Décryptage

Au secours, j'ai rendu mon brouillon à une épreuve du bac !

Deux semaines dans la vie d'un correcteur- correction copie 3
Pour préserver l'anonymat des candidats, les correcteurs ont pour consigne de ne pas regarder les brouillons. Néanmoins, certains font des exceptions. © Isabelle Dautresme
Par Raphaël Buisson, publié le 16 juin 2017
1 min

Gérer son temps pendant une épreuve du bac, c'est indispensable ! Si on ne peut pas rendre tout son travail au propre, et que l'on glisse son brouillon dans la copie, que font les correcteurs ?

Pris par le temps, Marius, élève en première S dans un lycée parisien, a glissé son brouillon dans sa copie, lors de l'épreuve de français, jeudi 15 juin 2017. "Sur ma copie, je n'ai pu rédiger qu'une quinzaine de lignes sur la soixantaine que comptait mon brouillon. Au moins, sur le brouillon, mon plan est clair et on trouve la substance de mon raisonnement. Même si on y trouve aussi de nombreuses ratures, comme je ne m'attendais pas à devoir le rendre...", justifie-t-il, amer.

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Pour cette première épreuve du bac, le lycéen n'a pas réussi à gérer son temps : "J'ai pris une heure et demie, sur la question du corpus. Pour y répondre, on doit lier tous les textes du corpus, c'est très long à traiter". Mais ce n'est pas la lecture des textes, ni la compréhension du sujet qui lui a posé problème : "Je n'aurais jamais dû écrire mon brouillon ligne par ligne. Cela m'a pris un temps fou, mais j'avais l'impression de devoir bien tout poser par écrit avant la mise au propre à cause de la densité du sujet".

Garder du temps pour mettre au propre

Le brouillon de Marius sera-t-il pris en compte ? "En principe, non !", répond Claire Guéville, enseignante et membre du syndicat SNES-FSU. "Si on utilise des copies standardisées, c'est dans le but de conserver l'anonymat des candidats et de garantir une égalité de traitement." Rendre un brouillon peut menacer le dispositif censé protéger cette égalité.

Malgré cette consigne claire de la part du ministère, il n'est pas impossible de tomber sur un correcteur clément. "Rien n'oblige en soi l'enseignant à corriger un brouillon, assure Claire Guéville, mais certains le font, lorsqu'il est impossible d'évaluer autrement le candidat, faute de rendu au propre."

Marius le sait pour l'année prochaine et les épreuves de terminale. "Je garderai une bonne demi-heure pour la mise au propre."

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