Partenariat

Bac de Philo : La vérité - Fiche de révision

La vérité philosophie
La vérité philosophie © Adobe Stock
Par Les Bons Profs, partenaire de l'Etudiant, mis à jour le 14 novembre 2023
11 min

La question de la vérité, qui clôt le groupement « la raison et le réel », est une sorte de point de convergence de toutes les interrogations philosophiques. N’oubliez pas que la philosophie est l’amour et la recherche de la vérité. Ne cherchez pas à minimiser la valeur de la vérité, à relativiser son importance ( « relativisme »).

Introduction de la Vérité : la définition en philosophie

La vérité peut être définie comme l’adéquation entre un jugement et la réalité. Pour le sens commun, une proposition ou une théorie est « vraie » lorsqu’elle est conforme au réel et qu’elle peut être attestée par l’observation ou par l’expérimentation. Cette approche est aussi celle de la philosophie, mais jusqu’à un certain point seulement. Les philosophes nous ont appris, depuis Socrate, à nous méfier d’une définition trop étroite, ou trop naïve, de la vérité. La vérité est un fait de langage, et le langage est un système de conventions. Des conventions sont par définition contestables. Et l’on observe en effet que les hommes ont beaucoup de mal à s’entendre sur la définition et sur les critères de la vérité. 

La réalité, ce qui est, ne doit donc pas être confondue avec la vérité ou la fausseté, qui sont des jugements portés sur la réalité. Cette distinction soulève deux grandes problématiques. La première concerne l’accès à la vérité et couvre des sujets tels que la démonstration, l’interprétation, la théorie et l’expérience. La seconde problématique interroge sur la valeur de la vérité et est au centre de ce cours. Est-il pertinent de rechercher la vérité ?

Comment accéder à la vérité : relativisme et scepticisme

La quête de la vérité est justifiée car elle repose sur l’existence réelle de celle-ci. Ainsi, cela permet de faire une critique du relativisme et du scepticisme.

Le relativisme affirme que chaque individu ou culture possède sa propre vérité, ce qui conduit à une confusion entre vérité et opinion. Les vérités sont objectives et universelles, tandis que les opinions sont subjectives et relatives. Par conséquent, il serait plus juste de dire « à chacun son opinion ». De plus, le relativisme se contredit lui-même, car en affirmant que chaque personne possède sa propre vérité, il énonce une vérité universelle, la thèse relativiste s’auto-réfute.

Le sceptique affirme qu’il est impossible d’accéder à la vérité. C’est le Grec Pyrrhon qui aurait créé le scepticisme et l’École des sceptiques, ce qui explique qu’on rencontre parfois le terme « pyrrhonisme » pour désigner le scepticisme. Cependant, cette position est paradoxale car en prétendant cela, le sceptique affirme une vérité. Par conséquent, il se contredit lui-même. L’attitude sceptique consiste alors à adopter la suspension du jugement, en grec épochè. Cette posture est cependant difficilement tenable car dans la pratique, il nous est nécessaire de nous orienter à partir de certaines vérités. À cet égard, une anecdote rapportée par Diogène Laërce sur Pyrrhon est particulièrement révélatrice. Un jour, un chien enragé se jette sur Pyrrhon, qui trouve refuge dans un arbre, alors qu’il aurait pu se questionner sur ses perceptions. Ses disciples vont lui reprocher cette attitude, mais Pyrrhon leur répond qu’il est difficile de déraciner complètement l’homme de ses croyances. C’est-à-dire qu’il est difficilement possible d’appliquer la thèse sceptique dans la vie pratique.

C'est quoi la vérité pour Descartes ?

Descartes part à la recherche de la vérité en partant du principe qu’elle existe. Pour lui, pour atteindre cette vérité, il faut suivre une méthode. Cette méthode, connue sous le nom de méthode cartésienne, est basée sur quatre préceptes.

  • Le premier précepte est l’évidence : on ne considère comme vrai que ce qui est évidemment tel.

