Examens, entretiens d’embauche : quel type de parfum choisir ?

No thumbnail
Publié le 27/09/2013 par TRD_import_NathalieHelal ,
Aussi primordial que le choix de sa tenue vestimentaire, de ses accessoires ou de sa coiffure, le parti pris du parfum dont on s 'asperge ce jour-la n'est jamais anodin. Pour convaincre l'interlocuteur sans l'indisposer et mettre toutes les chances de son cote, suivez nos conseils… a la trace !

L’odeur du stress décryptée

« Le coup d’œil est souvent trompeur, pas le coup de nez », écrivait Philippe Sollers dans « Passion Fixe ». Une formule lapidaire, qui prend tout son sens quand on sait comment chaque individu décrypte réellement les odeurs : si la sensation se produit au niveau nasal et au niveau du bulbe olfactif (première région du système nerveux central à traiter l’information olfactive), sa perception, elle, s’effectue dans notre esprit, là où dominent nos expériences personnelles avec les senteurs.

Dans son livre « Le parfum du désir » (paru aux Editions Gutenberg), la chercheuse Rachel Herz l’explique de façon particulièrement limpide : le processus d’association olfactive qui détermine notre réaction aux odeurs, est aussi une forme de mémoire, totalement subjective selon le parcours de chacun. Ces données, scientifiquement prouvées, devraient nous inciter à la prudence en terrain inconnu, surtout quand les enjeux se nomment réussite à un examen, admission à une école ou première embauche !

Pour autant, pas question de faire l’impasse sur un parfum ou une eau de toilette, qu’on soit fille ou garçon, le jour venu : « quand on s’apprête à vivre un moment important, et qu’on éprouve un trac plus ou moins intense, l’odeur corporelle est modifiée par les poussées d’adrénaline. Elle devient acide et peut même ‘détourner’ un parfum. On appelle ça l’odeur du stress », expliquent en chœur Anne Flipo, Sophie Labbé, Véronique Nyberg et Domitille Bertier, toutes parfumeuses chez IFF (International Flavors and Fragrances).

Les clés de l’olfactivement correct

Pas question non plus de « polluer » son parfum ce jour-là par les agapes de la veille : « la plupart du temps, notre odeur intrinsèque est indissociable de ce que nous mangeons , même si nous n’en sommes pas conscients », souligne Johanna Monange, Directrice du développement des parfums chez IFF. À éviter absolument donc, l’ail, l’oignon, les poireaux, les asperges et… le curry, comme dernier ou avant-dernier repas.

Attention aussi aux odeurs de friture de certains restaurants, qui se fixent dangereusement sur les cheveux ou les vêtements. Si une hygiène rigoureuse – corporelle et buccale – reste une des clés de « l’olfactivement correct », certaines astuces vous permettront de contourner tous les méfaits du stress le jour J : privilégiez les déo ou anti-transpirants aux senteurs neutres. Selon Johanna Monange, rien de pire qu’un déodorant qui évoque un parfum : « d’abord, c’est cheap, ensuite, l’effet est loupé ! », sourit-elle. Les filles porteront leur choix sur des produits dopés de muscs blancs ou d’aldéhydes, parfaits indicateurs de « propre », à l’instar de nos lessives (Nivéa, Sanex, Dove)…

Les garçons, quant à eux, auront tout intérêt à opter pour des déo en stick, qui rappellent gentiment l’odeur de l’after-shave (Mennen, Gillette). Pour les uns comme les autres, le parfum du déo ne doit surtout pas être envahissant. Et pour compléter ce tableau d’une hygiène irréprochable, investissez sans hésiter dans un spray pour l’haleine, à base de menthe peppermint ou d’eau de mélisse.

Les parfums de la réussite

Une fois toutes ces précautions prises, survient le choix crucial, celui du passeport odorant qui permettra d’être aussi persuasif, efficace et combattif que l’exige le poste à pourvoir. « Il faut à tout prix éviter de gêner » , explique Johanna Monange. Attention aux parfums opulents et /ou démodés (comme l’œillet), aux senteurs sucrées, vanillées, ainsi qu’aux fleurs très animales comme la tubéreuse par exemple. Privilégiez plutôt la fraîcheur, la discrétion et l’élégance. Un ou deux pschitt suffisent, à moins de ruser avec des extensions de gamme comme des laits pour le corps ou des savons parfumés pour éviter un sillage trop présent.

Pas d’erreur possible avec les Cologne, à l’odeur éphémère, fraîche et tonique , ainsi qu’avec toutes les eaux fraîches en général, où dominent agrumes et citrus. Elles présentent l’avantage d’être neutres. Efficaces aussi, les fragrances dites « musquées propres », qui recèlent des muscs blancs et envoient des signaux inconscients d’empathie et de sérieux. Les floraux musqués ou légèrement fruités, très tendance, peuvent suggérer le chic et l’éternel féminin.

Enfin, pour les hommes, Johanna Monange penche plutôt du côté des « fougères », la famille de parfums qui rappelle la lavande propre, le savon à raser d’autrefois , et qui évoque une virilité rassurante, sans agressivité. Dernière recommandation de notre experte :  » changer de parfum ou d’eau de toilette le jour même de l’épreuve ou de l’entretien n’est pas une bonne idée. Vivre au minimum deux jours avec permet de se l’approprier, et de ne pas trahir sa personnalité, car avant tout, il faut être soi-même pour convaincre ! »

Témoignages

Quand Marie, 21 ans étudiante en publicité à l’ESP (Paris) se présente à un entretien pour décrocher un stage, elle prend le temps de choisir parmi sa collection de flacons le plus approprié : « je procède exactement comme avec un fond de teint, un fard à paupières ou un accessoire, je médite et j’opte celui qui sera le plus en adéquation avec le job que je veux décrocher. Dernièrement, c’était en agence de RP. Il fallait être sexy, élégante, mais pas trop. J’ai sélectionné Coco Mademoiselle de Chanel, mais en version lait pour le corps ».

Pour Stéphana, 23 ans, en 5ème année d’école de management, il ne faut surtout pas « cocoter ». Grande amoureuse des parfums, dont elle conserve toujours plusieurs échantillons dans sa trousse à maquillage, elle s’est efforcée lors de son dernier entretien de ne pas trahir sa personnalité : « Je portais un jean et une petite veste, j’avais le look de la vraie Parisienne que je suis, donc j’ai choisi sans hésiter Parisienne d’Yves Saint Laurent, qui n’est pas envahissant mais qui reste jeune et trendy sans déranger. Résultat : ça a marché, j’ai obtenu le stage que je convoitais ! »

Retrouvez la suite de ce dossier et"les ‘bonnes familles’ de parfums à adopter"