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LES ESPACES DE FAIBLE DENSITÉ (ESPACES RURAUX, MONTAGNES, SECTEURS TOURISTIQUES PEU URBANISÉS) ET LEURS ATOUTS

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Par La cellule contenu de l’Etudiant, publié le 15 février 2017
5 min

Problématique générale : Quelles sont les dynamiques des espaces de faible densité ?

La densité de population en France est en moyenne de 118 habitants par km2. Un espace de faible densité est un espace dans lequel la densité de population est inférieure à 30 habitants par km2.

► DES ESPACES MULTIPLES CONFRONTÉS À DES DÉFIS

Une localisation de ces espaces

Les espaces de faible densité sont variés. Ils correspondent aux campagnes éloignées des aires urbaines, aux massifs montagneux (zones de montagne non touristiques dans les Alpes, les Pyrénées, le Massif central, les Vosges, le Jura, les Ardennes) et enfin aux espaces éloignés des littoraux ou des frontières, notamment la diagonale traversant le territoire des Ardennes aux Pyrénées. Ils ne comptent que 6,5 % de la population française métropolitaine mais couvrent 42 % du territoire national.

Les caractéristiques des espaces de faible densité

Ces espaces se caractérisent par des contraintes naturelles, comme le relief (pente, altitude), le climat rigoureux (enneigement en hiver) ou l’enclavement (isolement d’un espace d’accès difficile). Sans faire de déterminisme géographique, cela explique en partie le fait que le peuplement y est moins important qu’ailleurs. De plus, ces espaces ont connu un exode rural. Dans la moitié Nord de la France, le dépeuplement se poursuit, auquel s’ajoute le vieillissement de la population.
Ces espaces sont fortement marqués par l’agriculture. Dans les régions où l’agriculture productiviste (agriculture intensive recherchant des rendements élevés) est dominante, les densités de population y sont très faibles (moins de 10 habitants par km²), comme en Champagne. Les paysages sont caractérisés par de grands champs ouverts (openfields).
Dans ces espaces, les axes de transports sont moins nombreux, entraînant des problèmes de mobilité et d’accessibilité pour les populations et les activités.

► UNE NOUVELLE ATTRACTIVITÉ ACCOMPAGNÉE PAR LES ACTEURS PUBLICS

De nouveaux habitants

Certains espaces de faible densité accueillent de nouveaux habitants à la recherche d’une meilleure qualité de vie : calme, proximité de la nature, ensoleillement (dans l’Ouest et dans le Sud). C’est le cas des retraités et des propriétaires de résidences secondaires (dans le Languedoc-Roussillon, le Périgord…)
Certains citadins préfèrent vivre hors des villes et s’installer dans des espaces ruraux car, là aussi, le cadre de vie est meilleur et le prix du foncier plus accessible. Ce sont les néoruraux.

Le rôle des acteurs publics

Les acteurs publics, l’État et les collectivités territoriales soutiennent des projets de développement économique dans lesquels les entreprises bénéficient d’avantages (fiscaux) lors de leur création dans ces espaces. Ce sont des zones de revitalisation rurale (ZRR). Cela repose principalement sur la diversification des activités en valorisant le savoir-faire local ancien, en développant le tourisme vert (tourisme durable centré sur la découverte de la nature, les activités de plein air), le télétravail, en Auvergne par exemple.

Des conflits d’usage résultant de cette attractivité

La diversité des habitants dans les espaces de faible densité, comme les néoruraux, les retraités, les exploitants agricoles, provoque parfois des conflits d’usage, c’est-à-dire des oppositions entre différents acteurs autour de l’utilisation d’un espace. Par exemple, les néoruraux supportent mal les nuisances liées aux activités agricoles (bruit, pollution) et leur arrivée entraîne la hausse des prix de l’immobilier.
Les conflits d’usage sont également présents dans les espaces de montagne où les tensions sont perceptibles entre le développement nécessaire et les préoccupations environnementales.

► DU DÉCLIN AU RENOUVEAU : DES DYNAMIQUES DIFFÉRENCIÉES

Les espaces en déprise démographique et économique

Certains espaces de faible densité, comme au Nord, connaissent un dépeuplement et un vieillissement de la population. Cela entraîne des fermetures de commerce et de services, une absence ou une disparition de ressources productives.
L’agriculture en France ne s’est pas modernisée de façon homogène sur l’ensemble du territoire. C’est le cas des régions de moyennes montagnes qui se dépeuplent et dont les surfaces cultivées diminuent.

Les atouts exploités par les espaces de faible densité

La faible densité est un atout pour le tourisme. Le développement des activités récréatives valorise le patrimoine naturel de ces espaces. Le tourisme vert se développe (gîtes ruraux) car il est une réponse à une demande essentiellement urbaine de consommation de « nature » (randonnées, VTT, tourisme à la ferme…).
Les massifs montagneux sont occupés par des stations de sports d’hiver qui attirent de nombreux touristes. Ils tentent aussi de diversifier leurs activités pour attirer les familles l’été : VTT, escalade, sports de rivière, randonnée, équitation…
Enfin, les parcs nationaux et régionaux tentent de concilier protection des milieux et mise en valeur de leur patrimoine.
Toutefois, ce sont les espaces les mieux reliés aux grandes agglomérations ou à proximité d’une autoroute, d’une ligne LGV, qui possèdent un atout majeur pour se développer ou diversifier leurs ressources productives. La question de l’accessibilité constitue un facteur à prendre en compte.

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