De retour d’Erasmus : au secours, je déprime !

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Publié le 22/06/2015 par TRD_import_ClémentineDelignières ,
On parle beaucoup du depart, peu du retour : pourtant, apres un semestre ou une annee a l'etranger, se readapter a son propre pays n'est pas une etape facile. Alors, comment depasser le blues post-Erasmus s'il vous tombe dessus ? Conseils.

« Il restera toujours de la nostalgie. » Fiorella, italienne, est partie étudier en Espagne. Rentrée depuis dix ans, elle garde encore le cœur lourd. Comme elle, bon nombre d’étudiants vivent le retour au pays comme une douloureuse épreuve, allant pour certains jusqu’à l’état dépressif.

Déprimé ? Réfléchissez à ce qui vous avait fait partir

Nicolas Serres-Cousiné, coach de vie pour expatriés, analyse cet état à la lumière des motifs du départ : que fuyait-on, même inconsciemment, lorsqu’on a choisi de tout quitter ?  » Lorsqu’il y a souffrance au retour, c’est parce qu’il y a eu un vrai désir de partir de France. Et si ces raisons ne sont pas comprises, certains se retrouvent dans l’angoisse. »

Le blues n’est pas forcément lié à ce qu’on croit. Prendre le temps de s’interroger facilite le chemin. Avait-on besoin de plus de liberté ? Voulait-on se découvrir ? Était-on en quête de ses origines étrangères ? Le choix de partir s’avère révélateur sur notre personnalité. Bien entendu, la situation diffère lorsque l’expatriation a été imposée par le cursus d’études.

À leur retour en France en juin 2014, Florence, Claire et Barthélémy ont choisi de s’investir dans une association pour étudiants étrangers, afin de surmonter la déprime. // © Clémentine Delignières

Intégrez ce que vous avez appris à votre quotidien

L’étape de la réflexion passée, le coach conseille de lister tout ce qu’on a aimé et appris, puis de trouver une façon de l’appliquer en France. À leur retour, en juin 2014, Barthélémy, Claire et Florence ont aisni choisi de s’investir dans l’antenne lyonnaise de l’Erasmus Student Network (ESN). Cette association accueille les étudiants étrangers et propose de nombreuses sorties. Les bénévoles pratiquent ainsi les langues, partagent leur propre expérience, continuent les échanges culturels… « Lorsque je vivais aux États-Unis, j’avais la sensation d’appartenir à un groupe, celui des expatriés, explique Claire. Avec l’ESN, je retrouve cette question d’appartenance. »

*Fiorella, elle, a d’abord très mal vécu sa réadaptation. « On revient à la normalité, tout semble banal. » Ensuite, elle a décidé de faire fructifier cette expérience en consacrant sa thèse d’anthropologie aux étudiants Erasmus. Avant d’en faire un livre de fiction publié chez elle, en Italie, pour que cette année à l’étranger demeure « un souvenir positif ». *Mais attention à ne pas tomber dans le piège de garder un lien trop fort avec le pays quitté, ce qui entretient le regret. Barthélémy l’admet : « Avec l’ESN, on reste dans l’euphorie, mais cela maintient une forme de nostalgie. »

Le mal-être persiste ? Repartez !

Si le mal-être persiste au bout de trois ou quatre mois, Nicolas Serres-Cousiné propose une solution drastique : refaire ses valises. Un remède tout trouvé, pour un coach français installé à New-York. « L’année qu’on a passée nous a éloignés parfois encore plus d’une culture qu’on refusait déjà à l’époque. Partir est toujours une fuite, quelque part, mais il s’agit parfois d’une question de survie. »

De nombreux étudiants prennent la décision de rester dans leur pays d’accueil, ou de s’envoler pour une autre expérience internationale. Florence le confirme : « L’Erasmus donne envie de découvrir le monde. » Mais Nicolas Serres-Cousiné va plus loin, en estimant que la vie dans son propre pays peut devenir impossible. « En allant à l’étranger, il n’y a plus les parents, les amis, le poids de la société… On fait face à sa propre solitude et on se trouve soi-même. Parfois, la personne qu’on devient ne correspond pas à la France, et ça ne marche plus. En tout cas, pas pour l’instant. » Le rêve est plus facile hors de chez soi.