Reportage

L’Ecole du Flow : un concours de chant franco-allemand rassemble plus de 1.000 élèves à Strasbourg

Ecole du flow
L'école du Flow a rassemblé collégiens et lycéens français et allemands. © Laurent Krahm
Par Valentine Daléas, publié le 19 mai 2023
5 min

Le 16 mai, le Palais de la musique et des congrès accueillait la finale de la quatrième édition de l’Ecole du flow. Ce concours de chant s’adresse à des élèves français et allemands, qui ont dû produire leur propre chanson sur le thème "frontières". Les six finalistes étaient invités à se produire sur scène.

Plus de 1.000 élèves français et allemand

qui se pressent au Palais de la musique et des congrès de Strasbourg pour un concours de chant… C’est l’affiche rendue possible par la finale de l’Ecole du flow.

Ce concours de chant a été créé en 2018 par les deux frères du groupe de rap allemand Zweierpasch. Cette 4e édition avait pour thème les "frontières", en lien avec la guerre en Ukraine et les 60 ans du traité de l’Elysée, traité d’amitié et de coopération franco-allemand.

"Un boost de motivation pour apprendre l'allemand"

Des deux côtés de la frontière, des classes de primaire, de collège et de lycée ont participé au concours. L’objectif : produire une chanson franco-allemande de cinq minutes, qui peut être accompagnée d’un clip.

"On a créé le concours après des années de travail auprès des jeunes qui nous ont montré la puissance du medium rap pour apprendre une langue, explique Till Neumann du groupe Zweierpasch. C’est un boost de motivation pour apprendre l’allemand."

Le rappeur évoque aussi en souriant la possibilité de "se pencher sur des thèmes secs" : "On ne peut pas dire que le traité de l’Elysée c’est sexy".

Du stress pour les six finalistes

Le jury de l’Ecole du flow a déterminé six finalistes sur les 65 propositions reçues. Alors que les élèves et leurs professeurs s’agglutinent dans l’immense hall du Palais de la musique et des congrès, la tension monte chez les finalistes.

"Je suis un peu stressée", confie Louison, élève au collège Le Beaufortain (Beaufort), qui fait partie des finalistes. "Chanter devant 1.000 personnes, c’est pas beaucoup", ironise son camarade de classe Lloris.

Pour se préparer, les élèves du collège savoyard ont reçu l’aide d’un rappeur de Chambéry. "Il nous a proposé des modifications pour la chanson, détaille Gaëlle Kerhamon, professeure documentaliste et référente culture du collège. Il nous a aussi expliqué comment poser la voix."

Ce projet mobilise les collégiens depuis la révélation du thème en septembre. "La thématique des frontières nous intéressait parce qu’on habite dans une vallée enclavée, fermée l’hiver, affirme Gaëlle Kerhamon. Ce projet, c’est quelque chose de fédérateur pour la classe."

Des prestations mêlant chant, rap et danse

14h10, les lumières s’éteignent, le spectacle peut commencer. Les deux frères du groupe Zweierpasch, Till et Felix, arrivent sur scène au son d’une de leurs chansons. Les six groupes finalistes se produisent ensuite sur scène.

Parmi eux, les Savoyards du collège Le Beaufortain ouvrent le bal avec leur chanson "Migrant". Parés de lunettes de ski, ils sont dix à chanter à tour de rôle. "Ayez une pensée pour tous ces migrants, fuir un pays n’est pas facile, lorsqu’il est mis à feu et à sang", entonnent-ils pour le refrain.

A peine le temps de souffler, et c’est au deuxième groupe, le collège Louis Armand (Golbey) de passer sur scène. Avec 42 élèves, c’est la plus grosse équipe du concours. La prestation mêle chant et chorégraphie. Dans la salle, les lumières des téléphones s’allument au moment du refrain : "laissez les enfants passer les frontières".

Les lycéens allemands de Tuttlingen passent ensuite sur scène. Ils sont les seuls à chanter sans playback, avec deux des élèves qui jouent de la basse et du piano.

Le collège Louis Armand de Golbey remporte le concours

Enfin, il est temps d’annoncer les résultats du concours. La première place revient au collège Louis Armand (Golbey), dont le jury loue "la chorégraphie élaborée et les voix fortes" devant les lycéens de Tuttlingen.

"C’était incroyable, c’est une dinguerie", réagit Diane, l’une des collégiennes de Golbey. Les élèves ont enchaîné quatre heures de répétition le vendredi et le lundi précédant le concours. "On est super content, on ne regrette pas", affirme Maëline.

Till du groupe Zweierpasch est lui aussi satisfait de sa journée. "C’était super, on a des finalistes qui ont tout donné et qui ont dépassé les frontières de la créativité", s’exclame-t-il. Son souhait : que la prochaine édition rassemble encore plus de participants, par-delà les frontières.

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