois que… j’ai quitté le nid familial

« À 20 ans, je suis parti m’enfoncer dans le 77, à Coulommiers. C’était important d’être un peu seul pour travailler. J’ai aussi habité Saint-Maur, dans le Val-de-Marne. Aujourd’hui j’habite Paris, c’est plus facile pour mes spectacles. »

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CÔTÉ PREMIER JOB

La première fois que… j’ai passé un entretien d’embauche.

« C’était pour travailler dans une société de matériel de surveillance. Je devais installer des caméras. J’aimais bien, j’avais une voiture de fonction, je portais un costume. Comme on devait collaborer avec la police, je me prenais un peu pour un agent secret. Ca me changeait du boulot sur les chantiers où un chef me gueulait dessus sans arrêt. »

La première fois que… j’ai pris un job

« En fait, j’ai commencé à travailler sur les chantiers à 15 ans. Quand j’ai commencé à faire des spectacles, mon père m’a accompagné pour démarcher une dizaine de cabarets à Paris, et j’ai été retenu dans trois d’entre eux. Ils me demandaient de jouer dix minutes, et si ça se passait bien, je pouvais revenir le lendemain. Je pouvais faire plusieurs cabarets par soir, au Don Camilo, chez Ma cousine par exemple. Mon père a toujours cru en moi ».

La première fois que… j’ai eu une paie (et comment je l’ai dépensée)

« Je ne sortais pas. Comme je terminais mes spectacles à une heure du mat, je rentrais directement me coucher. Je dépensais mon argent en conneries, en baskets par exemple, mais j’étais du genre à oublier de payer mon loyer. »

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CÔTÉ CARRIÈRE

La première fois que… j’ai eu le déclic pour mon métier

« À mes débuts, je faisais surtout de la magie. Un soir, un ami m’a emmené dans un cabaret de Montmartre voir David Michel et Nestor le pingouin, un ventriloque très célèbre dans les années 1970. À ce moment-là, j’ai eu une révélation, la lumière qui descend du ciel ! Et c’est comme ça que j’ai décidé de m’entraîner pour devenir ventriloque. Depuis, je l’ai souvent invité à mes spectacles. Il n’est jamais venu. Mais je sais que ça le touche beaucoup quand je raconte ça. »

La première fois que… j’ai eu une galère pro

« Une fois, un cabaret m’a mis à pied un mois à cause d’une embrouille. J’étais très abattu. Entre-temps, je suis passé à la télé chez Drucker. Et quand le cabaret m’a rappelé pour que je revienne, c’était trop tard, j’étais engagé ailleurs. »

La première fois que… j’ai été fier d’une réussite pro

« À 18 ans, j’ai joué dans un festival pour jeunes dont Patrick Sébastien était le parrain. J’ai gagné, et il m’a encouragé et pris mes coordonnées. Quatre ans seulement plus tard, il m’a rappelé pour avoir de mes nouvelles et demander ce que je devenais. J’ai été touché qu’il ne m’ait pas oublié. Quand Patrick aime quelqu’un, il est très généreux. Depuis, je suis invité chaque mois dans son émission. Le jour où j’ai été invité par Michel Drucker à ‘Vivement dimanche’ pour le spécial Pascal Obispo a été aussi un grand moment pour moi. »

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CÔTÉ #JEDOISBIENLAVOUER…

La première fois que j’ai… découché

« Je crois que je n’ai jamais découché. Je n’ai jamais fait le mur. »

La première fois que j’ai… fait un gros mensonge à mes parents

« Un jour, je leur ai dit que j’allais chez un pote qui habitait près de chez moi, alors qu’en réalité, j’allais chez une copine. En sortant de chez elle, à la Défense, je me suis fait racketter par deux types avec un couteau. Ils m’ont tout volé. Il a fallu que j’appelle mes parents, qui me croyaient à côté de la maison. Si j’étais allé chez mon pote, rien de tout ça ne serait arrivé ! »

La première fois que… j’ai pris une cuite

« Je ne buvais pas, jusqu’au jour où j’ai été invité au Festival du rire de Tahiti, il y a deux ans. Là-bas, à la piscine du Sofitel, j’ai trop bu. Même si je n’ai pas été malade, j’ai rarement été aussi mal. »