Escape game : une heure pour s’évader

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Publié le 17/07/2017 par TRD_import_Jean-SébastienLétang ,
La mode des escape games, ces "jeux d’évasion", est en plein boom en France. Le principe : résoudre des énigmes en équipe pour s’enfuir d’une pièce fermée, le tout en moins d’une heure. Adrénaline et remue-méninges pour des participants de plus en plus nombreux.

Inventé au Japon en 2008, le concept des escape games a gagné la France en 2013. Depuis, on ne compte plus les nouvelles salles qui apparaissent dans les villes françaises. Margaux et Lauranne, 27 et 28 ans, ont d’ailleurs fondé Escape Blog, un site où elles publient des avis sur les différents jeux d’évasion situés à Paris.  » Une partie d’escape game commence par un brief avec un ‘game master’, ou maître du jeu  » rappellent ces deux passionnées, « il explique les règles et le pitch de l’histoire à votre équipe ». Puis vous enferme dans une salle dans laquelle vous avez généralement 60 minutes « pour fouiller, résoudre différentes énigmes, activer des mécanismes, ouvrir des cadenas ».

Si le principe est toujours le même, les décors changent selon les parties. « Il existe autant de salles que de scénarios : braquage de banque, évasion de prison, enquête policière, recherche de trésor, désactivation de bombe… » précisent Margaux et Lauranne. Selon elles, ces canevas sont de plus en plus développés : « s’échapper d’un métro, empêcher un sous-marin de couler, explorer un asile abandonné… il y a maintenant des escape games pour tous les âges et les goûts ».

Enfermés dans une bibliothèque ou un temple maya

Caroline, guide-conférencière de 26 ans, en a déjà testé trois : le premier, organisé par Hint Hunt, représentait un appartement japonais, le second – chez Prizonners – une bibliothèque, et le dernier, produit par Mystery Escape, un temple maya. « Pour les trois, il s’agissait de fouiller la pièce à la recherche de clés, de codes, pouvant ouvrir des cadenas fermant des coffres, eux-mêmes contenant des objets » se souvient Caroline. Pour avancer dans le scénario, il fallait ensuite déverrouiller des portes. Rapidité et intelligence sont les maîtres mots du jeu. En effet, aucune qualité physique ou taille minimale ne sont nécessaires. « Les épreuves sont généralement toutes du même genre » décrit la jeune femme, « elles font appel à certaines compétences : capacité à chercher, fouiller, épreuves de logiques, de maths ou calcul, communication, aptitude à être rapide… ».

Des parties sans cesse réinventées

Malgré un principe toujours identique, aucune partie ne se ressemble, comme le remarque Mickael, 29 ans, développeur front-end. Selon lui, « la grande force de cette activité c’est que les créateurs rivalisent d’imagination et pondent des salles sur des thèmes très variés ». Bien qu’il participe à un escape game tous les deux ou trois mois environ, il ne s’est jamais ennuyé. « Même si certains mécanismes de jeu se retrouvent dans beaucoup de salles » déclare Mickael, « elles sont pour la plupart originales et permettent de jouer régulièrement sans refaire les mêmes parties ». D’ailleurs, sa dernière expérience l’a particulièrement marqué.

Dans le scénario, il incarnait le célèbre baron de la drogue mexicain « El Chapo » et devait s’évader d’une prison américaine de haute sécurité. « La reproduction de la cellule était très réaliste », se souvient le jeune homme, « j’ai donc vraiment eu l’impression d’expérimenter l’incarcération aux États-Unis, ce qui était plutôt troublant ». Seuls bémols selon lui, le prix d’une partie, qui oscille entre 20 et 40 € par personne, ainsi que la nécessité de réunir une équipe motivée car, pour participer, il faut être au moins 3 et, au plus, 6.

Au menu : défoulement et team building

Le coût n’est cependant pas prêt d’arrêter le nombre grandissant d’amateurs qui apprécient, dans ces jeux d’évasion, le mélange entre adrénaline et esprit d’équipe. De son côté, Mickael adore les débuts de partie où il faut explorer la salle de fond en comble à la recherche d’indices. « Tout le monde aime fouiller » selon lui, « c’est à la fois un défouloir et une phase importante, car la rapidité de nos découvertes sera déterminante pour la résolution de l’énigme dans le temps imparti ». Quant à Caroline, elle aime l’excitation que les jeux d’évasion procurent et leur trouve « un petit côté Fort Boyard ».

Mais ce qu’elle préfère peut-être par-dessus tout, c’est le travail d’équipe nécessaire à la résolution de l’énigme. « Il faut savoir s’organiser, communiquer » détaille-t-elle, « c’est vraiment intéressant d’observer que chaque membre de l’équipe trouve sa place dans l’aventure avec des compétences qui lui sont propres ». En effet, au cours d’une partie, « certains sont des ‘chercheurs’, d’autres des ‘coordinateurs’, d’autres sont plus doués quand il s’agit de résoudre des énigmes de logique ou de maths… ». Son équipe s’est d’ailleurs améliorée au fil des salles : « j’ai eu la chance de jouer avec les mêmes amis. Ça devient vraiment sympa, au fil des parties, on se connaît, on sait qui fait quoi et on devient super efficaces ». Au-delà de l’amusement et de l’émerveillement devant les décors, les escape games peuvent donc nous aider à souder des amitiés. Comme le disent Margaux et Lauranne, « c’est un divertissement bien moins abrutissant que ce qui peut être proposé sur le marché ».