Coaching

Mon correspondant débarque, comment bien l'accueillir ?

Par Isabelle Dautresme, publié le 16 avril 2013
8 min

Vous devez bientôt recevoir votre correspondant chez vous, et vous vous demandez comment cela va se passer ! Que vos relations soient bonnes d’emblée ou que vous partiez avec un certain a priori, voici nos conseils pour l’accueillir comme il se doit… et qu’il puisse un jour vous rendre la pareille !

Il y a des correspondants avec lesquels le contact passe tout de suite. Et il y en a d’autres, plus timides, plus en retrait ou avec qui vous avez a priori moins d’affinités. Mais au final, “la plupart des échanges se passent très bien”, souligne Silvia Collet, professeure d’espagnol au collège Le Landry à Rennes (35) : “À condition toutefois de respecter quelques principes simples”, poursuit l’enseignante forte de l’expérience de l’organisation d’une bonne quinzaine d’échanges
 

Associez-le à vos activités

Pour que votre correspondant se sente bien chez vous, vous devez vraiment vous en occuper, même s’il ne correspond pas exactement à l’image que vous vous en faisiez. Vous le rêviez sportif, drôle et fêtard et vous voyez débarquer un contemplatif, adepte des soirées lectures ? Dommage, mais maintenant il est là. Il faut faire avec.

Associez-le le plus possible à ce que vous faites. Vous vous apprêtez à sortir ? Proposez-lui de vous accompagnermême si ça n’est que pour aller acheter du pain ! Vous écoutez de la musique ? Invitez-le à se joindre à vous… Et si vous êtes invité à une soirée pendant son séjour, ne le plantez pas dans un coin, présentez-le à vos amis


Essayez de l’intégrer le plus possible

Cet échange sera peut-être l’occasion de vous faire un nouvel ami un peu différent. Flore, en 3e dans un collège parisien reconnaît qu’au départ avec sa correspondante ce n’était pas évident. “On a mis un peu de temps pour trouver nos marques, nous n’avions pas du tout les mêmes goûts en musique, lectures, vêtements… mais à force de discuter – mes parents étaient sans arrêt derrière moi à me demander de m’en occuper – on a fini par apprendre à se connaître et… à s’apprécier”, témoigne la jeune fille, qui dit malgré tout appréhender son séjour dans la famille de sa correspondante


Vérifiez qu’il comprend ce que vous dites !

Il ne pose aucune question et semble ne s’intéresser à rien ? N’allez pas en conclure pour autant qu’il est totalement indifférent à ce qui se passe autour de lui. S’il vous semble renfermé, c’est peut-être tout simplement qu’il ne comprend pas bien le français ! Parlez-lui lentement. Au cours d’une conversation à plusieurs, prenez le temps de lui traduire ce qui se dit.

Philippe Guess, professeur d’espagnol insiste sur la nécessité de discuter le plus possible. “Il est quand même là pour apprendre le français”, souligne-t-il. Et rappelez-vous bien qu’il n’est pas évident d’arriver dans un pays étranger, dans une famille que l’on ne connaît pas,avec des habitudes différentes. Faites donc tout votre possible pour mettre votre correspondant à l’aise


Tenez compte de ses désirs

Interrogez-le sur ses goûts, notamment alimentaires. Si vous vous apercevez qu’il mange très peu, essayez d’en trouver la raison. Peut-être n’apprécie-t-il pas ce que vous lui proposez ? Sans oser vous le dire ! “On n’imagine pas le nombre de problèmes qui découlent de l’alimentation”, souligne Silvia Collet. “Le mieux est de lui demander en début de séjour ce qu’il n’aime vraiment pas et ce dont il ne peut se passer”, recommande l’enseignante. “L’idée est d’éviter qu’un échange se passe mal pour cause d’absence de céréales au petit-déjeuner !” Pour autant, la cuisine faisant partie intégrante de la culture, il est important de lui faire découvrir les spécialités locales


Ayez des moments de détente avec lui

Demandez-lui s’il y a des choses en particulier qu’il souhaite faire. Par exemple, s’il désire visiter des musées ou des expositions. “Renseignez-vous sur ce qu’il aime”, préconise Stéphane Macé, professeur de musique au collège Le Landry, également aguerri à l’exercice de l’échange entre correspondants. Inutile de lui proposer de sortir tous les soirs ou de vous accompagner à votre entraînement de rugby si, vraiment, ce n’est pas son truc !

