L’interview indiscrète : les premières fois de Kevin Razy

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Publié le 24/02/2016 par TRD_import_SoniaDéchamps ,
Star du Web depuis quelques années, Kevin Razy cartonne avec ses vidéos et son one-man-show sur les planches de l’Apollo Théâtre. À seulement 28 ans, il a un avenir tout tracé. Mais comment était son adolescence ?

CÔTÉ ÉTUDES

La première fois que j’ai stressé pour un examen

Mon plus gros stress : le rattrapage du bac. J’avais pris maths et je ne connaissais strictement rien. J’avais l’impression d’être un Chinois qui passait un oral de russe. Avec le prof, on ne se comprenait vraiment pas. Cette année-là, j’ai raté mon bac. Je l’ai repassé l’année suivante.

La première fois que j’ai pris une « taule » à un examen

Cela devait être en maths, pour ne pas changer, un 2 sur 20. Je ne suis pas du tout scientifique, c’est d’ailleurs pour ça que j’ai fait ES.

La première fois que j’ai séché

J’étais dans un collège privé assez strict. Ils prévenaient vite les parents si on séchait, donc c’était assez compliqué. Alors, la première fois que j’ai séché, cela devait être au lycée, pour échapper à un contrôle.

J’étais dans un établissement très « bobo », très open. On n’avait pas de carnet de correspondance, il y avait très peu de surveillants, on était autonomes. Pour sécher, il suffisait de ne pas venir en cours, et de revenir le lendemain avec un mot que tu avais toi-même rédigé. Il suffisait de dire que c’était bien un mot des parents, et ça passait.

CÔTÉ LOOK

La première fois que j’ai cassé ma tirelire pour des fringues

C’était pendant l’été, entre la seconde et la première. J’étais resté à Paris avec une de mes meilleures amies, Anne, qui m’avait initié à la mode. Je voulais m’acheter plein de trucs, et je crois que la première chose que je me suis acheté, qui coûtait un peu cher, ça a été des baskets Gucci. Je les voulais absolument ! J’avais tout claqué pour en trouver sur eBay, qui, au final, étaient sans doute fausses. À l’époque, ça avait dû me coûter 120 €. Énorme quand tu es lycéen !

Tout à l’heure, en allant faire les courses, je suis passé devant un stand Gucci et j’ai vu une des paires de baskets que j’aimais. Je me suis dit : mais comment j’ai pu porter ça ?! C’était dégueulasse. On va dire qu’à l’époque, c’était « un peu » stylé.

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La première fois que je me suis senti vraiment bien sapé

C’était à la même époque. J’ai commencé à m’acheter pas mal de sapes chez Citadium. Et je me souviens de la rentrée : une paire de Converse, un jean Diesel un peu délavé et un haut Adidas avec les trois bandes et la petite fleur vintage. Comme ça, tu étais au top. Je me sentais trop bien.

La première fois que je me suis trouvé ridicule dans mes vêtements

La fois où j’ai tenté de mettre un jean slim. Je voyais ça sur mes potes et je trouvais que c’était stylé. Mais ils faisaient trois ou quatre tailles de moins que moi, et quand j’ai tenté le coup… Ça n’a pas eu l’effet escompté. Le truc m’arrivait mi-fesses, dès que je me penchais, il descendait encore plus. Dans ce cas-là, tu sais que si tu fais le moindre faux mouvement, ça peut craquer.

Kevin, un style affirmé… // © Photo fournie par le témoin

CÔTÉ SORTIES/LOISIRS

La première fois que j’ai été à un concert

J’étais en seconde, et c’était Snoop Dog, à Bercy. J’étais comme un fou ! Il a repris tous ses classiques. J’ai un peu grandi avec le rap US, donc c’était un peu fou pour moi de voir sur scène cette personne que je ne voyais que sur MTV ou M6. C’était trop bien.

La première fois que j’ai acheté un disque

Le premier single que j’ai acheté, c’était Lou Bega, « Mambo No. 5 ».

Le premier album, cela devait être Sisqo, à l’époque où il avait sorti « Thong Song ». D’ailleurs, aujourd’hui je mets cette chanson quand le public entre dans la salle.

