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ENJEUX ET CONFLITS DANS LE MONDE DEPUIS 1989

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Par La cellule contenu de l’Etudiant, publié le 20 février 2017
7 min

Problématique générale : Quelle est la nature des rivalités et des conflits dans le monde contemporain ? Sur quels territoires se développent-ils ?

I. UN « NOUVEL ORDRE MONDIAL » ?

La disparition de l’URSS en 1991 a entraîné la fin de la guerre froide et de l’organisation bipolaire qui dominait la scène internationale depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Certains ont pensé que la fin des rivalités idéologiques se traduirait par une prédominance des rivalités économiques. C’est l’idée d’un monde pacifié par l’intensification des échanges (Francis Fukuyama).
Or, aujourd’hui les rivalités entre les puissances sont nombreuses et de plusieurs natures : politique, militaire, économique.

A. La fin de la guerre froide : d’un monde bipolaire à un monde unipolaire

La géopolitique, c’est-à-dire l’étude des rapports de pouvoir entre les puissances, se redéfinit. Les États-Unis deviennent la seule superpuissance après la disparition de l’URSS. Leur pouvoir économique, leur force militaire et leur influence culturelle leur assurent un rayonnement planétaire.
Sur le plan économique, leur influence est décisive à travers les institutions internationales comme la Banque mondiale, le FMI (Fonds monétaire international) ou l’OMC (l’Organisation mondiale du commerce). L’appareil militaire des États-Unis est sans équivalent dans le monde. On peut ajouter à cela la prédominance culturelle des États-Unis (diffusion de l’anglais, de la culture et des modes de consommation américains).

Ils se posent comme le « gendarme du monde ». En 1991, avec l’accord de l’ONU, ils prennent la tête d’une coalition de 29 pays afin de repousser l’invasion irakienne du Koweït par Saddam Hussein : c’est la première guerre du Golfe.

B. L’émergence de nouvelles puissances : un monde multipolaire

Le primat américain est de plus en plus contesté à travers des États regroupés en unions régionales. C’est le cas de l’Union européenne qui, lors du référendum en 1992, pour la ratification du traité de Maastricht, utilise comme argument « Faire l’Europe, c’est faire le poids » face aux deux grandes puissances économiques que sont les États-Unis et le Japon dans les années 90.

De nouvelles puissances s’affirment dans les années 2000 dont la Chine, devenue la seconde puissance économique mondiale depuis 2010. Elle s’impose comme l’une des puissances les plus dynamiques avec d’autres pays émergents dont la croissance économique contribue à un bouleversement des équilibres internationaux. Les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) veulent peser sur la scène internationale. Cela favorise le passage à un monde multipolaire.

C. Le rôle accru de l’ONU

La théorie du « nouvel ordre mondial », énoncée par les présidents américain et français (G. Bush père et F. Mitterrand) lors de la première guerre du Golfe au début des années 90, est une vision optimiste d’un ordre international dirigé par la concertation des nations sous l’égide de l’ONU. La disparition de l’affrontement entre les deux Grands a redonné à l’ONU une place dans la gestion des conflits. Pour cela, celle-ci met en place de nouveaux outils comme le droit d’ingérence, qui lui permet d’intervenir directement dans un pays si les droits de l’homme y sont bafoués. Il y a aussi la Cour pénale internationale, créée en 1998 pour condamner les crimes de guerres à l’échelle mondiale.
Toutefois, les divergences entre les puissances paralysent l’action de l’ONU sur certains dossiers. En 2003, les États-Unis, sous G. Bush fils, envahissent l’Irak sans l’accord de l’ONU. Ils se placent donc au-dessus de la communauté internationale. L’ONU rencontre le même problème dans le conflit entre la Russie et l’Ukraine en 2014 ou dans la guerre en Syrie jusqu’à aujourd’hui.

II. UN DÉSORDRE MONDIAL ?

A. Une persistance des conflits

La fin de la guerre froide et l’effondrement de l’URSS n’ont pas débouché sur un monde apaisé. On peut même considérer qu’ils ont au contraire libéré dans des régions instables comme les Balkans ou au Moyen Orient des forces jusqu’alors contenues. C’est le cas du conflit yougoslave.

La Yougoslavie est créée après de la Première Guerre mondiale autour du royaume de Serbie et rassemble les populations slaves des Balkans (littéralement, Yougoslavie signifie le pays des Slaves du sud). Ces populations sont diverses (Croates, Bosniaques, Serbes…). Pour réduire les tensions nationalistes entre elles, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale est mis en place un système fédéral de six républiques socialistes (Croatie, Slovénie, Serbie, Monténégro, Bosnie-Herzégovine, Macédoine). Jusqu’en 1980, la Yougoslavie jouit d’une certaine stabilité dans le contexte de la guerre froide.

Les différences de développement économique entre les républiques et l’essoufflement du pouvoir communiste conduisent à la résurgence des nationalismes. En 1991, la Slovénie et la Croatie déclarent leur indépendance, suivies en 1992 par la Macédoine et la Bosnie-Herzégovine. Les nationalistes serbes veulent quant à eux regrouper tous les territoires où vivent les Serbes (y compris en Croatie et en Bosnie-Herzégovine) en excluant les autres populations.
Cet éclatement de la Yougoslavie entraîne un conflit sanglant qui s’accompagne de violences (massacre de Srebrenica où plusieurs milliers de Bosniaques musulmans sont exécutés) et qui ne prend fin qu’en 1995 après l’intervention de l’OTAN sous l’impulsion des États-Unis.

Le Moyen-Orient est aussi une mosaïque de peuples et de religions. Il est le lieu des plus importantes réserves mondiales de pétrole. Son contrôle est un enjeu majeur pour les grandes puissances comme pour les États qui le composent.

B. De nouveaux enjeux, une nouvelle menace : le terrorisme

Le terrorisme peut être défini comme une action violente, dont le mode d’action repose sur la terreur (assassinats, attentats, guérilla) et qui est déconnecté du droit de la guerre (c’est-à-dire l’absence de déclaration de guerre).

Le 11 septembre 2001, les États-Unis sont frappés par des attaques terroristes islamistes de grande ampleur (perpétrées par Al Qaïda). Cette date marque l’entrée dans une guerre globale contre le terrorisme. L’intervention américaine en Irak en 2003 déstabilise la région, permettant ainsi le développement de nombreux groupes terroristes dont DAECH, « État islamique » en arabe. C’est une organisation djihadiste et terroriste qui veut établir un califat (territoire soumis à un chef politique et religieux musulman, le calife) dans les territoires qu’elle domine. Aujourd’hui, cette organisation a conquis des territoires en Syrie, comme la région proche de Palmyre, et en Irak. Mais c’est un territoire qui évolue dont les frontières ne sont pas stables.

Ces groupes terroristes font de nombreuses victimes aussi bien au Moyen-Orient, en Afrique qu’en Occident, comme lors des attentats à Paris le 13 novembre 2015 ou la veille à Beyrouth au Liban.

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