Les règles sanitaires planent sur la rentrée scolaire
#Rentrée2020. Ce mardi 1er septembre, les élèves de sixième découvrent un nouvel univers : celui du collège. Une rentrée pas tout à fait normale, transformée par les règles sanitaires en vigueur. Pas de quoi les perturber cependant : ils se projettent sur l’année à venir avec moins d’inquiétudes que leurs parents. Reportage dans un collège de région parisienne.
Il est presque 9 heures, ce mardi 1er septembre, quand les premiers élèves entrent dans le collège Jean Renoir de Boulogne-Billancourt (92). Le regard curieux, la mine timide et le visage masqué, ils laissent leurs parents sur le trottoir pour découvrir, seuls, l’univers du collège.
Le masque sur (et dans) toutes les têtes
Pour ce premier jour de l’année scolaire, les 195 élèves de sixième sont les seuls à faire leur rentrée. Au programme : la découverte de leur classe, de leur profs principaux, de leur emploi du temps, des locaux du collège. Une rentrée normale, s’il n’y avait pas la crise sanitaire, impossible à oublier.
Avant même de voir les très nombreux affichages et rappels des gestes barrières sur les murs des parties communes, les élèves ont été obligés de se désinfecter les mains. Un geste qu’ils répéteront au minimum quatre fois par jour : en arrivant le matin, avant et après le repas, et en repartant le soir.
"Ça suffit les embrassades !" scande le principal, monsieur Adéikalam, à deux élèves heureuses de se retrouver après plusieurs mois de confinement et de vacances. Réunis dans la cour pour l’appel, les nouveaux collégiens rejoignent ensuite, classe par classe, leurs nouveaux locaux.
Des élèves plus curieux qu’inquiets
"C’est une rentrée un peu particulière, explique madame Aubry à ses élèves en guise d’introduction. On va vous donner deux masques lavables, vous devrez en porter un toute la journée." Afin d’éviter le brassage des élèves, les collégiens resteront dans cette salle pour la quasi-totalité de leurs cours, "comme à l’école primaire". Seuls les cours de sciences, de musique, d’EPS et de technologie se dérouleront dans une autre salle.
Si l’enseignante parle distinctement, elle doit demander aux élèves d’élever la voix, car leurs questions sont étouffées par le masque. Les règles sanitaires ne semblent pas les inquiéter, et leur intérêt se porte plus naturellement vers leur nouvel univers et leurs nouvelles matières.
Le protocole sera pourtant rappelé une nouvelle fois, par le principal, qui passe dans chaque classe expliquer l’importance des gestes barrières : porter le masque, se laver les mains, tousser et éternuer dans son coude, jeter ses mouchoirs. "Il faut qu’on soit tous très rigoureux et très sérieux si on ne veut pas que l’épidémie reparte", explique monsieur Adéikalam à une assemblée aussi attentive que silencieuse.
La distanciation sociale n’est "pas obligatoire quand on porte le masque", rassure-t-il. Elle est aussi difficile à mettre en place dans une salle de trente élèves, même s’ils sont tous installés à des tables individuelles.
L'organisation de l’enseignement à distance se fera avec les parents
Une chance pour les collégiens de Boulogne-Billancourt : le département prend en charge la distribution de deux masques lavables par élève. Viennent des points plus techniques. En EPS, on évitera les sports collectifs ; à la cantine, les élèves mangeront toujours à la même table, et avec leur classe uniquement. Le collège dit être prêt. "On a prévu du gel à profusion."
L’organisation suit les recommandations du ministère de l’Éducation nationale. En cas de circulation active du virus, on passera en demi-groupes, par alternance. En cas de circulation très active, le collège pourra être fermé, sur décision du rectorat ou de l’Agence régionale de santé (ARS). Afin d’assurer la continuité pédagogique, un questionnaire sur l’équipement informatique et la connexion Internet à la maison sera remis aux parents. "L’objectif est de ne pas être pris au dépourvu comme en mars", explique monsieur Adéikalam.
Sans surprise, les questions des parents portent elles aussi sur les règles sanitaires, principalement pour répéter ou préciser ce qui a déjà été dit. Petit à petit, ils finissent tout de même par s’intéresser à la vie du collège, au nouveau logiciel de communication ou à la gestion des casiers. De quoi donner quelques instants l’illusion d’une rentrée normale.