Boîte à outils

EGALITE ET EQUITE

Icon-SES
Icon-SES © Adobe Stock
Par La cellule contenu de l’Etudiant, publié le 10 mars 2009
1 min

La question du couple égalité/équité, si elle n'est pas nouvelle, est d'une brûlante actualité (minorités, réussite scolaire...).

Economie - Bac ES

EGALITE ET EQUITE

Thème du programme : inégalités, conflits et cohésion sociale.
La question du couple égalité/équité, si elle n'est pas nouvelle, est d'une brûlante actualité (minorités, réussite scolaire...). Cette problématique est autant sociale qu'économique, tant il y a des effets interdépendants entre le point de vue sociologique et l'économique. Montrons d'abord l'idéal politique de l'égalité au sens où on peut l'entendre en France, soit un idéal républicain issu de 1789 avant d'évoquer le débat égalité/équité dans ce qu'il a de plus actuel.

I. L'idéal politique de l'égalité

  • Alors que l'ancien régime inscrivait l'inégalité par la naissance, l'idéal démocratique proclame les individus libres et égaux en droits.

  • Il serait nécessaire de faire appel aux fondements (et auteurs) philosophiques car évoquer l'égalité implique la notion de liberté. Ainsi la quête de l'égalité est-elle compatible avec celle de la liberté (des individus)? En ce sens, la volonté d'égalitarisme utopique est, pour Tocqueville par exemple, un danger pour les libertés fondamentales. A ce niveau, on peut dire que le débat est encore bien vivant.

  • La notion d'égalité se confond plutôt avec les concepts d'égalité des chances et de justice sociale.

  • Il y a une dynamique égalisatrice des conditions que l'on peut analyser à deux niveaux (en régime démocratique) :
    > L'égalité des droits inscrite dans les textes (par exemple en 1789) ne s'incrit que bien plus tard dans les faits (et grâce à de nouveaux textes comme par exemple le droit de vote des femmes en 1944).
    > Il peut y avoir une « course » à l'égalité de par les transformations sociales et les pressions de groupes divers (ex : droit au mariage des homosexuels).

  • Les droits économiques et sociaux mis en place par les Etats-Providence sont des instruments de correction des inégalités de situation.

II. Egalité – Equité – Efficacité

  • L'équité est un principe de justice distributive alors que l'égalité est un principe de justice commutative (Aristote). On peut illustrer cela avec les allocations sociales : certaines sont attribuées de façon strictement égalitaire quelque soit le revenu des personnes alors que d'autres sont soumises à conditions de revenus. Autre exemple, mettre en place une voie d'accès parallèle à Sciences Po Paris pour les élèves de ZEP correspond à un objectif d'équité.

  • John Rawls dans Théorie de la justice (1971) concilie liberté et équité. Les inégalités sont tolérables à condition que tous bénéficient d'une égalité des chances pour accéder à des positions plus favorables. Pour faire court, des inégalités peuvent être bénéfiques aux plus défavorisés. De ce point de vue, la discrimination positive (à l'américaine par exemple) entre dans ce cadre. En France, la loi sur la parité électorale illustre cet objectif d'équité.

  • Ce principe entre en conflit avec l'idéal républicain et méritocratrique français (ex : le concours administratif).

  • La question de l'efficacité se pose autant pour l'égalité que pour l'équité. Une vision ultra-libérale (Hayek) dénonce l'égalitarisme qui perturbe la loi du marché. Mais pour Hayek (et pour faire très court), la liberté prime et la justice sociale est un mirage. Dans cette idée, c'est la prospérité qui doit améliorer le sort des plus défavorisés et non l'action de l'Etat.

  • De même il y a des effets pervers à la justice redistributive qui peut réduire les incitations (à travailler, à gagner plus d'argent...). Ainsi, on a accusé le RMI (+ allocations diverses) par exemple d'être une trappe à inactivité (et à pauvreté) dans la mesure où le gain espéré dans la reprise d'un travail est trop faible par rapport à la situation d'inactivité.

  • Jusqu'à preuve du contraire, le maintien, voire l'accroissement, des inégalités a, en tous cas, fait preuve de son inefficacité !

  • Une vision plus keynésienne, pour ne pas dire de gauche, montre au contraire que la réduction des inégalités (économiques et sociales) est efficace en termes de croissance (par la consommation).

J. Calatayud
Agrégé d'économie et gestion

Vous aimerez aussi

Contenus supplémentaires

Partagez sur les réseaux sociaux !