Comment sont choisis les sujets du bac ?

Cette semaine, vous allez plancher sur les sujets des épreuves du bac, en philosophie et dans vos deux spécialités. Mais saviez-vous que les sujets sont choisis plusieurs mois avant les épreuves ?
Le choix des sujets du bac est un travail au long cours. Plusieurs mois de réflexions entre inspecteurs de l’Éducation nationale et professeurs sont nécessaires pour déterminer ceux sur lesquels plancheront les élèves de terminale au mois de juin.
Pour l'Etudiant, Brigitte Esteve-Bellebeau, inspectrice pédagogique régionale de philosophie au sein de l’académie de Poitiers, détaille toutes les étapes d’élaboration des sujets du bac.
Premières réflexions pendant l’été
Dès le mois de juin, soit un an avant le bac, le pilotage des sujets est réparti entre quelques académies. Toutes ne travailleront pas à l’élaboration de tous les sujets. Certaines seront chargées de travailler sur ceux de maths, d’autres sur ceux de philo, de physique-chimie, etc. "On choisit une équipe de professeurs expérimentés qui seront coordonnés par un inspecteur. Ensemble, ils forment une commission d’élaboration des sujets", précise Brigitte Esteve-Bellebeau.
Durant tout l’été, ces commissions vont commencer à réfléchir sur les sujets. Par exemple en philosophie, la période estivale est l’occasion de rechercher les textes qui pourraient faire l’objet de l’explication de texte le jour du bac. "Les professeurs sont répartis pour rechercher des textes dans les différentes périodes au programme : antiquité, médiévale, époque moderne et contemporaine. Et même chose pour les sujets de dissertation. Certains professeurs y travaillent en y intégrant des notions du programme", indique Brigitte Esteve-Bellebeau.
De septembre à décembre : sélection des sujets
À la rentrée et pendant trois mois, le plus dur reste à faire. Les commissions doivent trier les propositions de textes et de sujets pour ne conserver que les meilleures. "Il faut s’assurer que les sujets soient suffisamment explicites pour les élèves", explique Brigitte Esteve-Bellebeau. Autrement dit, les commissions s’assurent que les sujets ou textes choisis ne sont pas trop simples ni trop complexes.
Un travail fastidieux et difficile selon l’inspectrice. En philosophie, "sur 10 textes présélectionnés, 7 passent à la poubelle". Un tri drastique qui se fait après "des journées passées à lire les textes et à l’issue de discussions collégiales".
De décembre à janvier : les sujets sont testés
Lorsque ce gros travail de sélection est achevé, des professeurs extérieurs aux commissions testent les sujets. Leur objectif est de répondre à quelques questions : est-ce que le sujet est traitable par un élève ? Si ce n’est pas le cas, pour quelle raison est-il trop complexe ? Peut-on le modifier pour le rendre plus accessible ?
À l’issue de ces tests, "les sujets peuvent soit être abandonnés soit modifiés", précise Brigitte Esteve-Bellebeau. Les groupes de concepteurs se réunissent une dernière fois avec pour objectif de recomposer les maquettes des sujets en fonction des retours faits par les enseignants-testeurs.
Dernière ligne droite en février
Une commission restreinte vient achever le travail des commissions d’élaboration de sujets en présence de l’inspecteur général en charge de l’académie. Tous les sujets sont rebalayés par cette commission et parfois des modifications sont encore apportées.
Vient ensuite la dernière étape. Le recteur ou la rectrice valide les sujets, ou pas. "Il peut arriver qu'un intitulé soit changé, par exemple, souvent pour des questions d’accessibilité", indique Brigitte Esteve-Bellebeau.
Vous l’aurez compris, les sujets que vous découvrez le jour des épreuves ont été réfléchis plusieurs mois à l’avance. Entre la validation définitive et leur révélation, ils sont imprimés et conservés de manière sécurisée. Ce n’est qu’une semaine avant les épreuves qu’ils seront acheminés vers les lycées centres d’examen et de nouveau gardés précieusement à l'abri de regards indiscrets jusqu’au jour J.