Boîte à outils

Bac ES : le redoublement volontaire en fin de 1re, une bonne idée ?

publié le 26 juillet 2013
1 min

Dans quels cas faut-il envisager un redoublement volontaire en classe de première, année charnière dans votre orientation ? Mieux vaut bien mesurer toutes les conséquences que cela impliquera pour vos études supérieures avant de prendre votre décision. Nos conseils, extraits du guide Que faire avec un bac ES ?, de Bruno Magliulo.


Dans quel cas envisager un redoublement volontaire ? Pour Gérard Bosquier, professeur de sciences économiques et sociales au lycée Jacques-Audiberti d'Antibes, la réponse est loin d'être évidente : "Le redoublement dépend avant tout de la situation de chacun. Il m'arrive, en tant que professeur principal, de proposer un redoublement volontaire, comme il arrive que des parents, voire un élève, me le demandent. Dans tous les cas, je n'ai aucune réponse a priori : il faut commencer par faire un bilan très fouillé de la situation de l'élève, et examiner le pour et le contre. Une certitude à mes yeux : ce n'est pas une décision anodine, ne serait-ce que parce que cela 'coûte' un an d'études secondaires en plus, et que cela représente quand même une sanction pour insuffisance de résultats, plus ou moins facile à vivre. Et surtout, dans un nombre significatif de cas, le redoublement ne sert à rien, ou à pas grand-chose, voire tire certains élèves vers le bas !"

Un principe de base : un redoublement ne peut pas être imposé en fin de première

La règle est la même pour tous : il est interdit d'imposer un redoublement en fin de première. En tout cas dans le cadre de l'Éducation nationale, car si vous êtes scolarisé dans un établissement privé hors contrat, il peut en aller autrement. Pour le dire d'une façon différente, vous disposez du droit de recourir aux services du rectorat ou de l'inspection académique si les responsables de votre établissement deviennent insistants quant à votre redoublement.

Toutefois, si les professeurs n'ont pas le droit d'imposer un redoublement en fin de première, ils ont celui de le proposer. De son côté, la famille peut aussi prendre l'initiative de demander au conseil de classe de prendre une telle décision. Deux grands motifs sont le plus fréquemment évoqués : la nécessité de compenser une année de première que l'on estime ratée et la volonté d'opérer une réorientation vers un autre bac.


Quand l'entrée dans le supérieur se fait sur concours

Si la sélection se passe sur concours, l'important est surtout d'être bon au moment des épreuves, qui se déroulent généralement au printemps de l'année de classe de terminale.

Si l'élève, après une première "moyenne", arrive à "mettre le turbo", il peut avoir le niveau pour réussir les épreuves du concours. Dans ce cas, un redoublement volontaire n'est pas forcément nécessaire. À la limite, il vaut alors mieux redoubler sa terminale, ou se représenter au concours niveau bac quand on est parvenu à bac+1.

En revanche, si les handicaps accumulés durant l'année de première sont trop importants, il y a fort à parier que l'élève ne parviendra pas, durant l'année de terminale, à se remettre au niveau requis pour prétendre réussir des concours. Un redoublement volontaire peut alors prendre tout son sens.


Quand l'entrée dans le supérieur se fait sur dossier

Le mode de sélection sur dossier est dominant : classes préparatoires, IUT, STS, certaines écoles et quelques filières universitaires. Il vous sera demandé de présenter les copies des bulletins scolaires de terminale bien sûr mais aussi ceux de première. Dans ce cas, une année de première ratée pèsera de façon plus ou moins négative.

Le point de vue d'Élisabeth Corre-Teyssier, professeur de SES au lycée Fénelon de Clermont-Ferrand, est clair : "Lorsqu'un élève de première manifeste l'ambition de demander son admission dans une filière postbac sélective et que ses résultats ne sont pas à la hauteur, je conseille fréquemment à la famille un redoublement volontaire. Cela donne la possibilité, lorsque l'établissement recrute sur dossier, d'effacer les mauvais bulletins scolaires de cette première au profit des suivants.

L'élève a alors de meilleures chances d'être admis plus tard dans la filière de ses rêves. Cela permet également, lorsque la sélection se fait sur concours, de ne pas entrer en terminale avec des lacunes non rattrapables."


Le redoublement ne marche pas à tous les coups

On considère habituellement que, pour qu'un redoublement soit réussi, il faut que l'élève obtienne au moins un point et demi sur vingt de moyenne en plus. Or, moins d'un redoublant sur trois y parvient. Ce chiffre est tellement modeste qu'il y a de plus en plus d'élèves qui préfèrent passer dans la classe supérieure. De leur côté, les équipes enseignantes mettent en œuvre, pour les plus fragiles, une pédagogie reposant sur un accompagnement personnalisé.

 

152101POUR ALLER PLUS LOIN
À découvrir aux éditions l'Etudiant :
"Que faire avec un bac ES", par Bruno Magliulo.

Vous aimerez aussi

Contenus supplémentaires

Partagez sur les réseaux sociaux !