Actu

Le grand plan d'amélioration de la mixité sociale dans le scolaire se fait attendre

La mixité sociale est un thème cher à Pap Ndiaye, mais où il peine à faire avancer ses idées.
La mixité sociale est un thème cher à Pap Ndiaye, mais où il peine à faire avancer ses idées. © Lydie Lecarpentier/REA
Par Clément Rocher, publié le 12 mai 2023
4 min

Le ministre de l’Education nationale Pap Ndiaye avait exprimé son intention de lancer un chantier d'envergure en faveur de la mixité sociale dans les établissements scolaires dès sa nomination. Le plan d'action présenté hier aux recteurs pour agir dans les collèges et lycées publics reste maigre tandis que l'engagement du privé en la matière se fait attendre.

Le chantier de la mixité sociale dans les établissements scolaires

amorcé par le ministre de l’Education nationale et de la Jeunesse Pap Ndiaye progresse à petits pas. L'annonce d'un grand plan d’amélioration de la mixité sociale que devait présenter le ministre n'a finalement pas eu lieu ce jeudi 11 mai.

Accroître la mixité scolaire de 20% dans le public d'ici 2027

Pap Ndiaye a néanmoins a réuni l’ensemble des recteurs et directeurs académiques des services de l'Éducation nationale (DASEN) afin de leur fixer comme objectif "d’accroître la mixité sociale dans les établissements publics en réduisant les différences de recrutement social entre établissements de 20% d’ici à 2027", rapporte le ministère.

Pour le bon déroulement de cette mission, le ministre leur a demandé de "créer avant l’été une instance académique de dialogue, de concertation et de pilotage de la mixité sociale et scolaire, associant les collectivités territoriales, les représentants des établissements et des parents d’élèves, pour partager les constats et préparer les actions adaptées à chaque territoire pour faire progresser la mixité."

Multi-collèges ou multi-lycées pour un brassage social à l'échelle locale

Parmi les leviers d'action envisagés pour renforcer l'attractivité des établissements, Pap Ndiaye avait précédemment évoqué la création de sections internationales, qui sont jusqu'à présent majoritairement implantées dans des collèges favorisés, ainsi que la constitution de secteurs multi-collèges ou multi-lycées pour permettre un brassage social des élèves.

Rendez-vous en décembre 2023 pour un premier bilan

A la lueur de ses annonces, le Comité National d'Action Laïque (CNAL) s’est déclaré "naturellement favorable à l’orientation prise par le ministre, qui contraste nettement avec le bilan inexistant de son prédécesseur sur ce sujet." En décembre 2023, le ministère tiendra une réunion avec l’ensemble des académies pour partager l’état des lieux des actions mises en œuvre par territoire.

L'absence de mesures dans l'enseignement privé pointée du doigt

La ségrégation sociale s'exprime également entre le public et le privé. Avec chaque année de plus en plus d’élèves issus de milieux aisés scolarisés dans des collèges et lycées privés. Selon une enquête menée par Le Parisien en novembre dernier, à partir de l'indice de position sociale (IPS), sur les 100 collèges français les plus socialement favorisés au regard de cet indice, seulement 18 sont des collèges publics.

Un constat partagé et dénoncé par les syndicats qui alertent à nouveau suite aux annonces du ministre. L’UNSA Education a notamment rappelé, dans un communiqué, "la responsabilité forte de la concurrence exercée sur l’École publique par l’enseignement privé. Il est surprenant que les annonces le concernant soient repoussées sous la pression des tenants de l’entre-soi." Le syndicat souligne également que "la mixité dans la classe et en dehors de la classe profite à tous les élèves et ne menace les opportunités de personne."

Dans l'attente de nouvelles dispositions pour le privé

Le ministère annoncera dans les prochains jours de nouvelles mesures en faveur de la mixité sociale dans l’enseignement privé. Le ministre de l’Éducation nationale souhaiterait notamment que les établissements privés accueillent davantage d’élèves boursiers. Selon le journal La Croix, un accord devrait être signé le 17 mai entre le ministère et l'enseignement catholique.

Vous aimerez aussi

Contenus supplémentaires

Partagez sur les réseaux sociaux !