  • Le deuxième précepte est l’analyse : on décompose les difficultés en leurs éléments les plus simples.

  • Le troisième précepte est la synthèse : on va recomposer la connaissance en déduisant les vérités les unes des autres.

  • Pour finir, le quatrième précepte est le dénombrement : on fait un retour sur le raisonnement pour voir si rien n’a été oublié.

Révisez le bac de philosophie avec les contenus de l'Etudiant

L'Etudiant vous propose des fiches de révisions ainsi que des quiz bac pour réviser de manière ludique votre épreuve de philosophie. Révisez la philosophie par thèmes au programme du bac :

Critique de la valeur de la vérité : ce qu'il faut retenir pour le bac de Philo

La valeur de la vérité est sujette à questionnement. En effet, il convient de se demander si chercher la vérité est toujours louable. Par exemple, dans le cas de la curiosité ou du voyeurisme, la recherche de la vérité peut être considérée comme inacceptable car elle porte atteinte à la vie privée.

La valeur de la vérité elle-même est critiquable. La vérité peut être difficile à accepter, voire douloureuse. Lorsqu’on entend quelqu’un nous annoncer qu’il va nous dire « ses quatre vérités », cela ne présage rien de bon. Parfois, on se dit que l’on aurait préféré rester dans l’ignorance. La vérité peut blesser. Dans certains cas, l’illusion qui apaise peut-être préférable à la vérité qui dérange. C’est ici que la distinction entre erreur et illusion intervient. L’illusion sert souvent des intérêts, et c’est pourquoi la désillusion peut s’avérer douloureuse.

Freud & la vérité

ci, on se réfère à Freud, qui a évoqué les « blessures narcissiques » en écrivant sur les grandes découvertes scientifiques. Il en a identifié trois.

  • La découverte de l’héliocentrisme par Copernic, idée selon laquelle c’est la Terre qui tourne autour du Soleil, car elle apprend à l’Homme qu’il n’est pas au centre du monde.

  • La deuxième grande découverte est la théorie de l’évolution de Darwin,  qui apprend qu’il n’y a pas de rupture entre le règne animal et le règne humain, mais qu’il s’agit plutôt d’une simple différence de complexité graduelle. Il n’y pas d’unicité de la création humaine car on peut inscrire l’Homme dans la lignée de l’animal.

  • Pour finir, la dernière découverte importante : l’inconscient introduit par Freud. Cette idée sous-entend que le « moi » n’a pas un contrôle total sur son propre esprit : « le moi n’est pas maître dans sa propre maison ». L’être humain n’est pas capable de se connaître de manière complètement transparente, et la conscience de soi ne garantit pas une compréhension complète de soi-même. Les relations sociales impliquent également une certaine dose d’hypocrisie, car il est nécessaire de ne pas toujours dire tout ce que l’on pense. Comme l’a exprimé Pascal, « peu d’amitiés survivraient si chacun savait ce que son ami dit de lui lorsqu’il n’est pas présent, même s’il parle sincèrement et sans animosité. »

Philo et terminale : l'analyse de la nécessité de la recherche de la vérité

Néanmoins, il ne s’agit pas nécessairement de renoncer à la recherche de la vérité.

La recherche de la vérité a tout d’abord une utilité pratique : elle permet d’agir en connaissance de cause. Comprendre le fonctionnement de la nature et du monde réel permet de prévoir les événements à venir et de les anticiper, et ainsi de maîtriser la nature, comme l’a écrit Auguste Comte : « La science engendre la prévision, la prévision engendre l’action. »

Par ailleurs, connaître la vérité peut conduire à un sentiment de libération. Dans la perspective psychanalytique, par exemple, découvrir la vérité sur soi-même, c’est-à-dire ses pulsions et ses vérités refoulées, est un moyen de se libérer de son passé. La connaissance de la vérité peut également libérer des préjugés et des fausses opinions.

