Des territoires inégalement intégrés dans la mondialisation

Géographie
Histoire
Terminale S (avant réforme bac 2021)

Des territoires inégalement intégrés dans la mondialisation



Objectifs de ce chapitre

  • Comprendre que les territoires du monde sont très inégalement intégrés aux réseaux d’échanges ;
  • Comprendre que cette intégration aux échanges entraîne une hiérarchie des territoires, constamment en recomposition ;
  • Bien percevoir l’importance d’une analyse à toutes les échelles : au sein d’une ville, un quartier peut être très intégré à la mondialisation alors qu’un autre est quasiment exclu des échanges.

 

Rappel

Un phénomène géographique peut être analysé à plusieurs échelles. Celles-ci fonctionnent comme une série de zooms. On parle principalement de trois niveaux : mondial, régional (au sens de continental) et local (cela peut être au niveau d’une ville, mais aussi plus resserré, un quartier par exemple).

 

Problématique

Quelle typologie des territoires peut-on établir en fonction de leur inégale intégration à la mondialisation ?

 

1. Les pôles et espaces majeurs de la mondialisation

Quelles sont les caractéristiques des territoires moteurs de la mondialisation ?

 

  • À l’échelle mondiale
  • La mondialisation est d’abord le fait des acteurs des territoires qui composent les aires de puissance majeures de la planète. L’Amérique du Nord, L’Europe occidentale et L’Asie orientale forment depuis les années 1990 une Triade qui domine les échanges mondiaux dans tous les domaines et produit les modèles politiques, économiques, sociaux et culturels qui se diffusent ensuite au reste de la planète. C’est là que se concentrent les centres de commandement de l’économie mondiale, les emplois les plus qualifiés et les marchés de consommation les plus importants.
  • Cette organisation évolue de plus en plus vers une multipolarité, du fait de l’intégration progressive et rapide des pays émergents. Cette notion est apparue à partir des années 1980 pour désigner les pays connaissant une croissance économique rapide accompagnée d’un processus d’industrialisation. Leur place est demeurée secondaire jusqu’aux années 2000, mais leur affirmation est de plus en plus forte, avec une part grandissante dans la croissance et les échanges mondiaux, et des investissements dans les secteurs économiques les plus dynamiques (hautes technologies, par exemple). Les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) apparaissent donc comme les futures grandes puissances de la planète. Ils sont suivis par une dizaine d’autres pays : Mexique, Turquie, Indonésie, Nigeria, Philippines, Thaïlande, Vietnam, Tunisie, Égypte, Venezuela, Iran.

 

  • Aux échelles régionales et locales
  • La mondialisation renforce la littoralisation des activités : les façades maritimes des aires de puissance sont devenues des territoires majeurs des échanges. En effet, 90 % des échanges économiques mondiaux se font par la mer. Les grands ports à conteneurs (comme Shanghai ou Rotterdam) sont des pôles d’échanges multimodaux à partir desquels les marchandises sont distribuées dans les terres. Les industries et les grandes métropoles se concentrent à proximité.
  • La mondialisation renforce surtout la métropolisation, c’est-à-dire la concentration des décisions dans des villes qui rassemblent des fonctions de commandement économique, politique et culturel. Quelques villes ont des fonctions de commandement qui ont un impact à l’échelle planétaire, on les appelle les « villes mondiales ». Elles sont principalement localisées dans les pays de la Triade (New York, Londres), mais les métropoles des pays émergents les concurrencent de plus en plus (Shanghai, Dubaï, Bombay). Les métropoles échangent entre elles en réseaux : on parle de mégalopoles à l’échelle régionale et d’archipel métropolitain mondial.
  • Au sein de ces façades maritimes et de ces métropoles, certains espaces sont particulièrement intégrés aux échanges, comme les CBD (quartiers d’affaires), mais aussi les quartiers d’habitation ou de loisirs destinés à des classes moyennes supérieures dont le mode de vie est mondialisé.

 

Ne pas confondre

  • Métropole : grande ville qui concentre des fonctions de commandement économique, politique et culturel ;
  • Mégapole : ville très peuplée ;
  • Mégalopole : ensemble formé par plusieurs métropoles proches et fonctionnant en réseaux.

 

 

2. Des territoires et des sociétés en marge

Quelles sont les caractéristiques des territoires qui restent en marge des échanges mondiaux ?

 

  • Ces espaces participent moins aux flux d’échanges mondiaux.
  • Ce sont des territoires caractérisés par une économie plus informelle et plus centrée sur une agriculture de subsistance. Le niveau de développement y est faible, avec des infrastructures sanitaires et éducatives insuffisantes.
  • Ces territoires sont plus sensibles aux aléas naturels (tsunami, tempête), économiques (hausse des prix des matières premières) ou géopolitiques (conflits).

 

  • Leur participation aux échanges mondiaux n’est cependant pas inexistante.
    • Ils sont de plus en plus reliés par les réseaux de télécommunication, notamment l’Internet et les mobiles.
    • Les flux financiers avec des pays plus riches se font par l’intermédiaire de l’aide publique au développement, des ONG et des flux financiers, et surtout des envois réalisés par les familles immigrées dans leur pays d’origine.
    • Ces pays sont émetteurs de flux migratoires et parfois récepteurs de flux touristiques.

 

  • La marginalisation est liée à une combinaison de facteurs.
  • Le manque d’infrastructures de transports est déterminant, et peut être renforcé par la distance aux réseaux de la mondialisation (pays enclavés sans accès à la mer : Bolivie, Niger, Tchad, Afghanistan).
  • Les facteurs politiques sont déterminants : instabilité, conflits, régimes autoritaires ou prônant l’isolement, États rentiers, entravent le développement économique et social et les échanges. Ils aggravent les contraintes naturelles (climat aride, par exemple) qui ne sont jamais responsables des difficultés de la population en elles-mêmes (les famines sont toujours politiques).
  • Les territoires concernés se situent principalement en Afrique sahélienne, Amérique andine et Asie centrale. Mais tous les endroits du monde, y compris dans les pays les plus intégrés, comptent des territoires en marge.
  • Les campagnes sont généralement moins intégrées aux échanges, exceptées pour les grandes régions de production agricole
  • Certaines régions sont isolées (Amazonie, Russie intérieure, Mezzogiorno italien), les anciens pôles miniers et industriels des pays du Nord (en Europe, à Détroit), les quartiers pauvres de toutes les grandes villes, au Nord comme au Sud.

 

Pour l’examen

  • L’analyse d’un ou deux documents (cartes, textes, images…) peut être demandée, ainsi qu’une composition ou un croquis : l’inégale intégration des territoires dans la mondialisation.
  • Dans une composition, des petits schémas très simples sur des exemples locaux seront valorisés (à construire avec votre manuel). À chaque fois, pensez à rappeler dans le titre la question de l’intégration/marginalisation (ex : Shanghai : une ville intégrée à la mondialisation ou au contraire La Bolivie : un espace en marge de la mondialisation).
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cr7 publié le 20/11/2015

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