La première fois qu’un livre a changé ma vision de la vie

« L’attrape cœur » de Salinger. Ça m’a captivé et donné envie de partir à l’aventure. L’impertinence du bonhomme qui décide de se balader tout seul alors qu’il n’est pas du tout majeur dans New York, ça m’a marqué ! En lisant ce livre, je m’étais dit que j’aimerais en faire un film. Plus récemment, j’aime beaucoup aimé « Soufi mon amour » d’Elif Shafak qui retrace une correspondance entre une mère de famille pas très heureuse et un globe-trotteur qui va un peu partout dans le monde. Ce livre est génial parce qu’on découvre l’histoire de Shams de Tabriz et ses règles de savoir-vivre qui m’ont marqué. Des règles simples, belles, axées sur l’amour, le fait de s’aimer soi-même. Cette lecture a changé beaucoup de choses en moi, parce qu’il y avait beaucoup d’amour, de positivité… De quoi donner un sens à sa vie !

La première fois que je suis allé voir un one-man-show

C’était Mustafa El Atrassi, dans la salle dans laquelle je joue actuellement. C’était il y a 12 ans. Je me souviens qu’on payait 5 € sur Billet Réduc. Il ne m’avait pas trop impressionné, j’avais l’impression que son spectacle ne démarrait pas. C’est vers la fin que j’ai vraiment commencé à rire et… c’était la fin justement. À ce moment-là, je me suis dit que j’étais capable de le faire. Cela m’a mis en confiance.

CÔTÉ INDÉPENDANCE

La première fois que… j’ai acheté une voiture

C’était il y a six ans. Une Polo avec une couleur assez particulière, entre le gris foncé et le vert bouteille, que j’ai appelée Effy. C’était génial, parce que la première fois que tu as une voiture, tu te dis que techniquement, même s’il est minuit passé, qu’il n’y a plus de métro, plus de RER, tu peux quand même sortir. J’ai fait des surprises grâce à Effy. J’habitais dans le sud de Paris et je sortais avec une nana qui habitait dans le 91. On était au téléphone, on parlait, on parlait, et d’un coup je lui ai dit : « Regarde en bas de chez toi, je suis là. » Ça, tu ne peux pas le faire quand tu es à vélo. L’année dernière, Effy est tombée en panne alors que j’étais à Charleville-Mézières et je ne pouvais pas la faire rapatrier. Je l’ai donc laissée à quelqu’un là-bas. C’était triste, parce que c’était vraiment ma voiture emblématique, je suis allé un peu partout avec elle.

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La première fois que… je suis parti seul en vacances

C’était à l’âge de 19 ans, après mon bac : New York avec un de mes amis d’enfance, Sébastien. Ma mère m’avait promis de m’offrir ce voyage si j’avais enfin mon bac, je pense que ça m’a bien motivé. On est parti six jours, donc on avait un emploi du temps super bien ficelé, et… c’était trop bien ! On avait 19 ans, et là-bas, tu ne fais rien quand tu n’as pas 21 ans. Alors, on n’est pas sortis une seule fois dans un bar ou dans un pub. De toute façon, on se baladait à pied tout le temps et du coup, le soir, on était crevés. On rentrait à la maison à 20h lessivés, parce qu’on se levait tôt et qu’on essayait de faire tous les quartiers. Très bon souvenir. Partir sans ses parents, c’est une expérience de malade.

La première fois que… j’ai quitté le nid familial

Tard. C’était il y a deux ans, donc à 26 ans. J’ai commencé la scène il y a huit ans et, à côté, je bossais chez Mondial Assistance, une plate-forme téléphonique. J’ai fait ça pendant deux ans et demi. Je vivais avec mon père et comme il voyait que mon métier était difficile, il m’a laissé vivre avec lui autant que je le voulais. Ce qui tombe bien, c’est que j’ai réussi à mettre suffisamment d’argent de côté pour partir juste au moment où lui est parti à la retraite. Au début, j’ai eu du mal à prendre conscience que j’étais chez moi. J’avais toujours l’impression que tôt ou tard, mon père allait rentrer. Et puis finalement, tu te rends compte que si tu ne fais pas le ménage, personne de ne le fera à ta place, que si tu n’achètes pas à manger, personne ne le fera pour toi… Donc oui, tu es bien chez toi.

