Groupes de besoin, nouveau brevet, stage de 2de : quelles sont les nouveautés de la rentrée 2024 ?
À une semaine de la rentrée 2024 et alors que le gouvernement est sur le point de changer, que deviendront les nombreuses réformes scolaires en cours ? Ce mercredi 27 août, Nicole Belloubet, ministre démissionnaire de l'Éducation nationale, a fait le point sur l'année scolaire 2024-2025.
Ce mardi 27 août, la ministre démissionnaire de l’Éducation nationale, Nicole Belloubet a tenu la traditionnelle conférence de presse de rentrée, une semaine avant la rentrée scolaire du lundi 2 septembre.
Dès les premières minutes de sa conférence de presse, la ministre a reconnu "un contexte inédit" à cette rentrée scolaire "sur le plan politique" en raison d’un gouvernement sur le départ, mais assure en revanche que "la rentrée est prête."
Les groupes de besoin en français et en maths seront bien mis en place
La ministre de l’Éducation nationale continue de défendre la mise en place des groupes de besoin (anciennement appelés groupes de niveaux) en français et en mathématiques pour les classes de 6e et de 5e. Cette mesure phare, mais controversée du "Choc des savoirs" initiée par Gabriel Attal vise à faire progresser les élèves dans la maîtrise des savoirs fondamentaux.
"J'ai souhaité que cette réforme soit mise en œuvre. Mais j'ai souhaité aussi qu'elle le soit avec pragmatisme et souplesse", affirme la ministre. Les modalités d’application de cette mesure vont relever des équipes pédagogiques. Ainsi, ces groupes de besoin ne seront pas prévus tout au long de l’année, mais sur des temps déterminés par les professeurs.
Les syndicats enseignants dénoncent la création des groupes au collège, accusés de trier les élèves. Mais ils ne se mettront pas en place dans tous les établissements. "On commence à avoir quelques retours d’établissements avec des dédoublements de classe avec un renforcement de l’enseignement de maths et de français. Il y aura autant d’exemples et de configurations de groupes que de collèges", affirme Sophie Vénétitay, secrétaire générale du SNES-FSU.
Une interdiction du téléphone portable au collège en expérimentation
La ministre de l’Éducation nationale a également annoncé sa volonté d’instaurer "une pause numérique" qui prévoit l’interdiction du téléphone portable dans l’enceinte du collège. Cela signifie que le collège ne devra pas être utilisé ni pendant le temps de classe, ni pendant le temps de la récréation.
Près de 200 collèges vont expérimenter cette mesure dès la rentrée de septembre. "Je souhaite qu’on aboutisse à une généralisation en janvier 2025", précise-t-elle.
Si l’organisation de cette mesure reste encore floue, les syndicats craignent que cette nouvelle mission repose sur le personnel de la vie scolaire. "Cela parait une charge supplémentaire difficile à gérer. Il faudra s’occuper des afflux le matin ou en fin de journée pour prendre et rendre les téléphones aux élèves", estime Sophie Vénétitay.
Le brevet (peut-être) pas obligatoire pour entrer au lycée
Le nouveau brevet prévu pour 2025 se précise. La part donnée aux épreuves finales est renforcée : elles compteront pour 60% de la note finale et le contrôle continu pour 40%, contre 50/50 actuellement. Et la note de contrôle continu ne sera plus donnée par les enseignants à partir de l'acquisition de certaines compétences précises, mais sera plus simplement composé de la moyenne des moyennes trimestrielles...
"Ces textes sur les nouvelles modalités d’évaluation ont dû être reportés. Dès la fin de cette période, nous devrions pouvoir en assurer la publication pour qu’ils puissent entrer en vigueur pour le brevet 2025", assure la ministre.
En revanche, le brevet ne devrait pas conditionner le passage en classe de 2de, comme prévu dernièrement. "Cette nouvelle modalité d'évaluation n’est pas corrélée avec l'obtention du brevet pour aller au lycée. Le décret est aujourd'hui gelé", a-t-elle poursuivi.
Une incertitude qui ne convient pas au SE-Unsa. il est "inacceptable que les règles changent en cours d’année", prévient Jérôme Fournier, son secrétaire national. Les syndicats contestent d'ailleurs le fait que la réussite au brevet devienne un examen obligatoire pour entrer au lycée.
Un millier d'élèves seront inscrits en prépa-2de
En complément du brevet obligatoire, le "Choc des savoirs" prévoyait aussi de nouvelles classes de prépa-2de, destinées aux élèves de 3e recalés au brevet, afin de préparer leur entrée au lycée. Une centaine de ces classes, au moins une par département, vont accueillir des élèves volontaires. À l’heure actuelle, seulement un millier d’élèves se sont portés volontaires.
Cette expérimentation, qui se tient dans les lycées, constitue "un nouveau dispositif pédagogique d'aide et de prévention au décrochage", selon la ministre. Des heures de consolidation des attendus de fin de collège seront proposés aux élèves ainsi que des heures de renforcement des méthodes de travail ou de découverte des métiers et des formations.
Le stage de 2de renouvelé
Côté lycée enfin, Nicole Belloubet a affirmé qu'il n'y aura "pas de nouvelles réformes majeures", mais a néanmoins annoncé le renouvellement des stages de 2de en entreprise pour la deuxième année consécutive afin de permettre aux élèves de consolider leurs choix d’orientation.
La ministre a reconnu "un peu de flou dans la mise en place" de cette mesure en juin dernier, mais souhaite désormais que ces stages de fin d’année "s’insèrent dans un parcours d’orientation" et que "les équipes pédagogiques s'en emparent".
En revanche, le SNES-FSU redoute que les élèves de seconde rencontrent plus de difficulté à trouver un stage au mois de juin du fait que les élèves de terminale en lycée pro seront aussi en stage en juin 2025 si la mise en place d'un parcours différencié est maintenu.