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LA MORALE : LA LIBERTÉ, LE DEVOIR

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Par La cellule contenu de l’Etudiant, publié le 03 décembre 2013
5 min

Fiche de révisions Baccalauréat général Philosophie

La morale :

La liberté, le devoir

  • Définition

La morale est une réflexion sur nos pratiques, nos actes, nos comportements et correspond à la question de Kant : « Que dois-je faire ? » Elle a pour valeur le bien, et par extension, on appelle « morale » les règles prétendant définir ce qui nous en approche ou nous y conduit, la vertu. La morale est une recherche de ce qui doit être pour le sujet ou les relations entre des sujets, mais ne désigne pas en philosophie un système moral particulier. On distingue parfois morale et éthique, cette dernière étant non pas un système de valeurs mais une recherche des premiers principes, des conditions de possibilité d'une action bonne et en même temps universelle.
  • Problématique

La principale interrogation sur le thème de la morale est celle de son origine, de son fondement. Il s'agit de savoir comment l'individu choisit de manière autonome le principe de ses actions (agir par devoir).
On peut alors interroger le domaine moral en le confrontant aux autres champs de la pensée. Le rapport entre science et morale est problématique car la science construit son objectivité de manière autonome, et pourtant « science sans conscience n'est que ruine de l'âme » dit-on avec Rabelais.
Peut-on, de même, disjoindre morale et politique, dans la mesure où les enjeux du pouvoir supposent des choix et des buts concernant la vie des hommes en société ? Comment penser que la morale, qui concerne l'individu, puisse être universelle ?
Enfin, on peut rapprocher le domaine moral de celui de l'esthétique si on prend en compte le fait que la recherche du bel est porteuse de certains présupposés moraux.

1. La liberté

  • Définition

La liberté, c'est d'abord le fait de ne pas être captif, de ne pas être en prison par exemple ou de ne pas être esclave. Cela renvoie à des libertés concrètes, lesquelles se sont multipliées aujourd’hui dans les loisirs, les vacances, mais aussi en différents sens comme la liberté d'expression, de conscience, d'association. Ces exemples montrent la difficulté de définir le concept de liberté, qui a multiples facettes et renvoie à des notions aussi différentes que le libre arbitre, l’autonomie, l'indépendance, sans que l'on puisse la circonscrire par une seule caractéristique commune, fut-elle la notion de faire ce que l'on veut. La liberté ne s'oppose pas seulement à la contrainte (l'inadéquation entre notre vouloir et notre pouvoir), mais aussi à l'aliénation (l'esclave par exemple veut lui-même être lié à un maître), ou encore à la détermination (la loi naturelle, la nécessité).
  • Problématique

La notion de liberté pose un problème logique, car il faudrait être dans un rapport causal pour être certain de la faire dépendre de notre volonté ou de notre désir. Il faudrait pouvoir prévoir les conséquences de mes actes pour que ce que je fais produise ce que je veux. Mais si ce que je veux est déterminé par des causes, je ne suis pas libre. La notion de liberté absolue nous entraîne dans un cercle si elle consiste à échapper à toute contrainte. Or, les contraintes venant des hommes eux-mêmes, le déterminisme de la nature et même la finitude de l'être humain sont des objections contre l'existence même de la liberté.

2. Le devoir

  • Définition

Le devoir est, au sens commun, confondu avec la contrainte. Or en philosophie, il se distingue de la nécessité et désigne une obligation qui peut être accomplie ou non, et qui repose sur la liberté de l'individu. Si le « tu dois » suppose une relation de commandement, il permet aussi à celui auquel il s'adresse de ne pas obéir. Ces deux entités peuvent être séparées (l'homme face à Dieu, l'individu face à la société), ou bien intériorisées (l’intérêt général de la société face à l’intérêt particulier du citoyen), ou encore propres à la personne humaine (la raison face aux passions). Ainsi comprend-on le devoir non plus en termes de commandement, ordre, extériorité, mais en terme de responsabilité, engagement moral et autonomie.
  • Problématique

Qui est autorisé à me dire « tu dois » ? Le problème est de savoir si le devoir est déterminé par quelqu'un d'extérieur à moi-même. Et s'il est intérieur à moi-même, qu'est-ce qui en moi me détermine : la raison, le désir... ? Kant distingue « agir par devoir » et « agir conformément au devoir » : dans le premier cas, on agit avec vertu, moralement, dans le second, on agit comme quelqu'un de moral, mais cela ne prouve pas que l'on est moral ou vertueux. La morale kantienne a, depuis le siècle des Lumières, inspiré les morales laïques ; elle comprend cependant cette difficulté : la raison peut elle être seule à motiver nos actions ? L'homme est aussi un être sensible qui, dans des cas difficiles, est aussi influencé par ses sentiments, ses désirs, ses passions.

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