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Kevin en route vers le Parc Astérix… avec « Mambo No. 5 » à fond dans les oreilles ?

// © Photo fournie par le témoin_

CÔTÉ JOB

La première fois… que j’ai passé un entretien d’embauche

C’était pour un job d’été chez AGF, les assurances. Je devais avoir 18 ans. J’avais été pris, mais ça avait été assez stressant. À cette époque, je commençais à avoir un peu de barbe, et pour passer un entretien, il fallait absolument bien présenter : se raser, mettre des chaussures noires… Essayer d’être le plus classe possible. À cet âge-là, tu ne sais pas trop sur quoi tu peux t’appuyer puisque tu n’as pas d’expérience. Au contraire, tu dois expliquer que tu as besoin de boulot justement parce que tu as besoin d’expérience, et d’argent.

La première fois que… j’ai fait une vidéo

C’était une vidéo avec ma Webcam quand j’avais 15 ans. Je crois que c’était un personnage de rappeur, qui rappait n’importe quoi. Un rappeur qui faisait le malin mais qui était en fait une grosse victime.

La première fois que… j’ai pris un job alimentaire

Chez Mondial Assistance, mon seul job en CDI. J’en garde un très bon souvenir. J’avais l’impression d’être au lycée. Il y avait plein de jeunes, on rigolait tout le temps. Mes collègues ont été mon premier public. Ils venaient toujours me voir aux spectacles. Quand on faisait des soirées d’équipe, je faisais un petit show spécifiquement sur eux. Aujourd’hui, ils viennent encore me voir. J’ai dîné avec eux il y a un mois et je leur ai dit que je serais capable, si jamais ça ne marchait plus pour moi, de retourner travailler là-bas. Cela ne me dérangerait pas, parce que je garde vraiment un bon souvenir de cette expérience.

La première fois que… j’ai eu le déclic pour ma carrière

À l’âge de 16 ans, j’ai passé l’été à Paris à regarder la série « H » avec Éric, Ramzy et Jamel. De mon côté, j’adorais faire des vidéos, mais de façon très désintéressée, juste parce que j’aimais bien me mettre en scène et montrer à mes potes. Et en regardant cette série, je me suis dit : mais oui, c’est ce métier que je veux faire, je veux faire rire les gens.

Dès lors, j’ai commencé à avoir l’idée de devenir humoriste, j’ai commencé à prendre ce rôle-là quand j’étais en communauté, en soirée, aux repas. Jusque-là, je voyais que je faisais rire, c’était naturel mais à partir de ce moment-là, j’ai commencé à en être vraiment conscient. À certaines soirées, on commençait à me filmer, tout le monde était mort de rire autour de moi, et moi, j’en rajoutais. Je me disais : je suis sûr que si je dis ça, ils vont rire. Je le disais, et ils riaient.

La première fois que… j’ai eu une galère pro

Il y a cinq ans, j’ai rencontré un gars qui avait accepté de me faire jouer dans une salle à Paris, dans le 5e arrondissement. Il m’avait demandé de signer un chèque de caution de 1.500 € pour « crédibiliser mes engagements ». J’avais dit « ok », et il m’avait dit qu’il ne l’encaisserait pas, mais que ça montrait que j’étais sérieux, etc. Il y avait environ 300 places dans la salle et le deal, c’était d’avoir une recette équivalente à 1.500 € pour payer la salle (puisqu’apparemment, c’était le prix, alors qu’en fait, pas du tout), et que ce qu’il y avait en plus, on se le partagerait. À la fin du spectacle, il m’a annoncé qu’il n’y avait eu que 1.490 € de recette, ce qui m’a semblé bizarre parce qu’on était quand même 250 personnes, facile. Et la banque m’a appelé deux jours après pour me dire qu’un chèque de 1.500 € qui avait été encaissé sur mon compte : « Vous ne les avez pas, vous faites quoi ? Si vous êtes en défaut de paiement, vous allez être interdit bancaire… »

J’avais 21-22 ans, j’étais au bout du rouleau. J’ai dû prendre un crédit pour rembourser la somme et c’est à partir de là que je me suis dit que j’allais créer ma boîte pour tout faire passer par elle, et que tout soit clair et net. C’était fini de simplement taper dans la main d’un mec. Récemment, on m’a envoyé une photo de ce type dans un Carrefour, rayon art de vivre, il faisait de l’animation de supermarché. C’est difficile de vivre très longtemps sur le dos des gens.

