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Bac 2019 : vos copies sont-elles retenues par leurs correcteurs ?

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La rétention des copies du bac toucherait notamment les académies de Créteil, Versailles, Lille, Rouen, Caen et Toulouse. © Fotolia/Imagika
Par Mersiha Nezic, mis à jour le 02 juillet 2019
3 min

108.000 copies du bac 2019 seraient retenues par des correcteurs qui entendent ainsi protester contre la réforme du lycée. Il s'agit surtout de copies de philosophie. La proclamation des résultats, initialement attendue pour le 5 juillet, pourrait être ainsi retardée à la semaine prochaine pour certains candidats.

Connaîtrez-vous vos résultats du bac, vendredi 5 juillet 2019, comme prévu ? Certains correcteurs, censés rendre vos notes avant le mardi 2 juillet à midi ou le soir, "retiendraient" 108.000 copies (sur tout de même quatre millions).

Ces enseignants protestent ainsi contre la réforme du lycée et du bac qui entre en vigueur en 2021. Il s’agit surtout de copies de philosophie, mais aussi d’histoire-géographie et d'épreuves scientifiques. Les académies les plus touchées sont celles de Créteil, Versailles, Lille, Rouen, Caen et Toulouse, selon SNES-FSU, le syndicat majoritaire des enseignants.
Si les notes obtenues par les candidats ne sont pas rentrées aujourd’hui, les jurys ne pourront pas délibérer jeudi, comme prévu, sur tous les dossiers. Selon le ministère de l'Education nationale, les résultats seront bien affichés vendredi mais certains candidats pourraient ne connaitre leurs résultats que la semaine prochaine. Le jour de l'épreuve de philosophie, certains professeurs avaient déjà fait la grève de la surveillance, sans que cela ne perturbe (trop) l'examen.

Pas d'inquiétude pour le ministre

Le ministre, Jean-Michel Blanquer, s'était voulu rassurant lundi. "Chacun aura ses résultats en temps et en heure, personne ne doit prendre la responsabilité d’empêcher le bon fonctionnement du service public", a-t-il déclaré le 1er juillet. Les correcteurs qui ne rentrent pas de notes s’exposent à des "sanctions très graves", précise-t-il.

"Le ministre utilise l’autoritarisme, le bâton, la menace de la sanction mais les collègues sont déterminés, commente Frédérique Rollet, secrétaire générale du SNES-FSU. Ils se sont lancés dans cette action parce qu’ils ne se sentent pas écoutés malgré de nombreux actes menés contre la réforme, comme la manifestation nationale en mai 2019 ou des grèves."

La rétention des notes vise ainsi à inciter le ministère à rouvrir des négociations sur les réformes du lycée et du bac. Une réforme qui va "aggraver les inégalités, mettre en place des programmes infaisables, des enseignements de spécialités très divers, avec des emplois du temps qui s’annoncent compliqués", estime Frédérique Rollet. Dès la rentrée 2019, les élèves de première testeront le "nouveau bac".

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