Décryptage

Est-ce plus difficile de réussir aux examens quand on est en alternance ?

Par Élodie Raitière, publié le 04 mars 2013
4 min

Entre école et entreprise, le rythme en alternance est soutenu. Connaissances pratiques et théoriques sont à assimiler en parallèle. Qu’en est-il alors de la réussite aux examens ? Dans son guide "Apprentissage, alternance : bien choisir sa formation", aux éditions l'Étudiant, Élodie Raitière nous donne de précieux conseils. Extraits.

Entre le boulot et l'école, attention à ne pas perdre de vue le but final : l'examen. Il faut être particulièrement assidu et bien organisé pour atteindre cet objectif. Grâce à l'alternance, vous aurez sûrement des facilités dans les épreuves pratiques, mais vous aurez moins de temps pour assimiler la théorie.

Des taux de réussite contrastés

Attention, les étudiants de BTS en alternance réussissent un peu moins bien aux examens que les BTS à temps plein. En moyenne, le taux de réussite des BTS est de 76,25% pour les scolaires, contre 70% pour ceux en apprentissage, selon le ministère de l'Éducation nationale.

Et pour cause, pendant les deux années de formation, ils suivent entre 1.100 et 1.600 heures de cours, alors que les étudiants en formation classique étudient le même programme en 1.600 à 2.000 heures.

À l'inverse, les DUT en alternance enregistrent 95% de réussite aux examens, contre 75% pour les étudiants à temps plein.

Ces filières sont plus sélectives, offrent de meilleures conditions de travail car les promotions sont petites et une évaluation souple qui peut intégrer un contrôle continu et un mémoire professionnel.

De manière générale, plus le niveau augmente, plus les étudiants ont de chances de réussir aux examens : un jeune de niveau BTS ou DUT a 76% de chance de réussite alors qu'un étudiant en deuxième année de master obtient son diplôme dans 95% des cas, selon une étude de l'ACFCI (Assemblée des chambres françaises de commerce et d'industriel) réalisée en 2009.

Retrouvez notre classement des BTS par apprentissage.

Mettez toutes les chances de votre côté

En contrat d'apprentissage, vous avez droit à cinq jours de congé pour préparer vos examens. C'est peu, mais c'est mieux qu'en contrat de professionnalisation, où aucun créneau n'est prévu pour les révisions.

fleche-rouge Travaillez régulièrement

Difficile de bachoter quand on étudie en alternance, alors privilégiez la régularité. Vous ne profiterez de la formule que si vous appliquez rapidement en entreprise ce que vous avez étudié en cours, et vice versa.

Si vous êtes dépassé en cours ou au travail, discutez-en immédiatement avec vos professeurs ou votre tuteur en entreprise, ils sont là pour ça. C'est en jouant sur les deux tableaux que vous progresserez rapidement.

fleche-rouge Organisez-vous

Pas évident de se plonger dans un devoir à la maison quand on digère encore sa journée de travail. Le risque de l'alternance au quotidien, c'est de se sentir débordé. Il faudra apprendre à mener plusieurs combats de front !

Faites le point régulièrement sur les différents impératifs fixés par votre école et votre employeur et n'attendez pas le dernier moment pour vous atteler à la tâche.

fleche-rouge Pas d'impasse sur la théorie

Dans certains cursus, en BTS notamment, il vous faudra assimiler autant de notions que ceux qui étudient à temps plein. Vous aurez une sérieuse avance sur eux en ce qui concerne la pratique et la technique.

Mais ne vous reposez pas sur vos lauriers et concentrez vos efforts sur les cours théoriques.

Pas évident de redoubler

Dans le cas où vos résultats scolaires sont insuffisants, vous pouvez redoubler si c'est prévu par votre école, mais vous aurez besoin de l'accord de votre employeur.

fleche-rouge Pourquoi c'est compliqué ?

Si vous devez redoubler, parlez-en au plus vite à votre tuteur dans l'entreprise, car cela implique de facto que votre formation durera un an de plus. Or, ce sera encore à l'entreprise de la payer.

fleche-rouge Que dit la loi ?

Légalement, en cas d'échec à l'examen, le contrat d'apprentissage peut être prolongé pour une durée d'un an maximum par prorogation du contrat initial (article L6222-11 du Code du travail) et un contrat de professionnalisation à durée déterminée peut-être renouvelé une fois.

Mais votre employeur n'est jamais obligé d'accepter. S'il refuse, il faudra rapidement en trouver un autre pour l'année supplémentaire causée par le redoublement.

152213POUR ALLER PLUS LOIN
À découvrir aux éditions l'Etudiant :
"Apprentissage, alternance : bien choisir sa formation", par Élodie Raitière.



Contenus supplémentaires

Partagez sur les réseaux sociaux !