Pauline en 3e dans un collège de Vincennes (94) a suggéré à sa correspondante d’établir ensemble le programme des sorties et des visitesincontournables à faire durant son séjour : “On se débrouillait pour glisser entre deux visites de musées et de monuments des moments de détente, type shopping”, s’amuse la jeune fille. L’idée est d’éviter que votre correspondant ne passe ses soirées et ses week-ends plantés derrière son ordinateur ou au téléphone avec ses copains ou ses parents


Assurez-lui confort et l’intimité

Pensez à lui proposer de communiquer avec sa famille, surtout s’il s’agit d’un long séjour. Mettez à sa disposition un ordinateur et, dans la mesure du possible, réservez-lui une chambre seul, par exemple la vôtre. Quitte à ce que vous partagiez celle de votre petit frère ou de votre sœur le temps du séjour. “Il est important que le jeune ait un espace à lui,où il peut s’isoler s’il le souhaite”, insiste l’enseignante d’espagnol


Et si ça se passe mal ?

“Au cours des deux mois qu’elle a passé chez moi, ma correspondante allemande n’a quasiment pas ouvert la bouche. Quand on lui posait une question, elle répondait par monosyllabe”, se souvient Adèle, actuellement en 2de à Buc (78). “On lui a fait visiter Paris, les châteaux de la Loire, mais visiblement, ça ne l’intéressait pas. Au collège, elle restait dans son coin. Et elle passait ses soirées sur Skype avec sa mère”, assure la jeune fille, pour qui le départ de sa correspondante a été vécu comme un véritable soulagement

Si malgré tous vos efforts, votre correspondant ne se sent toujours pas très bien, n’est pas à l’aise, discutez avec lui, interrogez-le sur ce qui ne va pas. Vous pouvez également prendre contact avec ses parents “en veillant toutefois à ne pas les inquiéter” met en garde Philippe Guess. “S’il s’agit d’un échange dans le cadre du collège, parlez-en, sans tarder, avec le professeur en charge du voyage”, conseille Julie Clot, principale du collège Paul-Éluard à Chatillon (92). “Il arrive parfois que les jeunes ne s’entendent vraiment pas ou que le décalage culturel avec la famille d’accueil est tel que le jeune étranger ne parvient pas à s’adapter. Dans ce cas, on fait notre possible pour le changer de famille”, poursuit la principale


Pensez à votre futur séjour !

Mais cela est finalement assez rare. Les personnes qui organisent les échanges veillent, généralement à mettre ensemble des adolescents qui ont des centres d’intérêts communs et dont le profil de famille se rapproche. En témoigne l’abondance des questionnaires sur vos parents, vos frères et sœurs, vos habitudes, vos centres d’intérêts… que vous devrez remplir si vous souhaitez participer à un échange, surtout s’il est de longue durée.

Autre motif de “tensions” : votre correspondant se comporte mal, il ne respecte pas les règles de vie familiales et n’obéit pas à vos parents. “J’ai passé un mois à “courir” après le correspondant de mon fils. Il sortait rejoindre les copains qu’il s’était faits ici, sans me demander l’autorisation et sans même nous dire où il allait”, relève cette mère d’un élève de 3e, à peine remise de cet “échange éprouvant”.

Dans ce cas, “signalez-le immédiatement aux personnes qui ont organisé l’échange, voire à ses parents. Il n’est pas question de tout accepter”, insiste Silvia Collet, qui se veut néanmoins rassurante : “L’essentiel des différends porte sur des broutilles. Les cas où cela ne se passe pas bien sont extrêmement rares. Heureusement !” Au final, recevoir en retour un jeune étranger chez soi se révèle une expérience très enrichissante… et une promesse d’un futur séjour à l’étranger en retour qui pourra l’être tout autant !
 


Comment participer à un échange ?
Dans le cadre de votre collège, vous pouvez participer à un échange si un enseignant, le plus souvent de langue, en prend l’initiative. Il s’agira alors d’un échange de courte durée. 

Si vous souhaitez partir plus longtemps, de nombreux organismes vous proposent leurs services. 
• L’association Programmes internationaux d’échanges (PIE) 28 organise des échanges de trois mois au Canada. 

• AFS vivre sans frontières propose l’envoi à l’étranger de jeunes collégiens et lycéens pour des séjours de longue durée (une année scolaire, un trimestre scolaire, deux mois d’été) et l’accueil dans des familles françaises de jeunes étrangers pour des durées de deux mois à un an. 

• Vous voulez vous débrouiller seul, sans passer par un organisme spécialisé ? Cap sur WorldFamilyExchange.com, met en relation des familles en vue d’un échange ou simplement pour accueillir des jeunes étrangers. 

• Le Rotary Club organise également des échanges. 

• Vous pouvez également vous renseigner auprès de votre commune qui organise des échanges notamment à travers le programme de jumelage. 

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