Études et politique : comment ils gèrent

No thumbnail
Publié le 31/07/2014 par TRD_import_GuillaumeMollaret ,
La politique ne passionne pas les étudiants, et c’est un sondage Ifop pour letudiant.fr qui a montré qu’ils sont plus nombreux à s’abstenir que le reste de la population (39 % contre 31 %). Certains d’entre eux se sont pourtant engagés en politique et arrivent à conjuguer études et passion. L’Etudiant Trendy est allé à la rencontre de trois conseillères municipales élues suite aux dernières élections de mars pour comprendre leur engagement.

_

_

« Si t’avais été un mec, je t’aurais bien pété la gueule ! » L’engagement politique se paye parfois au prix de menaces. Audrey Lledo, étudiante en 1re année de psychologie à l’université Paul-Valéry de Montpellier, en a fait les frais cet hiver lors d’un blocus de l’université auquel elle s’est publiquement opposée. « Je suis militante du Front national. Je ne l’ai jamais caché. C’était juste une intimidation qui ne fait que renforcer mon engagement » , minore-t-elle en se remémorant l’épisode.

Veiller à bien séparer vie étudiante et activités politiques

Désormais élue de l’opposition à la mairie de Montpellier, son militantisme demeure peu connu « à l’exception des syndicats étudiants… Dans mon université qui est quand même très à gauche, c’est parfois compliqué, sauf avec mes amis bien sûr », confie la jeune étudiante de 19 ans.

Face à Audrey, au sein de ce même conseil municipal, Maud Bodkin (18 ans) siège aux côtés du maire divers gauche de la ville, Philippe Saurel. Conseillère municipale chargée de la démocratie participative, Maud étudie en 2e année de droit à l’université Montpellier 1. Elle fait attention à ne pas mélanger vie à la fac et vie publique. « Personnellement, je cloisonne mes activités. Je fais attention à ne pas trop parler de politique avec mes amis. Avec eux, je me détends ! »

Dans une ville qui compte près de 70.000 étudiants, le défi de Maud et Audrey est avant tout de faire comprendre quelle peut-être leur influence à la mairie. « Je suis aussi élue à l’agglomération. Nous avons promis de baisser le prix du tramway à 1 €, ainsi que de faire baisser le prix des abonnements… Le tout c’est de le faire savoir », plaide Maud. Dans l’opposition, Audrey aura sans doute plus de mal à faire entendre sa voix. Néanmoins, adepte de « la méritocratie », elle aimerait que des « réductions supplémentaires » sur des spectacles ou d’autres prestations de la ville soient accordées à des étudiants qui, par exemple, « auraient obtenus une mention. »

Savoir faire la part des choses et assumer ses choix

Au-delà, des pouvoirs que confèrent la fonction d’élu, Maud Chelvi (22 ans), étudiante en 1re année de droit à l’Université de Nîmes, et conseillère municipale déléguée à la jeunesse de la majorité UMP, insiste sur ses obligations : « Je siège à l’agglomération, au conseil d’administration des Beaux-arts, à la maison de l’emploi, aux conseils d’école… C’est beaucoup de temps, et certains de mes amis ne s’en rendent pas toujours compte. « 

Maud Bodkin avoue ne pas aller à tous les cours en amphi et préfère se consacrer au TD. « Attention, je ne me plains pas, prévient-elle. Je ne suis pas la seule étudiante à travailler et, du reste, la politique n’est pas un métier.  » Maud Chelvi, elle, a rencontré lors de la campagne municipale « d’autres étudiants en droit militant à l’UMP que je ne connaissais pas avant. On a constitué un groupe de travail et on s’aide. Ce qui est sûr, c’est que je ne pourrai pas être étudiante en médecine et conseillère municipale. Les deux activités demandent trop d’implication à mon sens.  » Au sujet de la réussite de ses études, elle aurait d’ailleurs reçu des consignes strictes du maire : « Quand il m’a reçue la première fois, il m’a clairement dit qu’il fallait que je réussisse à la fois mes études et ma mission à la mairie. J’ai compris que je n’avais pas le choix. »

Bien que leurs valeurs politiques qu’elles défendent sont divergentes, les trois étudiantes élues se retrouvent sur un point : « Montrer qu’en politique, sans forcément avoir plus de 50 ans, on peut agir sur le quotidien. »

Enregistrer