Pour finir, même si la vérité ne peut être trouvée, la recherche de la vérité garde une valeur importante. Elle permet de développer des capacités intellectuelles telles que la ténacité, l’abnégation, le courage et l’effort, tandis que l’absence de recherche de la vérité peut conduire à des vices.

Avez-vous retenu cette fiche cours sur la notion de vérité en philo ? Notre quiz de révision

Envie de tester vos connaissances sur cette fiche de révision ?
Cliquez ici


QCM - Bac de philosophie - La vérité

Vérité VS réalité

Le langage courant confond souvent le vrai et le réel. Lorsque l’on dit « la laine est vraie », cela veut dire qu’elle est authentique, donc « réelle » au sens de « naturelle » et non pas qu’elle dit la vérité, car une chose ne « dit » rien et seul ce qui est « dit » peut être « vrai » ou « faux ».La vérité ne concerne donc que le discours tenu par un homme, qui peut être « vrai » (conforme à ce dont il témoigne) ou « faux » (erroné ou mensonger). Ainsi un homme politique qui dit la vérité ne peut être démenti par les faits.

La vérité scientifique

Mais le problème se complique singulièrement lorsque l’on parle de « vérité scientifique » ou « philosophique ». Car la réalité que la science prend pour objet (la structure de l’atome ou l’espace-temps par exemple) constitue en elle-même un problème. En science comme en philosophie des théories se succèdent, constituant des représentations cohérentes d’une réalité qui ne va jamais de soi. La vérité est une construction, une « fiction » efficace, plausible, et non pas le simple duplicata de la réalité.

Comment peut-on définir la vérité ? Les critères de la vérité

On ne sait donc pas définir simplement la vérité. Platon observe dans le Ménon que si l’on savait ce qu’est la vérité, on n’aurait pas besoin de la rechercher, or cette recherche définit la philosophie. A défaut de pouvoir définir strictement la vérité, on se concentrera donc plutôt sur la question de ses critères : à quoi peut-on la reconnaître ?

  • La première réponse est simple (« le critère de la vérité est l’évidence ») mais insatisfaisante, car une évidence (sentiment de posséder le vrai) peut être trompeuse.

  • La seconde réponse est beaucoup plus probante : la vérité doit être soit démontrée soit démontrable. Toutefois, l’histoire des idées nous apprend que certaines « démonstrations » qui ont emporté longtemps la conviction des savants ou des philosophes se sont avérées, pour finir, invalides. C’est le cas des fameuses démonstrations de l’existence de Dieu, réfutées par Kant. Faut-il donc jeter l’éponge et adopter une position « sceptique ? ».

Valeur de la vérité

On admet souvent aujourd’hui que la vérité est « subjective », ce qui signifierait que « ce qui est vrai pour moi est vrai ». On appelle « relativisme » la doctrine selon laquelle toutes les opinions se valent, c’est-à-dire sont également vraies, ou également fausses, selon le point de vue.

La philosophie depuis son origine, ne cesse de combattre le relativisme. Même si la vérité est difficile à définir et à élaborer, mais il ne faut jamais abandonner l’exigence de vérité. Non seulement parce que la vérité est utile à la vie tandis que le mensonge est funeste et dangereux. Mais aussi parce que le choix de la vérité constitue une orientation éthique. La vérité, même partielle, même relative, même provisoire, est en effet un terrain d’entente entre les hommes. Ce qui est vrai vaut pour tous, et c’est pourquoi les savants et les philosophes peuvent toujours dialoguer et tenter de s’entendre, par opposition aux fous et aux fanatiques qui estiment que leurs opinions ou leurs croyances relèvent d’un « savoir absolu », c’est-à-dire non négociable ni compatible avec aucun autre.

Exemple de sujets de dissertation sur la vérité

  • A quoi reconnaît-on un jugement vrai ?

  • Peut-on résister à la vérité ?

  • Toutes les opinions se valent-elles ?

Vous aimerez aussi

Contenus supplémentaires

Partagez sur les réseaux sociaux !