Grosse soirée à l’appart… sans fâcher les voisins

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Publié le 06/05/2016 par TRD_import_ClémentineDelignières , Mis à jour le 25/10/2023 par Pauline Fontaine
Anniversaire, crémaillère ou fin des partiels : vous ne ratez pas une occasion de réunir vos amis chez vous pour des fêtes mémorables. Mais le bruit risque aussi de rester gravé dans les souvenirs de vos voisins. Quelles précautions prendre en amont ? Quelles limites respecter ? Comment réparer les pots cassés ?

« On attend quelques minutes avant de sortir, quand on entend les voisins dans le couloir. » Boris et Marine, 22 ans, étudient à Paris. Ils ont emménagé en janvier dans un T2 et n’ont pas tardé à montrer leur nouveau nid à leurs amis. En deux mois, deux fêtes, deux interventions du voisinage, deux soirées interrompues. « Les murs sont très fins !  »

Préparez le terrain

Difficile de concilier bonnes relations dans l’immeuble et envie de réunir ses potes. Rose Koffi connaît bien le sujet : médiatrice à Aix-en-Provence, elle s’occupe aussi de la relation locataire chez un bailleur social (qui gère notamment des logements étudiants). Tout d’abord, elle conseille de bien lire le contrat et le règlement intérieur. « Il peut être demandé d’éviter de fumer sur les balcons. On interdit également les barbecues, même électriques, qui génèrent parfois des nuisances. » En respectant les clauses, vous éviterez d’ajouter d’autres problèmes à celui du bruit.

En outre, pensez à afficher un petit mot, dans le hall de l’immeuble, ou déposez-le dans les boîtes aux lettres des voisins. « On prévient de la date de la fête, avec les horaires. Et on s’excuse d’avance, en soulignant que c’est exceptionnel, précise Rose Koffi. Je connais une petite mamie, qui ne supporte pas le bruit. Chaque fois qu’elle est informée de l’imminence d’une soirée chez les étudiants d’à côté, elle va dormir chez sa fille et revient le dimanche en toute tranquillité. » Dans certains cas, alertez votre bailleur, qui pourra prévenir le référent du bâtiment.

Mettez-vous des limites

Malgré ces précautions, gardez en tête qu’une fête gêne forcément les voisins : jeunes enfants, personnes âgées, personnes qui travaillent le lendemain… S’ils peuvent faire preuve de compréhension pour des événements ponctuels, organisés le week-end, évitez d’en faire une habitude ! Selon Cécile Chevallier, médiatrice à Paris, « tous les quinze jours, ou même une fois par mois, c’est beaucoup. En tant que voisine, j’admettrais très bien une fête par trimestre, mais plus, je le vivrais mal. »

Elle recommande par ailleurs de ne pas se laisser trop emporter par la soirée : « Celui qui invite doit temporiser les choses, prévenir ses invités qu’à partir de minuit il faudra faire moins de bruit et que c’est à cette seule condition qu’ils peuvent faire la fête. » Passé un certain stade, proposez à vos amis de poursuivre en boîte.

Quant au nombre de fêtards, là encore, restez modéré… Rose Koffi raconte : « Dernièrement, dans un petit T2, ils étaient 32 ! Évidemment, cela pose des problèmes. » La limite dépend, bien sûr, de la taille de votre appartement. Toutefois, au-delà de la vingtaine, pensez plutôt à la location d’une salle, avec participation financière de chacun. Histoire d’éviter bien des désagréments.

En cas de dérapage, présentez vos excuses

Si, malgré vos précautions, vous réalisez le lendemain que la soirée a dérapé, il vaut mieux ne pas laisser une mauvaise relation s’installer avec vos voisins. Sonnez à leur porte, pour leur présenter vos excuses – éventuellement en offrant un petit quelque chose.

Dans les cas extrêmes, lorsque le problème semble durable, vous pouvez faire appel à une aide extérieure : « Si l’on voit que l’autre partie reste très en colère, il est préférable de ne pas s’engager là-dedans et de s’adresser à un professionnel, souligne Rose Koffi. Parfois, les bailleurs disposent de médiateurs. À défaut, on peut aussi demander l’intervention d’un conciliateur, à la mairie ou à la maison de justice et du droit. Il essayera de recréer le lien. » Il va de soi qu’on s’engage alors à ne pas retomber dans les excès festifs.

Malgré leurs expériences malheureuses, Boris et Marine essaient de rester vigilants. Ils ne veulent pas cesser d’organiser des soirées chez eux, car « cela coûte plus cher de se retrouver dans des bars ». Mais ils réduisent la fréquence… pour éviter une visite de la police, avec, à la clé, une amende de 68 €. Et, lors du choix de leur prochain appartement, nul doute que l’insonorisation des lieux sera un critère décisif !