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UN MONDE BIPOLAIRE AU TEMPS DE LA GUERRE FROIDE

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Par La cellule contenu de l’Etudiant, publié le 20 février 2017
8 min

Problématique générale : Pourquoi et comment les États-Unis et l’URSS s’affrontent-ils entre 1947 et 1991 ?

I. AUX ORIGINES DE LA GUERRE FROIDE

A. Deux modèles idéologiques opposés

Une idéologie est un système cohérent de pensée et de valeurs qui se fonde sur certains principes et propose une certaine façon de voir le monde, de s’y conformer et de s’y comporter. Après la Seconde Guerre mondiale, les deux Grands proposent deux modèles.
On parle à propos du modèle américain d’American Way of Life et pour le modèle soviétique c’est le communisme. Les deux modèles s’appuient sur les mêmes valeurs, à savoir la liberté et l’égalité, qu’ils conçoivent et modulent de manière différente.
Les États-Unis prônent la liberté économique et les droits de l’individu au risque de l’individualisme tandis que l’URSS recherche avant tout l’égalité sociale au risque de l’égalitarisme et le triomphe de la collectivité au mépris des droits et au risque de l’autoritarisme (cf. fiche de révision sur le chapitre : Démocraties fragilisées et expériences totalitaires).

B. Le début de la guerre froide

En 1945, l’armée soviétique, l’Armée rouge, libère les pays d’Europe de l’Est de l’occupation allemande et s’y installe à son tour. Cette présence permet à l’URSS d’influencer la vie politique afin de mettre en place des « démocraties populaires », c’est-à-dire des régimes communistes dont l’organisation est calquée sur celle de l’URSS (collectivisation, planification, nationalisations, primauté de l’industrie lourde).
En mars 1946, Churchill dans un discours en appelle à la vigilance et au renforcement des nations occidentales. Il parle d’un « rideau de fer descendu à travers le continent » du fait de la présence de l’URSS en Europe de l’Est.
La mise en place des démocraties populaires pousse le président Truman à annoncer en mars 1947 une nouvelle politique américaine : la doctrine du « containment » (l’endiguement). C’est la nécessité de contenir l’expansion du communisme. L’année 1947 marque le début de la guerre froide.
Les États-Unis favorisent la reconstruction de l’Europe de l’Ouest grâce au plan Marshall qui fournit une aide économique et matérielle. À ce plan répond, côté soviétique, la doctrine Jdanov qui accuse les États-Unis d’impérialisme et crée l’organisation du Kominform pour obtenir un alignement sans faille des partis communistes européens sur celui de Moscou.

II. USA VS URSS : UN AFFRONTEMENT DANS LA DURÉE

A. Un monde bipolaire

À partir de 1947, deux blocs s’opposent : d’un côté le bloc de l’Ouest dominé par les États-Unis et de l’autre, le bloc de l’Est dominé par l’URSS. Chacun des deux Grands met en place une alliance militaire : l’OTAN en 1949 (Organisation du Traité de l’Atlantique Nord) pour l’Ouest et le Pacte de Varsovie en 1955 pour l’Est.

B. Les crises de la guerre froide

De 1947 à 1962, plusieurs crises éclatent entre les deux Grands mais elles ne débouchent pas sur un affrontement direct entre eux. En 1948, les Soviétiques font le blocus de Berlin : la ville est isolée de toute communication ou de tout ravitaillement. Cela aboutit à la division de l’Allemagne en deux États : la RFA (République fédérale d’Allemagne) à l’ouest et la RDA (République démocratique allemande) à l’est. En 1961, la RDA érige un mur à Berlin qui sépare la ville en deux.
En Asie, par exemple en Corée, les deux puissances se combattent indirectement entre 1950 et 1953. À l’issue de cette guerre, la Corée est divisée en deux.
La course aux armements entretient la compétition entre les États-Unis et l’URSS. Celle-ci s’est dotée de la bombe atomique en 1949, donc chaque camp craint de voir son territoire détruit par l’autre.
En 1962, la crise des missiles nucléaires de Cuba met le monde au bord du gouffre. En avril 1961, la CIA a organisé un débarquement à Cuba (dans la baie des Cochons) pour provoquer un soulèvement populaire et le renversement de Fidel Castro (qui met en place un régime communiste). Cette opération a échoué et Castro réclame alors des armes à l’URSS. Les Américains sont informés que des missiles nucléaires soviétiques, c’est-à-dire des fusées téléguidées transportant des bombes nucléaires, sont en cours d’installation sur l’île de Cuba. Le président américain, Kennedy décide le blocus de l’île.
C’est le paroxysme de la guerre froide : les deux Grands se sont retrouvés face à face comme en 1948 (blocus de Berlin) mais ont su reculer avant une guerre nucléaire. 1962 est donc un tournant dans la guerre froide et favorise une prise de conscience, celle que cette politique au bord du gouffre n’est plus tenable. La guerre froide entre dans une nouvelle phase, en témoigne l’installation d’une ligne téléphonique directe (le téléphone rouge) entre la Maison Blanche et le Kremlin.

C. La Détente (1962-1975)

Après la crise de Cuba, les États-Unis et l’URSS engagent une politique de détente. En 1972, les chefs d’États se rencontrent et signent les accords SALT pour limiter la fabrication d’armes nucléaires. En Europe, la politique d’ouverture du chancelier ouest-allemand Willy Brandt aboutit à la reconnaissance mutuelle des deux Allemagnes en 1970.
Le monde reste bipolaire mais chacun des blocs éprouve des difficultés internes. En effet, à l’Ouest, le général de Gaulle (au pouvoir depuis 1962) conteste la domination des États-Unis en quittant l’OTAN en 1966. Le bloc de l’Est se fissure également. En Europe de l’Est, des soulèvements contre la dictature communiste sont brutalement réprimés par les chars soviétiques, à Budapest en 1956, à Prague en 1968.

D. Entre tensions et apaisements (1975-1989)

À partir de 1975, au repli américain répond un nouvel expansionnisme soviétique (invasion de l’Afghanistan en 1979). Dès 1980, le nouveau président américain Ronald Reagan réagit : il dénonce « l’Empire du mal » soviétique, réaffirme le soutien des États-Unis aux guérillas anticommunistes dans le monde et relance la course aux armements.
Le dialogue reprend en 1985, lorsque Mikhaïl Gorbatchev arrive au pouvoir en URSS. Partisan de l’apaisement et soucieux de réformer son pays, il réduit les dépenses militaires.

III. LA FIN DE LA GUERRE FROIDE ET SES CONSEQUENCES (1989-1991)

En 1985, Mikhaïl Gorbatchev négocie des accords de désarmement avec les États-Unis. Il cesse de soutenir les États communistes d’Europe de l’Est qui s’effondrent en 1989. Les Républiques qui composent l’URSS proclament leur indépendance et l’URSS disparaît en 1991.
Le 9 novembre 1989, la chute du Mur de Berlin symbolise la disparition du bloc soviétique et la réunification de l’Allemagne, proclamée un an plus tard. La guerre froide est terminée.
Ainsi, la guerre froide désigne les rapports conflictuels entre les acteurs du jeu international dont l’objectif est d’assurer leur domination ou leur sécurité par tous les moyens dont ils disposent à l’exception de l’affrontement direct et généralisé.

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