La question de la vérité, qui clôt le groupement « la raison et le réel », est une sorte de point de convergence de toutes les interrogations philosophiques. N’oubliez pas que la philosophie est l’amour et la recherche de la vérité. Ne cherchez pas à minimiser la valeur de la vérité, à relativiser son importance ( « relativisme »).
Philosophie - Bac toutes séries
La vérité
La question de la
vérité, qui clôt le groupement « la
raison et le réel », est une sorte de point de
convergence de toutes les interrogations philosophiques.
N’oubliez pas que la philosophie est l’amour et la
recherche de la vérité. Ne cherchez pas à
minimiser la valeur de la vérité, à relativiser
son importance ( « relativisme »).
Pour le sens commun, une proposition ou une théorie est
« vraie » lorsqu’elle est conforme au
réel et qu’elle peut être attestée par
l’observation ou par l’expérimentation. Cette
approche est aussi celle de la philosophie, mais jusqu’à
un certain point seulement. Les philosophes nous ont appris, depuis
Socrate, à nous méfier d’une définition trop
étroite, ou trop naïve, de la vérité. La
vérité est un fait de langage, et le langage est un
système de conventions. Des conventions sont par
définition contestables. Et l’on observe en effet que les
hommes ont beaucoup de mal à s’entendre sur la
définition et sur les critères de la vérité.
Vérité et réalité
Le langage courant confond souvent le vrai et le réel. Lorsque
l’on dit « la laine est vraie », cela veut
dire qu’elle est authentique, donc
« réelle » au sens de
« naturelle » et non pas qu’elle dit la
vérité, car une chose ne « dit »
rien et seul ce qui est « dit » peut être
« vrai » ou « faux ». La
vérité ne concerne donc que le discours tenu par un
homme, qui peut être « vrai » (conforme
à ce dont il témoigne) ou « faux »
(erroné ou mensonger). Ainsi un homme politique qui dit la
vérité ne peut être démenti par les faits.
Mais le problème se complique singulièrement lorsque
l’on parle de « vérité
scientifique » ou « philosophique ».
Car la réalité que la science prend pour objet (la
structure de l’atome ou l’espace-temps par exemple)
constitue en elle-même un problème. En science comme en
philosophie des théories se succèdent, constituant des
représentations cohérentes d’une
réalité qui ne va jamais de soi. La vérité
est une construction, une « fiction » efficace,
plausible, et non pas le simple duplicata de la réalité.
Les critères de la vérité
On ne sait donc pas définir simplement la vérité.
Platon observe dans le Ménon que si l’on savait ce
qu’est la vérité, on n’aurait pas besoin de
la rechercher, or cette recherche définit la philosophie. A
défaut de pouvoir définir strictement la
vérité, on se concentrera donc plutôt sur la
question de ses critères : à quoi peut-on la
reconnaître ? La première réponse est
simple (« le critère de la vérité
est l’évidence ») mais insatisfaisante, car une
évidence (sentiment de posséder le vrai) peut être
trompeuse. La seconde réponse est beaucoup plus probante :
la vérité doit être soit démontrée
soit démontrable. Toutefois, l’histoire des idées
nous apprend que certaines
« démonstrations » qui ont emporté
longtemps la conviction des savants ou des philosophes se sont
avérées, pour finir, invalides. C’est le cas des
fameuses démonstrations de l’existence de Dieu,
réfutées par Kant. Faut-il donc jeter
l’éponge et adopter une position
« sceptique ? ».
Valeur de la vérité
On admet souvent aujourd’hui que la vérité est
« subjective », ce qui signifierait que
« ce qui est vrai pour moi est vrai ». On appelle
« relativisme » la doctrine selon laquelle toutes
les opinions se valent, c’est-à-dire sont également
vraies, ou également fausses, selon le point de vue. Par exemple
l’opinion d’un nazi est « vraie »
pour un nazi mais fausse pour un démocrate. La philosophie
depuis son origine, ne cesse de combattre le relativisme. Même si
la vérité est difficile à définir et
à élaborer, mais il ne faut jamais abandonner
l’exigence de vérité. Non seulement parce que la
vérité est utile à la vie tandis que le mensonge
est funeste et dangereux. Mais aussi parce que le choix de la
vérité constitue une orientation éthique. La
vérité, même partielle, même relative,
même provisoire, est en effet un terrain d’entente entre
les hommes. Ce qui est vrai vaut pour tous, et c’est pourquoi les
savants et les philosophes peuvent toujours dialoguer et tenter de
s’entendre, par opposition aux fous et aux fanatiques qui
estiment que leurs opinions ou leurs croyances relèvent
d’un « savoir absolu »,
c’est-à-dire non négociable ni compatible avec
aucun autre.
Sujets de dissertation
A quoi reconnaît-on un jugement vrai ?
Peut-on résister à la vérité ?
Toutes les opinions se valent-elles ?
Laurence Hansen-Love
(
La philosophie au bac et
www.hansen-love.com )