Reportage

Bac pro 2018 : fin du match après l'histoire-géo, les "joueurs" sont confiants

Fin du match pour les lycéens en bac pro du lycée René-Cassin, à Paris, après l'histoire-géo.
Fin du match pour les lycéens en bac pro du lycée René-Cassin, à Paris, après l'histoire-géo. © Mark Samba
Par Mark Samba, publié le 19 juin 2018
3 min

Des cris, des blagues et des bousculades au soleil. Lundi 18 juin 2018, devant le lycée professionnel René-Cassin, à Paris XVIe, le match est terminé. Les candidats peuvent se relâcher après l'épreuve d’histoire-géo. Avec le sourire pour certains, un brin de philosophie pour d’autres, façon Nelson Mandela : "Je ne perds jamais : je gagne ou j'apprends".

Au lycée professionnel René-Cassin, à Paris XVIe, on le répète aux lycéens : pour battre des records, il faut soigner la préparation. Et la consigne s'applique à la lettre. "On a bien étudié pendant toute l’année, les sujets n'étaient pas trop difficiles… Franchement, je suis confiant", se rassure Dilan, la feuille du match encore dans la main, après l'épreuve terminale d'histoire-géographie. Il calcule : "Demain, on a deux épreuves à coefficient 1, donc ça va aller. Mais mercredi, on a notre épreuve de commerce coefficient 4. C’est là qu’il va falloir assurer !".

Maysa, sur le banc, légèrement à l’écart, pense elle aussi avoir rempli son contrat : "Honnêtement, je m’attendais à plus dur. En histoire, le sujet sur la décolonisation de l’Algérie, je le maîtrisais bien. En géographie, j’ai pris le sujet sur Paris. J’avais plus de choses à dire que sur le tourisme à Mayotte !".

Avec Hassan*, le tracé jusqu’au diplôme national ressemble plus à un 400 mètres haies qu'à une promenade de santé. Déjà redoublant, il semble, à la sortie de l’épreuve, avoir repris son souffle, prêt à réussir son finish : "L’année dernière, je n’allais vraiment pas en cours. Mais cette année, je suis venu, j’ai suivi, j’ai écouté en classe… Je pense qu'il y a vraiment moyen que je l’ai cette fois". Au lycée René-Cassin, le taux de réussite au bac s'élève à 66 % pour 274 élèves dans sa filière professionnelle. Un surveillant, hors jeu, garde la porte de l’établissement. Il note "un taux d’absentéisme qui crève le plafond", ce qui justifie en partie selon lui, les résultats au tableau d’affichage.

Pour beaucoup de lycéens, le chemin vers l'avenir est cadré : droit aux études supérieures. Le but ? Un bac+2 dans la lunette. Et ici, pas question de dribbler avec la filière généraliste. "Nous, on a des stages depuis la seconde. Quand on arrive au travail, on est mieux préparé, moins stressé que nos copains en voie générale au lycée d’à côté…", appuie-t-il. Plus loin, trois candidats, visiblement au repos, confirment : "Je ne vois pas pourquoi on parle du bac général plus que du nôtre. Parce que nous, c’est sûr, on va beaucoup moins galérer qu'eux pour trouver du travail ! On pèse dans le game !".

* Le prénom a été modifié.

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