La première fois que… j’ai pensé à tout arrêter

Jamais. Et c’est une de mes grandes fiertés : ne jamais avoir prévu de plan B, parce que je pars du principe que prévoir un plan B, cela voudrait dire que l’on n’est pas sûr de ce qu’on veut faire.

La première fois que… je suis monté sur scène

En octobre 2005, dans un café-théâtre d’une petite quarantaine de places dans le 19e arrondissement à Paris : la première partie d’un pote humoriste qui n’exerce plus, Kinan. Il n’y avait que 2 personnes que je connaissais dans la salle, je n’avais prévenu personne d’autre. J’avais 19 ans et… j’avais la trouille ! Tu montes sur scène devant des personnes que tu ne connais pas et tu as la prétention de te dire que tu vas les faire rire. Gros stress. J’avais bafouillé un petit peu, mais ça s’était bien passé. J’y ai ensuite joué pendant deux ans.

La première fois que… je suis passé à la télé

Sur LCI, il y a 7-8 ans, pour une parodie que j’avais faite sur Hortefeux. À cette époque, LCI était regardée. Ils avaient repris les images et m’avaient appelé Kevin « Radzy », comme si j’étais Italien. C’était assez cool, mes parents étaient fiers, et dans ce genre de situation, tu as l’impression que ça se concrétise un peu.

La première fois que… j’ai été fier d’une réussite pro

Il n’y a pas si longtemps que ça. C’était pour une vidéo que j’ai faite en réponse à Nadine Morano. Pour la première fois, j’étais content de voir une vidéo qui tourne qui ne soit pas une connerie autour d’un truc « pipi-caca », de chats qui font des conneries ou de mecs qui tombent. On était sur un propos et j’ai été agréablement surpris de voir des gens de la profession et des jeunes partager le lien, m’envoyer des messages, etc. Je me suis senti fier, parce que j’avais l’impression d’avoir accompli une sorte de mission, et ça a ouvert la voie à plein d’autres vidéos derrière. Et j’espère que ce n’est pas la fin.

La première fois que… j’ai répondu à une interview

En 2010, pour « Rap Mag », au sujet d’une parodie que j’avais faite sur Sexion d’Assaut. Ils m’avaient posé quelques questions pour savoir comment j’avais eu l’idée. C’était bizarre, mais c’était cool. Avec les interviews, au début, tu stresses un peu, tu as peur de dire des conneries, tu veux faire des belles phrases, donc tu te concentres : j’espère que j’ai bien accordé les verbes, etc. Après, avec le temps, on se rend compte que ce sont des discussions. Puis tu te retrouves à souvent dire les mêmes choses, donc tu rôdes un peu tes phrases. Mais c’est vrai qu’au début, tu as peur de dire une grosse connerie ou de passer pour un abruti, donc c’est flippant.

Kevin et son ami Alassane. // © Photo fournie par le témoin

CÔTÉ LOVE

La première fois que… j’ai embrassé quelqu’un

En 4e : Eugénie, pendant un anniversaire. « Action ou vérité », elle a dû m’embrasser… J’étais aux anges.

La première fois que… je suis tombé amoureux

J’ai l’impression que je suis beaucoup tombé amoureux. J’ai honte, parce qu’en fait je tombais amoureux de filles parce qu’elles étaient très sympas, sauf que j’étais ce mec qui ne savait pas le montrer et qui devenait… le meilleur pote. C’est pour ça que je suis le meilleur copain d’énormément de nanas, et d’ailleurs, ma copine actuelle en a marre. En plus, je suis chiant parce que je garde beaucoup de contacts, du coup, j’ai plus d’amies filles que garçons.

