Boîte à outils

LE PHÉNOTYPE IMMUNITAIRE AU COURS DE LA VIE

Icon-SVT
Icon-SVT © Adobe Stock
Par La cellule contenu de l’Etudiant, publié le 06 mars 2015
4 min

Le phénotype immunitaire au cours de la vie

La capacité à répondre à une agression microbienne évolue au cours d'une vie.

1. La mémoire immunitaire

La réponse primaire correspond à la réponse d'un organisme ou d'une population au premier contact avec un agent pathogène inconnu. Elle est moins efficace que la réponse secondaire qui se déroule lorsque l'individu ou la population rencontre une seconde fois ce même agent infectieux. Dans ce cas, la production d'anticorps et de lymphocytes cytotoxiques spécifiques est plus rapide et plus intense qu'en cas de réponse primaire.

C'est la mémoire immunitaire qui permet une telle efficacité dans la défense. Des cellules immunitaires à longue durée de vie, appelées lymphocytes mémoire et plasmocytes mémoire, sont à l'origine de cette mémoire cellulaire.

Dans la réponse primaire, les lymphocytes B et T qui sont porteurs d'un récepteur spécifique à un antigène de l'agent infectieux sont sélectionnés (anticorps membranaire ou récepteur T). Ils prolifèrent alors et deviennent par différenciation :
un grand nombre de cellules effectrices, pour la plupart avec une durée de vie courte (plasmocytes, lymphocytes T auxiliaires ou cytotoxiques) ; des lymphocytes B et T mémoire en faibles proportions.

Mémoire immunitaire :

En cas de contact ultérieur avec le même agent infectieux dont les antigènes n'ont pas varié, les lymphocytes à longue durée de vie prolifèrent immédiatement et se différencient plus vite que des lymphocytes naïfs en cellules effectrices spécifiques de l'antigène.
De même, certains effecteurs appelés plasmocytes mémoires issus de la réponse primaire, sont gardés après disparition de l'agent infectieux avec les anticorps spécifiques de ces plasmocytes qui persistent dans le sérum de l'individu qui réagira plus vite lors d'une réponse secondaire, ce qui augmentera sa défense immunitaire.

2. La vaccination

Afin de provoquer une réponse primaire sans danger, on inocule à un individu les antigènes d'un agent infectieux qui ne provoquent pas la maladie. La forme est dite immunogène, car elle déclenche une réaction immunitaire innée puis adaptative.

Le vaccin induit la production de lymphocytes et de plasmocytes mémoires spécifiques des antigènes de l'agent infectieux. En cas de « seconde » infection avec l'agent virulent, la réponse immunitaire est du type secondaire, intense et surtout rapidement protectrice.

On distingue les vaccins :

vivants avec un agent infectieux atténué donc peu virulent voire pas virulent (Polio, Rougeole, Oreillons, Rubéole et BCG). Une seule injection de l'agent qui va proliférer suffit à déclencher une forte réponse immunitaire. Le problème posé par cette technique réside dans la difficulté d'obtenir une souche inactive efficace et l'impossibilité actuelle pour certaines souches ; inactivés renfermant l'agent infectieux tué (Hépatite A), des fragments cellulaires (Méningocoque) ou ses antigènes de surface (Hépatite B). Ces vaccins ont le défaut d'être moins immunogènes, nécessitent un adjuvant et des rappels, mais sont moins coûteux que les autres.

On y ajoute des adjuvants qui augmentent l'action immunogène des antigènes contenus dans le vaccin, car ils déclenchent une réaction inflammatoire qui favorise une réponse immunitaire adaptée à l'antigène présent.

3. Évolution du phénotype immunitaire

Depuis sa naissance, tout individu entre en contact de façon permanente avec des agents infectieux multiples. Les lymphocytes et plasmocytes mémoires produits à chaque contact constituent une population de plus en plus grande quand l'individu vieillit.

Il est avéré que le phénotype immunitaire de chacun évolue au fur et à mesure des infections et des vaccinations.

L'augmentation du nombre d'individus vaccinés au sein d'une population assure la protection de toute la population pour un agent pathogène donné. L'exemple de la variole illustre, comme celui de la rougeole, cette stratégie vaccinale, à condition d'une vaccination systématique des nouveaux individus et du respect des rappels par les adultes.

Il est important de maintenir une couverture vaccinale importante afin d'éviter la résurgence de maladies aujourd'hui rares. Le phénotype immunitaire s'adapte à l'environnement.

Vous aimerez aussi

Contenus supplémentaires

Partagez sur les réseaux sociaux !