Intolérances alimentaires : quand les contraintes rendent la vie plus saine

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Publié le 02/03/2017 par TRD_import_ClaireChédeville ,
Maux de ventre, nausées, eczéma ou sinusites à répétition… Les effets indésirables de certaines intolérances alimentaires sont parfois handicapants. Adapter son alimentation permet de les diminuer mais impose une vigilance de tous les instants.

« Après certains repas, ma langue gonflait. Elle se couvrait d’auréoles blanches qui me faisaient extrêmement mal pendant plusieurs jours et je n’arrivais presque plus à parler, confie Romane 22 ans, étudiante en master 1 de droit public à Reims. Je pouvais également avoir de l’eczéma, des nausées et même des acouphènes ! » Pendant plusieurs années, la jeune femme souffre sans savoir pourquoi. C’est un ophtalmologue qui m’a suggéré de passer les tests d’intolérance alimentaire. J’ai enfin su que j’étais intolérante au lait et aux œufs ! »

William, 23 ans, étudiant en master de communication à Paris, lui, endurait des maux de ventre à répétition. Lors d’une opération au niveau des intestins, les médecins lui diagnostiquent la maladie cœliaque (intolérance au gluten). « Ma mère souffre également de cette maladie, jusqu’à mon opération il y a deux ans, j’étais simplement porteur du gène « , précise-t-il.

Un mode de vie plus contraignant

« J’ai dû supprimer totalement le gluten de mon alimentation. Même si les effets sont souvent minimes, à long terme, je risque de développer un cancer », détaille William. Le régime sans gluten demande une rigueur à toute épreuve puisque l’on en retrouve dans une majorité d’aliments de base (pain, pâtes, gâteaux, etc.) « Chaque repas devient un supplice. Au restaurant, il faut faire attention à tout, même aux sauces ! » poursuit-il. Pour lui, le plus dur à supporter c’est d’avoir dû arrêter les pâtes : « Le goût des aliments est fade et sec, mais je n’ai plus le choix ! »

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William et Romane ont dû revoir intégralement leur alimentation. // © Photos fournies par les témoins_

Même combat pour Romane, qui a choisi de préparer ses repas elle-même : « Je prépare un Tupperware pour déjeuner à la fac, et ça m’arrive aussi lors de soirées entre copains pour ne pas leur imposer mon régime très strict. » La jeune femme a dû arrêter totalement sa consommation de lait et d’œufs. « Au début, l’intolérance s’intensifie. Moins je mangeais de ces produits, moins mon corps les supportait. À la moindre tentative, les réactions étaient insupportables », se souvient-elle.

Le régime très contraignant de Romane et de William demande un contrôle permanent de chaque recette et de chaque aliment. Néanmoins, de plus en plus de restaurants proposent des plats sans gluten ou vegan (refus de consommer aucun produit issu des animaux ou de leur exploitation), ce qui facilite leur quotidien. « Même mes amis sont devenus des experts », sourit Romane.

Une alimentation plus saine ?

Romane a changé intégralement son régime alimentaire : « Je suis devenue végétalienne (elle exclut tout produit d’origine animale), j’ai adapté mon alimentation à mes intolérances tout en prenant conscience du respect de la cause animale. » Aujourd’hui, la jeune femme pourrait réintégrer petit à petit les aliments qu’elle ne supportait pas, mais l’envie n’est plus là : « Il m’a bien fallu un an pour que tous mes problèmes de santé liés à ces intolérances disparaissent définitivement. Mon alimentation est saine et je ne souhaite pas faire marche arrière. »