Mais la première fois que je suis tombé amoureux, que ça m’a vraiment marqué, c’était Kenza. Ça va la faire marrer, parce qu’elle s’est mariée depuis. Je peux balancer. Au lycée, j’étais vraiment amoureux d’elle. Je lui avais dit : « Peut-être qu’on pourrait être en couple… » Et elle m’avait répondu : « Ah ouais… mais non. Moi je ne te voyais pas comme ça, quand je te dis je t’aime, c’est : je t’aime comme mon frère. » C’est la pire phrase ça. Quand même… les filles sont fourbes parfois dans ces moments-là. Je pense qu’elles le savent qu’on les aime vraiment bien, mais en fait, elles ont tous les bons cotés de la relation. Elles ne sont pas obligées d’avoir une relation physique, parce que la personne ne les attire pas forcément physiquement, mais elles ont l’attention, quand elles ont un truc à dire, besoin de se confier, besoin d’un avis : elles peuvent appeler, etc. En plus, moi je suis très tactile, du coup les filles elles aiment cet aspect nounours, elles te font des câlins, des bisous, elles te tiennent par la main. Alors toi, quand tu n’es pas préparé… tu penses que c’est bon ! Et non.

Il y en avait même certaines à qui cela arrivait de me faire des smacks « comme ça » : « Mais Kevin, il est trop mignon. » Cette phrase revenait souvent : « Non, mais c’est Kevin ! », genre asexué. C’est fou, pendant longtemps, en fait, j’étais sans sexe.

La première fois que… j’ai fait l’amour

Tard par rapport à certains, surtout la nouvelle génération. C’était à 19 ans, c’était la première fois pour nous deux. On avait parlé du truc un peu avant, on avait préparé le coup : il n’y avait personne chez moi, on avait fait un petit repas pseudo-romantique, une petite bougie, tout ça. Je suis content parce que j’ai un côté fleur bleue et j’ai réussi à avoir un truc romantique pour ma première fois. Super bon souvenir.

Je me souviens que ma grande sœur m’avait appelé le lendemain, je lui avais dit : « Oui, c’est bon, je l’ai fait… » Et là, j’avais entendu au moins quatre voix différentes derrière faire : « Whouuuh ! » Elle était avec des copines qui m’ont vu grandir, j’étais sur haut-parleur. C’était génial, on aurait dit que c’était genre la Coupe du monde.

CÔTÉ #JEDOISBIENLAVOUER…

La première fois que… j’ai découché

J’ai dû dire à mes parents que j’allais chez Sébastien alors qu’en fait on allait en soirée, mais, déjà quand j’avais 15-16 ans, ils me faisaient confiance. Comme je n’étais pas trop chiant, que je ne fumais pas, que je ne buvais pas, ils étaient plutôt cool avec moi.

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La première fois que… j’ai fait un gros mensonge à mes parents

Je me souviens d’une fois où j’ai vraiment joué la comédie. J’étais avec ma copine de l’époque et on était dans ma chambre en plein après-midi, on avait eu les résultats du bac et on allait les fêter le soir. Mon père est rentré plus tôt, du coup, on était en panique. On a essayé de ne pas faire de bruit. Et là, « Oscar du meilleur acteur » : j’arrive dans le salon et il y avait le sac de ma copine sur le canapé. Mon père me demande ce que c’est, et moi je réponds : « Ça ? Tu sais, ma meilleure pote, on était en train de faire une bataille d’eau, tout le monde est parti et elle a oublié son sac, alors bon, c’est qui la bonne poire ? » Et lui, il est rentré dans mon jeu : « Comme d’hab, toi. Tu ramasses toujours les affaires des autres. » « Oui, donc je l’ai pris avec moi, mais là, ce soir, je vais ressortir, je vais lui refiler. » On a attendu qu’il prenne sa douche pour qu’elle puisse partir.

La première fois que… j’ai pris une grosse cuite

J’étais sage. Ma première cuite, ça devait être à 21 ans, à Évreux (27), dans la maison de campagne d’une amie. Je n’étais qu’avec des potes et je leur avais dit : « Bon allez, cette fois-ci, je me lance ! » Je n’y suis pas allé de main morte, j’ai enchaîné les cocktails. Black out complet. Je me souviens juste, à un moment, entendre des gens rire alors que j’étais allongé. Et le matin, comme dans les films américains, je me suis levé, je me suis regardé, et j’ai vu que j’avais des dessins partout, notamment sur les fesses. Et j’ai le souvenir d’avoir entendu des flashs, donc il y a des photos qui doivent traîner quelque part. Ça fait sept ans et personne ne sait où elles sont…