Bac STI2D 2015: sujet et le corrigé de Philosophie- sujet 3

Philosophie
Terminale STI2D / STD2A

Le sujet de Philosophie sujet 3 :
 

La règle par où nous nous conduisons communément en nos raisonnements, est que les objets dont nous n'avons pas l'expérience ressemblent à ceux dont nous l'avons ; que ce que nous avons vu être le plus ordinaire est toujours le plus probable ; et que, lorsqu'il y a opposition des arguments, nous devons donner la préférence à ceux qui se fondent sur le plus grand nombre d'observations passées. Mais quoique, en procédant selon cette règle, nous rejetions promptement tout fait insolite et incroyable à un degré ordinaire, pourtant, en avançant davantage, l'esprit n'observe pas toujours la même règle : lorsque quelque chose est affirmé de suprêmement absurde et miraculeux, il admet d'autant plus promptement un tel fait, en raison de la circonstance même qui devrait en détruire l'autorité. La passion de surprise et d'émerveillement qui produit des miracles, étant une agréable émotion, produit une tendance sensible à croire aux événements d'où elle dérive

HUME, Enquête sur l'entendement humain (1748)


Pour expliquer ce texte, vous répondrez aux questions suivantes, qui sont destinées principalement à guider votre rédaction. Elles ne sont pas indépendantes les unes des autres et demandent que le texte soit d'abord étudié dans son ensemble.
1. Donner la thèse du texte et les étapes de son argumentation. 2. a) Expliquer : « nous devons donner la préférence à ceux qui se fondent sur le
plus grand nombre d'observations passées ».
b) Expliquer : « il admet d'autant plus promptement un tel fait, en raison de la circonstance même qui devrait en détruire l'autorité ».
3. La force d'une croyance se fonde-t-elle nécessairement sur l'expérience ?



Le corrigé de Philosophie sujet 3 :
 

Explication d'un texte de Hume, Enquête sur l'entendement humain.

1. L'expérience peut-elle à la fois être à l'origine de nos raisonnements et de nos

croyances ? Pour répondre à cette question l'auteur envisage dans un premier temps

la règle commune qui nous permet de raisonner : nos raisonnements sont fondés sur

des expériences et sur des rapprochements avec nos expériences passées ( lignes 1 à

5). Puis il montre que procéder selon cette règle de raisonnement c'est rejeter l"

insolite et l'incroyable", ce qui n'est pas toujours le cas ( lignes 5 à 10). Enfin, l'auteur

affirme que l'expérience, lorsqu'il s'agit d'une passion, peut fonder une croyance dont

la force n'est pas mise en question par la raison. Ainsi l'auteur affirme, à l'inverse des

philosophes rationalistes, que l'expérience est la source de toutes nos connaissances,

la sensation est l'unique cause de nos idées qui sont comme des copies, dans notre

esprit de ce que nous percevons ou ce que nous avons perçu.

2. " nous devons donner la préférence à ceux qui se fondent sur le plus grand nombre

d'observations passées. " Il s'agit pour l'auteur d'expliquer l'origine de nos

raisonnements. Ils sont habituellement fondés sur l'expérience, sur des observations,

c'est-à-dire ce que nous livrent nos cinq sens. Or, la sensation n'est pas toujours

actuelle lorsque nous devons argumenter sur des faits, nous devons donc recourir à la

mémoire, autre faculté sensible qui nous permet d'associer des images. Il faut noter ici

le rôle de la raison qui est de choisir, parmi les observations, de donner la préférence à

celles qui permettent de construire l'argumentation. L'expérience a donc en ce sens un

rôle fondamental dans l'origine de nos idées et de nos raisonnements, même si c'est la

raison qui trie, choisit et penche d'un côté ou d'un autre pour préférer certaines

observations passées et par rapprochement de faits, construire une argumentation.

"il admet d'autant plus promptement un tel fait, en raison de la circonstance même qui

devrait en détruire l'autorité." C'est le paradoxe de l'esprit humain de ne pas toujours

observer la même règle pour construire un raisonnement. S'il est vrai que penser

consiste à rapprocher des faits connus par expérience, il existe des pensées non

rationnelles qui viennent, nous dira l'auteur, de certaines passions si fortes qu'elles

produisent des croyances au lieu d'arguments raisonnés. Or, cela vient du fait que

l'esprit admet, c'est à dire adhère, sans réflexion, sans recul à certains faits. Au lieu de

rejeter un fait insolite et incroyable, un fait que nous ne comprenons pas et qui

cependant nous touche voire nous procure un certain plaisir, nous l'acceptons comme

quelque chose d'exceptionnel, de miraculeux. Ce que veut dire l'auteur, c'est que nous

nous contredisons nous mêmes en croyant en ce fait au nom même de ce qui devrait

nous permettre de le rejeter : l'autorité de la raison. Cela nous permet de comprendre

que l'expérience peut à la fois fonder un raisonnement mais aussi une croyance en ce

qui est absurde ou miraculeux.

3. La raison ne peut rien contre la passion nous dit Hume, car l'esprit applique la même

règle lorsqu'il s'agit de construire un raisonnement à partir de faits observés ou de faits

" insolites et incroyables " : la raison se fonde elle même sur l'expérience. Mais alors

on peut se demander d'où vient la force d'une croyance ? Vient elle nécessairement

d'une expérience ce qui ferait de cette dernière la source de nos illusions ? Mais alors

comment éliminer cette croyance qui comme une force est tenace et emprisonne notre

esprit ? Faut il se débarrasser de notre sensibilité et s'en remettre à l'usage de la seule

raison ? (Plan possible pour cet essai)

• La croyance se fonde sur l'expérience.

• La force de la croyance tient aux passions et à la satisfaction qu'elles nous procurent

• La raison peut elle lutter contre la croyance ?

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