Crises aux USA : les années 1960-1970
I have a dream
discours de Martin Luther King à Washington le 28 août 1963
"Il y a un siècle de cela, un grand américain qui nous couvre aujourd'hui de son ombre symbolique signait notre acte d'émancipation.
Mais cent ans ont passé et le Noir n'est pas encore libre. Cent ans ont passé et l'existence du Noir est toujours tristement entravée par les liens de la ségrégation, les chaînes de la discrimination.(...) Cent ans ont passé et le Noir vit encore sur l'île de la pauvreté, au milieu d'un vaste océan de prospérité matérielle. Cent ans ont passé et le Noir languit toujours dans les marges de la société américaine et se trouve en exil dans son propre pays. (...)
Je rêve qu'un jour, cette nation se lèvera et vivra selon le véritable sens de sa foi politique. Nous tenons ces vérités pour évidentes que les hommes sont créés égaux. Je rêve qu'un jour, sur les collines rouges de Géorgie, les fils d'anciens esclaves et les fils d'anciens propriétaires d'esclaves s'attableront ensemble à la table de la fraternité. Je rêve qu'un jour, mes quatre jeunes enfants vivront dans une nation où ils ne seront pas jugés d'après la couleur de leur peau, mais d'après leur caractère."
Déclaration de Richard Nixon sur la convertibilité du dollar (extraits)
15 août 1971
"J'ai donné l'instruction à M. John Connally, secrétaire au Trésor, de suspendre temporairement la convertibilité du dollar en or. Que signifie pour vous cette mesure ? Si vous êtes dans l'écrasante majorité qui achète américain, des produits fabriqués en Amérique, votre dollar aura exactement la même valeur demain qu'aujourd'hui. Notre souci principal est le travailleur américain et la concurrence loyale dans le monde entier.
A nos amis à l'étranger, je donne l'assurance suivante : l'Amérique a toujours été et continuera d'être un partenaire soucieux de l'avenir et digne de confiance.
Je suis fermement décidé à ce que le dollar ne soit plus jamais un otage aux mains des spéculateurs internationaux. Nous devons protéger la position du dollar américain en tant que pilier de la stabilité monétaire dans le monde.
A la fin de la deuxième guerre mondiale, les économies des principales nations industrielles d'Europe et d'Asie étaient saccagées. Pour les aider à se remettre sur pied et à protéger leur liberté, les Etats-Unis leur ont fourni 143 milliards de dollars au titre de l'aide à l'étranger. Il nous appartenait de le faire.
Aujourd'hui, en grande partie grâce à notre aide, elles ont retrouvé leur dynamisme et sont devenues de fortes concurrentes. A présent qu'elles sont économiquement puissantes, le moment est venu pour qu'elles portent leur part équitable du fardeau pour la défense de la liberté de par le monde.
Le moment est arrivé pour que les taux de change soient rectifiés et pour que les principales nations se fassent concurrence sur un pied d'égalité. il n'y a plus de raison que les Etats-Unis luttent avec une main attachée derrière le dos. Alors que la menace de la guerre s'estompe, le défi de la concurrence pacifique se précise.
Cette concurrence est la bienvenue car l'Amérique est à son mieux quand elle est appelée à lutter. Aucune nation n' a rien à craindre de notre concurrence car nous entraînons nos concurrents vers de nouveaux sommets à conquérir pour leurs propres peuples (...)."
Source : B. Phan (dir.), le système monétaire international, Paris, 1990.
- Des extraits en anglais :
http://www.gold.org/value/reserve_asset/history/monetary_history/vol3/1971aug15.html
http://www.gold.org/value/reserve_asset/history/monetary_history/vol3/1971aug15.html

http://www.nixonfoundation.org/Research_Center/1971_pdf_files/1971_0264.pdf
La crise de confiance américaine en 1979
"Je vais évoquer devant vous, d'emblée, la grave menace qui pèse sur la démocratie américaine. (...) C'est une crise de confiance. (...) Nous avons toujours cru que la vie que connaîtraient nos enfants serait meilleure que la nôtre. Notre peuple est en train de perdre cette confiance. (...)
Pour la première fois dans l'histoire de notre pays, il se trouve, dans notre peuple, une majorité pour croire que les cinq prochaines années seront pires que les cinq années qui viennent de s'écouler.
Les deux-tiers de nos concitoyens ne se dérangent même pas pour voter.
La productivité des travailleurs américains accuse une baisse indubitable et les habitants des Etats-Unis manifestent moins que les autres peuples du monde occidental la volonté d'économiser pour assurer leur avenir. (...)
Nous étions persuadés que notre nation était soumise à la loi du bulletin de vote, et non à celle des balles - jusqu'au jour où John Kennedy, puis Robert Kennedy et Martin Luther King ont été assassinés.
On nous avait appris que nos armées étaient invincibles et que nos causes étaient toujours justes - et puis nous avons enduré le drame du Viêt-nam.
Nous considérions la Présidence comme le symbole même de l'honneur - jusqu'à ce que nous secoue l'affaire du Watergate.
Nous nous souvenons du temps où l'expression "solide comme un dollar" traduisait l'idée même de la confiance - jusqu'à ce que six ans d'inflation commencent à réduire la valeur de notre monnaie et de nos économies.
Nous pensions que les ressources de notre nation étaient illimitées - et voilà qu'en 1979, nous avons dû affronter la dépendance grandissante dans laquelle nous plaçaient nos achats de pétrole étranger.
Ces blessures sont encore très profondes. Elles ne se sont jamais cicatrisées."
Discours télévisé du président J. Carter, 15 juillet 1979.
Cité dans "Histoire Terminale", éditions Magnard, 1998, p. 221
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