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LA VE RÉPUBLIQUE, DE LA RÉPUBLIQUE GAULLIENNE À L'ALTERNANCE ET À LA COHABITATION

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Par La cellule contenu de l’Etudiant, publié le 20 février 2017
7 min

Problématique générale : Comment la France est-elle gouvernée sous la Ve République ?

I. UNE RÉPUBLIQUE FONDÉE PAR DE GAULLE

A. Le retour du général de Gaulle

Sous la IVe République, les gouvernements se succèdent mais sont régulièrement renversés par l’Assemblée nationale, surtout à partir de 1956. L’aggravation de la situation en Algérie paralyse encore davantage la vie politique. Le bombardement, en février 1958, d’un village tunisien par l’aviation française pour, selon les militaires, frapper une base du FLN (Front de libération nationale), aggrave les difficultés du gouvernement. En avril, ce dernier est renversé.

À Alger, le 13 mai 1958, les activistes de l’Algérie française (ils revendiquent le maintien de l’Algérie en tant que colonie française) organisent un mouvement de protestation et une partie de la foule envahit et pille les bureaux du gouvernement général. Le général de Gaulle est rappelé au pouvoir pour rétablir la situation.

En désaccord avec le projet de Constitution de la IVe République, de Gaulle avait démissionné en 1946 et s’était retiré totalement de la vie politique. Le 15 mai 1958, il se déclare « prêt à assumer les pouvoirs de la République ». En juin 1958, l’Assemblée nationale lui accorde les pleins pouvoirs pour rétablir l’ordre et préparer une nouvelle Constitution.

B. La Ve République : des institutions nouvelles

Dans la nouvelle Constitution, l’activité du Parlement (composé de l’Assemblée nationale élue au suffrage direct et du Sénat élu au suffrage indirect) est plus encadrée. En effet, les sessions parlementaires sont limitées dans le temps. L’Assemblée n’est pas maîtresse de son ordre du jour. Toutefois, elle peut renverser le gouvernement.

L’autorité du gouvernement est renforcée. Il peut faire accepter un texte sans vote grâce à l’article 49.3. Les compétences du président de la République sont élargies. Il peut dissoudre l’Assemblée et nomme le Premier ministre. Le président n’est plus élu par le Parlement mais par un collège électoral de 80 000 grands électeurs élus. Enfin, il peut recourir au référendum (consultation directe des électeurs qui répondent à une question par « oui » ou « non ») pour des projets touchant à l’organisation des pouvoirs publics.

C. Les débuts de la Ve République

Jusqu’en 1962, l’Algérie est au centre de la vie politique française et cela renforce l’autorité du chef de l’État. Une fois la guerre terminée, le général de Gaulle souhaite rendre à la France son rang sur la scène internationale et donner au président un accès direct à l’ensemble des citoyens. Dès le 8 juin 1962, dans une allocution télévisée, de Gaulle affirme sa volonté d’instaurer le suffrage universel « pour un accord direct entre le peuple et celui qui a la charge de le conduire ». Le 28 octobre, le Oui à l’élection au suffrage universel du président de la République l’emporte.

Ayant les mains libres, de Gaulle peut désormais se consacrer à la grandeur de l’État-nation, fondement de ses conceptions politiques, couplé à une volonté d’indépendance politique et militaire sur le plan international (sortie de l’OTAN, soutien à la construction européenne et maintien de liens économiques et politiques avec les pays d’Afrique nouvellement indépendants).

De Gaulle doit cependant faire face à une contestation de la société qui s’exprime lors de la crise de mai 1968. Il démissionne l’année suivante après que le rejet par les Français lors d’un référendum de son projet de réforme des institutions.

II. LA VE RÉPUBLIQUE APRÈS LE GÉNÉRAL

A. La continuité

En 1969, Georges Pompidou succède à de Gaulle après sa démission. Ancien Premier ministre sous la présidence du général et issu du même parti de droite, il suit la voie de son prédécesseur. Il meurt en cours de mandat, en 1974.

Valéry Giscard d’Estaing, chef de file de la droite non gaulliste, est élu président et succède à Pompidou. Alors que la France entre dans une période de crise économique, il veut moderniser la vie politique et en particulier la fonction présidentielle. Par exemple, il s’invite à manger de temps en temps chez les Français ou invite lors d’un petit-déjeuner à l’Élysée les éboueurs qui s’occupent du ramassage des ordures près d’une rue du palais présidentiel.

B. L’alternance politique

Après avoir échoué aux élections présidentielles en 1965 et en 1974 le socialiste François Mitterrand est élu président de la République en mai 1981. Les élections législatives qui ont lieu en juin donnent la majorité à la gauche et en particulier au Parti socialiste : c’est l’alternance politique. Il s’agit d’un changement de majorité, dans ce cas de la droite à la gauche, après une élection présidentielle ou législative.

Le gouvernement met en place des réformes économiques et sociales : semaine de 39 heures pour les salariés, 5e semaine de congés payés, retraite à 60 ans, abolition de la peine de mort, nationalisation d’entreprises (39 banques).

C. La cohabitation

En 1986, le Parti socialiste perd les élections législatives et François Mitterrand est contraint de nommer un Premier ministre de droite, Jacques Chirac, chef du parti gaulliste, le RPR (Rassemblement pour la République) : c’est la première cohabitation. Deux autres suivront : entre 1993 et 1995, Édouard Balladur, toujours sous la présidence de François Mitterrand, est nommé Premier ministre, puis entre 1997 et 2002, c’est au tour du socialiste Lionel Jospin d’être nommé Premier ministre sous la présidence de Jacques Chirac.

Cette situation de cohabitation entraîne une modification de la Constitution. En septembre 2000, est adoptée par référendum la réforme du quinquennat. C’est le passage du mandat présidentiel d’une durée de sept ans (septennat) à une durée de cinq ans. Ainsi, l’élection du chef de l’État précède celle des députés pour limiter le risque de cohabitation.
La droite est au pouvoir entre 1995 et 2012. Jacques Chirac est élu président de la République à deux reprises en 1995 et en 2002. Cette année-là, au second tour, il fait face au leader du Front national, Jean-Marie Le Pen. On constate en France, et en Europe, une montée des partis nationalistes et une défiance des électeurs vis-à-vis des partis traditionnels.

Après le quinquennat de Nicolas Sarkozy, le Parti socialiste revient au pouvoir en 2012 avec l’élection de François Hollande : c’est à nouveau l’alternance.

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